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mardi 22 juin 2010

Le collège des princesses


Dans le royaume de Dan, les habitants des monts Eskel vivent de l'exploitation des carrières de lindor, une pierre aux pouvoirs étonnants, et sont considérés par les habitants des Basses-Terres comme des rustres attardés.
Aussi est-ce avec stupéfaction que l'on apprend que les oracles du roi ont prédit que le prince, âgé de 18 ans, épouserait une fille des Monts Eskel.
Pour combler autant que faire se peut le fossé qui sépare le prince de ces sauvageonnes, le roi ordonne que toutes les filles de 12 à 17 ans soient rassemblées dans un collège afin d'y recevoir l'éducation qui convient.
Miri, une adolescente frêle et menue est parmi elles. Mais son apparente fragilité cache une détermination qui se révèlera à tous, y compris à elle-même...
Derrière ce titre un peu "nunuche" (c'est mon avis et il n'engage que moi :-)) et une couverture pas très attrayante (idem:-))se cache un roman passionnant, dont l'ambiance et le propos rappellent "l'élue" ou "le passeur" de Lois Lowry.
Un cadre fantastique intemporel, de l'aventure, un soupçon de magie, une héroïne attachante que l'expérience grandit... que du bonheur de lecture en perspective!

Le collège des princesses, par Shannon Hale, ed. Gallimard, 2009, 354 p.

Isabelle P.

mercredi 16 juin 2010

Mon carnet de haïkus


"Un haïku, qu'est-ce que c'est?
Un jeu de société? un art martial? un oiseau exotique?
Non, c'est un poème court qui en dit long, mine de rien. C'est ainsi que, depuis des siècles, les Japonais expriment leur bonheur, leur agacement, leur tristesse, leur étonnement, leur joie d'être au monde".
C'est à l'écriture de ces haïkus que l'auteur nous invite dans ce carnet. Et pour nous plonger dans l'ambiance de ces instantanés littéraires en trois lignes, Anne Tardy en a sélectionné un certain nombre, écrits par elle et illustrés avec beaucoup de délicatesse par Georges Lemoine.
Souvenirs de voyage ou d'émotions, moments tristes ou joyeux, petits riens qui fâchent ou font sourire...les occasions sont multiples, et l'exercice se pratique avec bonheur à tout âge!

Mon carnet de haïkus : 200 haïkus pour les moments de tous les jours, par Anne Tardy, ill. Georges Lemoine, ed. Gallimard, 2004.

Isabelle P.

lundi 14 juin 2010

Ténébreuses


Depuis le succès de "Millenium", la littérature policière nordique semble plus visible dans les rayons des librairies et bibliothèques, et ses auteurs mieux connus.
Karin Altvegen est une auteure suédoise, petite-nièce d'Astrid Lindgren d'ailleurs,mais le moins que l'on puisse dire à son propos est que ses personnages n'ont pas grand-chose à voir avec Fifi Brindacier ! "Ténébreuses" porte bien son titre : l'âme humaine est plus noire que noire, et l'auteur s'attache à nous le démontrer tant et plus. Les ressorts de cette noirceur? le pouvoir, la gloire, l'amour, encore et toujours.
Axel Ragnerfeldt, prix Nobel de littérature et actuellement réduit à l'état de légume par une attaque cérébrale, est au centre de la toile. Autour de lui gravitent sa femme Alice, écrivain elle aussi mais qui a sacrifié ses ambitions à celles du grand homme, avec les frustrations que l'on devine, son fils Jan-Erik qui vit à travers l'oeuvre de son père, Annika, sa fille, morte à 15 ans, fauchée par un chauffard...Et puis d'autres, qui ont aimé ou haï l'écrivain. La mort solitaire de Gerda Persson, domestique de la famille pendant de longues années va mettre au jour de manière tout à fait inopinée une série de secrets bien gardés...
"Tout avait commencé bien longtemps auparavant.Il ne leur restait plus qu'une heure avant que leur monde ne s'écroule à jamais". C'est bien là le propos et la force de l'intrigue de Karin Altvegen : démonter l'engrenage qui amène ses personnages d'un comportement X à la dévastation totale de leur existence.

