Marche pour le climat, COP 24... l'avenir de notre planète est plus que jamais au coeur des préoccupations d'un grand nombre d'entre nous ...
A la demande d'une enseignante de 2ème secondaire, nous avons rassemblé quelques romans traitant des heurts et malheurs de notre terre, que nous malmenons sans nous soucier de ceux qui viendront après nous.
C'est en effet le rôle de la littérature, qu'elle soit réaliste ou qu'elle prenne le moyen de la science-fiction ou du fantastique, d'éveiller les consciences, et c'est le rôle des bibliothèques de diffuser ces oeuvres le plus largement possible.
Alors voilà... bonnes lectures, même si elles ne sont pas toutes très réjouissantes...
Bleu toxic, par Christophe Léon, ed.
du Seuil (Karactères), 2010, 103p.
1956,
baie de Minamata au Japon : une étrange malédiction s’abat sur une
population de pêcheurs. Les enfants du
village tombent malades victimes d’un virus inconnu. Des chats, des dauphins, des poissons
décèdent dans d’étranges circonstances…
1984,
Bhopal en Inde : une cuve d’une usine chimique explose, répandant un nuage
toxique qui fait un grand nombre de victimes. Parmi tous ces morts, une
naissance, un garçon que le médecin qui le recueille prénomme ironiquement Gaz…
Avec
ces deux nouvelles, basées sur des faits tristement réels, Christophe Léon
alimente le débat et interroge le lecteur sur le sort que nous réservons à
notre planète et à ses habitants.
Chemins toxiques, par Louis Sachar, ed.
Gallimard, 234p., 2016.
Non
loin du collège dans lequel étudient les héros de l’histoire, un laboratoire
classé secret defense a réussi à mettre au point un carburant révolutionnaire
composé de micro-organismes.
Malheureusement,
les micro-organismes échappent à leur concepteur, mutent et se multiplient de manière
anarchique, provoquant une véritable catastrophe sanitaire .
L’histoire
est racontée d’une part du point de vue des trois héros que les événements font
grandir et évoluer, et d’autre part sous la forme de compte-rendus de réunions
d’une commission parlementaire. Celle-ci
enquête sur les dangers que les recherches scientifiques anarchiques font
courir à l’environnement, et sur la soumission des scientifiques aux diktats
des décideurs économiques.
Un
roman facile à lire, qui emprunte la
voie du thriller pour faire entendre sa critique écologique.
CIEL 1.0 : l’hiver des
machines,
par Johan Heliot, ed. Gulf Stream, 2014, 242p.
Années
2030 : l’homme, par facilité et recherche de profit, a donné au fil du
temps de plus en plus de pouvoir à une Intelligence Artificielle qui gère les
télécommunications mais aussi l’énergie et un grand nombre de tâches désormais
effectuées par des machines et des robots. Sauf qu’un jour C.I.E.L., cette
intelligence artificielle ultrasophistiquée se met à prendre des
initiatives. Son but : sauver la
planète en empêchant les humains de continuer à dilapider ses ressources. Son
leitmotiv : « Collaborez ou disparaissez. Vous avez eu votre chance et vous l’avez
gâchée, les machines répareront vos erreurs. L’avenir ne vous appartient
plus. »….
L’histoire,
qui sera développée dans les volumes suivants, un par saison, est racontée du
point de vue de 5 personnages d’une même famille : Tomi, le grand-père,
ancien reporter qui a longtemps tiré la sonnette d’alarme sans être
entendu ; Peter, le fils, militaire ; Sarah, la mère, à la tête d’une
organisation écologiste ; Jenny et Thomas, les enfants, étudiants.
Premier
tome d’une tétralogie, un roman de science-fiction qui pose le problème de la
dépendance grandissante du monde à la technologie, et de la dilapidation de nos
ressources.
Comme un poison dans l’eau, par Carl Hiaasen, ed.
Gallimard, 2006, 283p.
Dans
la baie de Floride, le père de Noah vient de couler un casino flottant. Motif : le propriétaire du bateau
faisait, au mépris des lois, vidanger ses eux sales dans la baie et polluait
ainsi les plages et les réserves naturelles. Perçu par tous comme une sorte de
Don Quichotte de l’environnement, dangereux pour les autres et lui-même, le
père de Noah se retrouve en prison, d’autant que, corruption et magouilles
obligent, on ne trouve aucune trace du délit.
Noah et Abbey, en dignes enfants de leur père, ne vont pas rester les
bras croisés…
Sur
un sujet ô combien d’actualité, le respect de l’environnement, Carl Hiaasen
offre ici un roman d’aventures et de réflexion tout à fait captivant. Les personnages sont nuancés, humour et
émotion sont au rendez-vous.
10 façons d’assassiner la
planète :
nouvelles réunies et présentées par Alain Grousset, ed. Flammarion (Tribal),
2007, 143 p.
Tout
est dit dans le titre et la table des matières de ce recueil de
nouvelles : inondations, pollution, surpopulation, disparition de la faune
et de la flore, guerre atomique, manipulations génétiques… les dangers qui
menacent notre terre sont bien là, et l’imagination de l’homme semble sans
limite pour en accélérer l’échéance.
De
Pierre Bordage à Philip K.Dick , de grands noms de la science-fiction remettent
notre monde en question et tirent la sonnette d’alarme. Et leur imagination est parfois aussi cruelle
que ne le seront peut-être les
conséquences de notre mode de vie…
New earth project, par David Moitet, ed.
Didier Jeunesse, 2017, 217p.
2125,
le réchauffement climatique, la pollution, la surpopulation ont rendu le monde
presqu’impossible à vivre. Seuls quelques
privilégiés, réfugiés sous de gigantesques dômes préservés, connaissent un
soleil et un air pur « à l’ancienne ». Pour le commun des mortels, la seule
alternative aux conditions de vie mortifères, c’est le New Earth Project, le
voyage vers une nouvelle terre habitable, à 6 ans de route de la terre…
Un
thriller écologique efficace, avec des personnages emblématiques : Orion
le privilégié, fils du concepteur du New Earth Project, et Isis, issue des
bidonvilles.
Nouvelles vertes, collectif d’auteurs, ed.
Thierry Magnier, 2005, 139p.
Nouvelles re-vertes, collectif d’auteurs, ed.
Thierry Magnier, 2008, 173p.
Choisir
l’avenir de la terre, c’est aujourd’hui que cela se joue, nous disent les 13
auteurs de ces deux recueils de nouvelles, qui utilisent souvent l’humour et
l’ironie pour faire réagir leurs lectrices et lecteurs. Certains veulent croire
aux initiatives positives pour changer le monde, et c’est une vraie bouffée
d’oxygène dans une littérature volontiers catastrophiste !
Tobie Lolness : tome
1 : la vie suspendue, par Timothée de Fombelle, ill. par François Place, ed. Gallimard,
2006, 311p.
Tobie
fuit pour sauver sa vie. Il a 13 ans,
mesure un millimètre et demie, et vit avec ses semblables dans l’Arbre, un
monde où comme dans le nôtre, certains feraient n’importe quoi pour du pouvoir
et de l’argent, au risque de scier la branche sur laquelle ils sont assis.
Une
aventure pleine de rebondissements et de péripéties ! On dévore, et on se
précipite sur la suite, intitulée « les yeux d’Elisha » !
Isabelle P.