Ténébreuses, par Karin Alvtegen, ed. Seuil (points policier), 2008, 348p.

Isabelle P.

samedi 29 mai 2010

Les Penderwick : l'été de quatre soeurs, de deux lapins et d'un garçon très intéressant


Elles sont quatre soeurs, comme le titre l'indique, Rosalind, Skye, Jeanne et Linotte, entre 4 et 13 ans. Leur mère est morte, leur père est un botaniste doux rêveur, qui préfère la compagnie des fleurs à celle des hommes et élève ses filles avec une grande tendresse.
Le roman se passe pendant les vacances des Penderwick, qui ont loué une dépendance d'un manoir, propriété de la terrible madame Tifton. Glaciale et revêche, celle-ci ne jure que par la discipline de fer que lui a inculquée le général son père et ne supporte ni les enfants ni les animaux. Son fils Lucas, 12 ans, est d'ailleurs promis à l'internat militaire, lui qui ne rêve que de musique.
La rencontre entre les deux familles fera des étincelles...
Délicieux, un brin rétro, plein d'optimisme, un livre à savourer pour son mélange d'humour et de fraîcheur, et ses quatre héroïnes plus attachantes les unes que les autres!

Les Penderwick, par Jeanne Birdsall, ed. Pocket jeunesse,2008,249p.

Isabelle P.

mercredi 26 mai 2010

De l'autre côté de l'île


Il y a bien longtemps, il y eut le Déluge, provoqué par la folie des hommes, et les guerres qui suivirent.
Alors la Mère Nourricière se leva, organisa la Grande Evacuation vers les dernières îles de la Mer tranquille et promit de créer un monde nouveau sur ces îles, où tous seraient protégés des éléments.
Sur l'île 365 en effet, tout est très bien organisé, pour le bien-être de tous.
Evidemment, la sécurité générée par ce "Nouveau climat" implique l'abandon par les habitants de la liberté et de la possibilité de choisir leur vie.
Mais après tout, "les mots ne sont que des mots, et sans abri, tous les autres mots n'ont plus aucun sens".
Honor, 13 ans, est pleinement d'accord avec tout cela : "Reste à ta place. Fais ton travail. Vis en paix. Telle est la loi de l'autodiscipline." Mais comment être intégré dans la société quand on a des parents réfractaires aux lois, qui bravent le pouvoir et prétendent que tout est mensonge?
Le thème d'un monde totalitaire mis en place à la faveur de la peur des hommes n'est pas neuf, bien sûr, mais ce qui m'a particulièrement plu dans ce roman, c'est le point de vue de l'héroïne. Contrairement à beaucoup d'autres récits d'anticipation-aventure, ce n'est pas l'adolescente qui va se rebeller et chercher à changer les choses, au contraire. Honor veut être une adolescente parfaite, fondue dans la masse, être comme les autres. Mais peut-on pour cela tout accepter sans plus aucun esprit critique? Un sujet de réflexion toujours salutaire!
Ce livre fait partie de la sélection 2011 du prix Adolisant organisé à l'initiatice des bibliothèques de Woluwé Saint Pierre.
Plus de renseignements? : www.adolisant.be

De l'autre côté de l'île, par Allegra Goodman, editions Thierry Magnier, 2010, 373p.

Isabelle P.

mercredi 19 mai 2010

« Auster revient invisible »


Un jeune étudiant désœuvré rencontre lors d’une soirée mondaine un énigmatique milliardaire qui, sans raison apparente, lui propose de fonder pour lui un magazine littéraire. L’étudiant ne se pose pas trop de questions et accepte.
Commence alors une étrange relation entre les deux hommes et la compagne du milliardaire. Tout devient très rapidement un jeu de séduction malsain entre ces trois personnages, jeu duquel le jeune inexpérimenté ne pourra plus s’échapper.

Jusque là, rien de vraiment dangereux entre adultes consentants, mais cette relation se transformera rapidement en un réel cauchemar pour le jeune homme. Il découvrira rapidement la vraie personnalité de son nouvel « ami » qui, en plus de posséder de mystérieux vices, a un réel talent pour se faire passer pour ce qu’il n’est pas. Entre les deux hommes naîtra dès lors une haine glacée et sans limite qui les conduira tous deux à la défaite absolue.

Superbe roman de Paul Auster qui renoue enfin avec le mystère des relations humaines. Comme dans toutes les meilleures œuvres littéraires, le bien et le mal sont tous les deux mis à mal. A certains moments, on est trop fasciné par la personnalité étrange du milliardaire que pour pouvoir réellement le haïr pour ce qu’il a fait. A d’autres moments, on en veut un peu à cet étudiant qui tente maladroitement de rétablir la vérité sans vraiment oser se mouiller. Il n’y a ni bons ni méchants, juste une toile complexe de sentiments contradictoires élégamment tissée par un des plus grands écrivains américains.

Invisible, par Paul Auster, Actes Sud, 2010, 293 p.

Pierre C.

Mixité(s)


En découvrant le titre de ce recueil de nouvelles, on pense bien sûr tout de suite aux rapports garçons-filles, d'autant plus que le partenariat de l'éditeur avec le mouvement "Ni putes ni soumises" est clairement indiqué sur la couverture.
Les éditions Thierry Magnier s'étaient d'ailleurs déjà associées à ce mouvement pour proposer en 2003 le recueil "Des garçons et des filles" dans la même collection.
Mais il est bien d'autres mixités avec lesquelles notre société doit compter : religions, langues, habitudes culturelles...et les différences séparent aussi sûrement que des murs lorsqu'elles sont dénoncées ou revendiquées avec tambours et drapeaux.
Cela fait des histoires de frontières, de territoire, d'intolérance...
Et pourtant, comme le dit un personnage d'une des nouvelles (électricien, ce qui explique le choix de la comparaison :-)) "la mixité, c'est le plus et le moins qui, en se frottant l'un à l'autre, créent la lumière".
Nancy Huston, Baya Kasmi, Gaston Kelman, Véronique M. Le Normand, Marc Levy, Mathis, Gisèle Pineau, Marie-Sabine Roger et Leïla Sebbar : neuf imaginaires pour un ensemble où adultes et ados trouveront leur bonheur.


Mixité(s) : nouvelles, ed. Thierry Magnier, 2010, 139p.

Isabelle P.

mardi 27 avril 2010

Un chouette site pour les enseignants de maternelle... et les autres!

Une enseignante, merci à elle, m'a fait découvrir aujourd'hui sur Internet le site "materalbum.free.fr". Le sous-titre explicite le contenu : "des albums en maternelle".
Vous cherchez une histoire sur la banquise, l'arc-en-ciel, l'entraide ou, c'est de saison, la fête des mères? Les bibliographies sont là pour cela. Il y a aussi des propositions d'activités prolongeant la lecture, et un forum où échanger trucs, astuces et ficelles.
Chouette à découvrir pour les enseignants, mais aussi les parents... et les bibliothécaires !
Bonne lecture!

Isabelle P.

jeudi 22 avril 2010

C'est l'aventure!


Prise dans son sens d’évènement imprévu, extraordinaire, surprenant, l’aventure est bien ici au rendez-vous ! Cinq écrivains déjà bien connus à l’Ecole des Loisirs ont concocté chacun une nouvelle sur ce thème, installant cinq ambiances (surréaliste, terrifiante, fantastique…) tout à fait différentes, mais toujours passionnantes.
Audren entraîne ainsi une releveuse des compteurs dans un dédale de bureaux où elle trouvera plein de choses... mais pas de compteurs; Moka, comme elle sait si bien le faire, distille l'angoisse et le suspense dans une descente spéléologique dont l'enjeu est bien plus grand que l'exploit sportif; Quant à Thomas Lavachery, c'est au pays des Baïgours que son héros s'en va poursuivre le fameux Bottes-Rouges, que l'on dit sanguinaire et sans pitié...
Des récits courts qui donnent vraiment envie d’entrer dans les univers romanesques de leurs auteurs.

C'est l'aventure!, un recueil de nouvelles par Audren, Sophie Cherer, Moka, Thomas Lavachery, Moka et Gaëlle Obiegly, ed. Ecole des loisirs (Medium), 2010, 138p.

Isabelle P.

dimanche 28 mars 2010

Rencontres d'auteurs, chapitre 1 !


La bibliothèque, en partenariat avec la librairie La Licorne, organise cette année des rencontres d'auteurs pour trois classes de 3ème secondaire, de Ste Ursule à Forest et de St Vincent de Paul à Uccle.
Trois romans ont été proposés en lecture aux élèves :
. le chagrin du roi mort, de Jean-Claude Mourlevat;
. Un sale gosse, de Jan Simoen;
. le chant de l'innocent, de Irène Cohen-Janca,
trois livres très différents les uns des autres, dont ils auront ensuite l'occasion de rencontrer les auteurs.

La première rencontre commence ce jeudi 4 mars après-midi, par une course dans les allées de la Foire du Livre de Bruxelles, à la recherche du forum où nous rencontrerons Jean-Claude Mourlevat, l'auteur du "Chagrin du roi mort".
Il est bien là, souriant et détendu, et répond volontiers à toutes les questions.
Petit résumé de ses réponses :
Il ne se sent pas célèbre, puisque les gens connaissent ses livres, mais pas son visage. Par contre, ses livres ont été traduits en plusieurs langues et il a reçu de nombreux prix. En ce sens, il a le sentiment maintenant d'être "attendu" par ses lecteurs, et donc le risque de les décevoir est plus grand. "Mais, dit-il, l'écriture, c'est une affaire entre moi et moi. Je me sens responsable du cadeau que je fais aux gens". Alors il travaille son texte jusqu'à ne plus avoir de doutes. Se relit-il parfois, une fois son livre publié? "Non, dit-il, car relire ses livres, c'est comme se regarder dans la glace, se regarder comme on est beau, comme on écrit bien... :-)"
De quel pays s'est-il inspiré pour écrire "Le chagrin du roi mort"?
De tous les pays froids du Nord de l'Europe : Scandinavie, Islande, Sibérie, Russie... La Petite Terre du roman, c'est l'Islande, par exemple.
Et il s'est aussi inspiré de la campagne de Napoléon en Russie pour décrire la guerre de conquête de Guerolf.
Il écrit ses romans sans plan préalable, avance en aveugle vers la fin de l'histoire, et parfois se retrouve dans un mur! :-)
S'inspire-t-il de souvenirs d'enfance?
Oui et non. "Chaque écrivain intègre dans son disque dur des choses obsessionnelles qui lui sont propres." Dans son cas, c'est le désir de partir, de quitter, la quête. Ses personnages cherchent toujours quelque chose.
Plus anecdotique : "l'épicerie avec la porte qui fait ding-ding dans La rivière à l'envers, c'est l'épicerie de mon enfance".
La Rivière à l'envers est d'ailleurs un de ses romans auquel il est le plus attaché. Peut-être parce qu'il l'a écrit presqu'entièrement pendant ses voyages en train, en regardant le paysage défiler. "Ca coulait de source, je ne me suis presque pas senti l'écrire", dit-il en nous montrant ses cahiers à spirales aux pages couvertes de mots serrés. Eh non, tous les écrivains ne sont pas encore convertis au clavier!
La troisième vengeance de Robert Poutifard, lui, est né parce qu'il avait lu tous les livres de Roald Dahl à ses enfants, et qu'ils étaient déçus qu'il n'y en ait plus. Alors il a essayé d'écrire un récit qui y ressemble, drôle et cruel à la fois.
L'histoire de cet instituteur à la retraite commence par ces mots : "Robert Poutifard détestait les enfants..." Tout un programme!
Aimeriez-vous que vos livres soient adaptés au cinéma? lui demande-t-on.
Oui, bien sûr, mais en même temps "on perdrait le secret du silence de la lecture, les nuances, les images mentales, les états d'âme difficiles à faire passer..."
Et le prochain livre? Il mélangera policier et S.F. et sera en tout cas "décalé par rapport à la vraie vie".
Affaire à suivre...

Le chagrin du roi mort, par Jean-Claude Mourlevat, ed. Gallimard, 2009.

Isabelle P.

vendredi 26 mars 2010

Prix Astrid Lindgren 2010


Au pays du prix Nobel, il y a aussi le prix Astrid Lindgren, du nom de l'inoubliable auteure suédoise de Fifi Brindacier. Ce prix récompense chaque année depuis 9 ans un auteur de littérature de jeunesse. Parmi les lauréats : Maurice Sendak et Philip Pullman. Et cette année, battez tambours, sonnez trompettes... c'est notre compatriote Kitty Crowther qui remporte ce prix prestigieux!
Bravo Kitty! Nous nous souvenons avec bonheur que nous avons déjà eu l'occasion de montrer à nos lecteurs ses magnifiques illustrations de "La grande ourse", il y a quelques années.
Son univers est particulier, son trait reconnaissable au premier coup d'oeil.
"Mon ami Jim", "Scritch scratch clip clapote", "Moi et rien", "le grand désordre"... autant d'histoires qui touchent le lecteur. "Ecrire et dessiner des histoires, pour moi, c'est un peu comme mieux apprivoiser le monde qui m'entoure. Je n'essaie pas de faire des livres plaisants, mais des histoires qui m'intéressent profondément. D'ailleurs, je n'ai pas l'impression de décider, ce sont elles qui me choisissent" dit-elle.
Et le lecteur à son tour les choisit, attiré par l'atmosphère de poésie et d'émotion qui s'en dégage.
Ainsi ce "Va faire un tour" pour lequel j'ai une tendresse particulière! :-)
Dédié à "toi qui un jour as maudit la terre entière parce que plus rien n'allait comme tu le voulais", il montre en une suite de petites vignettes un drôle de bonhomme qui à la suite d'une dispute avec sa mère s'en va faire le tour de la terre avant de revenir à son point de départ. Rien ni personne n'arrive à le distraire de sa bouderie...jusqu'au retour dans le cocon familial!

Va faire un tour, par Kitty Crowther, ed. Pastel, 1995.

Isabelle P.

mercredi 10 mars 2010

Journée de la Femme, suite...

Heure du Conte scolaire, ce mercredi matin. Je présente à un groupe d'enfants de 2ème primaire l'album "Histoire d'un petit garçon qui était une petite fille".
En introduction, on parle de la journée de la femme. Les réactions fusent : "C'est un jour où on peut pas embêter les filles!""C'est un jour où les filles sont les chefs!"... et un garçon s'étonne : "Pourquoi y a pas la journée des hommes?"...:-)
L'histoire d'Adalbert Tripette, charcutier de son état, père de six filles alors qu'il n'aurait voulu que des garçons fait beaucoup rire, et alimentera le débat!
Il faut dire qu'il n'y va pas de main morte, Adalbert : pour lui, les garçons c'est grand, beau et fort, et les filles, c'est mou, bête et peureux! A sa femme qui attend un septième enfant, il déclare : "Si c'est encore une fille, je la découpe en deux avec mon grand couteau à saucisson!". Pour éviter cela, on lui fera croire que l'enfant est un garçon. Adalbert n'y voit que du feu, jusqu'au jour où...
L'album a plus de 30 ans, et non seulement il n'a pas pris une ride, mais il est toujours autant d'actualité, si l'on en croit les réflexions des enfants!

D'autres idées de lecture sur le sujet? Consultez la bibliographie "Allez les filles!" que nous avons concoctée à votre intention : des albums et des romans pleins d'héroïnes loin d'être bêtes et peureuses, n'en déplaise à Maître Tripette! :-)


Histoire du petit garçon qui était une petite fille, par Didier Herlem, illustré par Jean-Claude Luton, ed. Magnard, 1979.

Isabelle P.

lundi 8 mars 2010

La Journée de la Femme...


... c'est aujourd'hui!
Mais à la bibliothèque, nous vous proposerons plusieurs moments de rencontre autour de cet événement dans les semaines à venir. Vous en trouverez tous les détails en cliquant sur notre calendrier de mars!
Epinglons le très beau spectacle littéraire et musical "Histoires d'Elles", orchestré par l'association Le Plaisir du Texte le vendredi 19 mars à 20h30, et pour les petits l'Heure du Conte le mercredi 17 mars à 15 heures.
Nous vous proposons aussi une exposition à visiter, et des suggestions de lectures, rassemblées dans des bibliographies que vous pourrez télécharger sur notre blog dans quelques jours.

Notre départemement de périodiques s'enrichit également dorénavant de la revue "Axelle", mensuel édité par Vie Féminine, mouvement féministe d'action interculturelle et sociale. Un regard engagé, toujours intéressant et interpellant, sur les femmes d'ici et d'ailleurs...

Isabelle P.

vendredi 5 mars 2010

La garde à vue de Beigbeder


Après avoir été arrêté pour usage de stupéfiant sur le capot d’une voiture en pleine rue parisienne et après son placement en garde à vue dans une cellule froide et inhumaine, Frédéric Beigbeder se remémore sa jeunesse qu’il croyait à tout jamais perdue au fin fond de sa mémoire passablement entamée.

Donc, pour ne pas perdre son temps et surtout pour échapper à sa détention nauséeuse, il décide de récupérer quelques souvenirs d’enfance, tâche qui lui semble pourtant totalement insurmontable. Et quelle n’est pas sa surprise de se rendre compte que, tel un fil arraché d’un pull, tous ses souvenirs se mettent à s’effilocher sans qu’on ne puisse plus les arrêter. Son père démissionnaire, sa mère romantique et passionnée, son grand frère (le Beigbeder qui réussit) qu’il admire toujours autant et ses grands parents aristocrates qui connurent la déchéance économique et sociale. Toute la famille y passe, les voisins, les voisines aussi bien-sûr, ainsi que cette brève histoire du 20ème siècle qu’il nous décrit avec ses yeux d’enfants. Ses yeux d’enfants qui lui font penser qu’en somme, il n’a jamais vraiment grandi.

« Un roman français » n’est donc pas vraiment un roman, il se situe plutôt du côté des autobiographies, mais n’est-ce pas le cas de tous les livres de Beigbeder qui, sans aucun doute, est l’écrivain français actuel le plus narcissique ? Narcissique certes, mais écrivain tout de même. Ceux qui n’aiment pas Beigbeder ne l’aimeront pas plus avec ce livre et ne l’aimeront certainement jamais. Pour les autres, « Un roman français » est la confirmation que l’auteur ne cesse d’évoluer. Certes, il s’encombre toujours de ses sempiternelles allusions à Oscar Wilde et autres artistes maudits, et son penchant exagéré pour la déchéance humaine est toujours aussi présent. Mais son écriture va vers quelque chose de plus intime et universel, ce qui peut nous faire espérer que, probablement un jour, il sera reconnu pour sa prose et non plus uniquement pour ses poses et frasques médiatiques.

Un roman français, par Frédéric Beigbeder, ed. Grasset, 2009, 281 p.

Pierre C.