... et voici les romans qu'on a bien aimés. Ils n'attendent que vous, sur les rayonnages de la bibliothèque!
Le monde dans la main, par Mikaël Ollivier, ed. Th. Magnier,
2012, 278 p.
« Dans la
famille, on n’a jamais été les champions de la communication. On parle peu, on ne se touche jamais, on ne
s’embrasse qu’une fois l’an, le 1er janvier, et on en est gênés . »
Cette constatation désabusée, c’est celle de Pierre, 16
ans, qui a pourtant comme on dit tout pour être heureux. Mignon, des parents
aisés et présents, une vie de collégien privilégié …
Sauf qu’un beau jour, sa mère disparaît en laissant un
laconique message : « ne me cherchez pas, je n’en peux plus ».
Les recherches ne donnent aucun résultat, et père et fils, confrontés à
l’impensable, sont en plein désarroi. Son
père sombrant dans la dépression, c’est Pierre qui se voit obligé de prendre
les choses en main.
Cette absence remet beaucoup de choses en question, à
commencer par les sentiments de l’adolescent. Aime-t-il sa mère parce qu’elle a
toujours été là, parce qu’elle s’est occupée de lui, ou pour qui elle est vraiment ?
Petit à petit, tout ce que l’adolescent croyait connaître
de sa famille semble se déliter, des secrets soigneusement enfouis sortent au
jour. Et ils sont de taille !
Mikaël Ollivier affectionne les histoires de familles et
leurs secrets, et chacun de ses romans nous plonge dans un monde d’émotion et
de sensibilité. S’y ajoute la touche d’humour qui rend moins lourdes les choses
les plus pesantes !
Que deviennent les enfants quand la nuit tombe ?,
par Jean-Paul Nozière, ed. Thierry Magnier, 2013, 259p.
2012 : dans le sol de la grange de la vieille ferme
que la famille retape pour en faire des chambres d’hôtes, Bertille, 16 ans,
fait une découverte macabre : un crâne humain ! L’enquête n’est pas très poussée, la mort
remonterait à plus de 40 ans, il y a prescription, et les gendarmes ont
d’autres chats à fouetter. Mais Bertille
et son père se sentent une vocation de détective, et mènent l’enquête…
1966 : Anélie et Ylisse ont 12 ans et vivent sur l’île
de Maloya, territoire français dans l’océan indien.
Pas de travail, pas d’argent…, leurs familles vivent dans
la misère. Alors, comme d’autres enfants, ils sont enlevés à leur famille et
emmenés en France, où l’assistante sociale leur a promis une vie
meilleure. Mais là-bas, dans la
lointaine métropole, il fait froid et on les appelle « nègres »…
Ces deux histoires progressent en parallèle, chapitre
après chapitre, jusqu’à se rejoindre dans ce beau roman, plein d’émotion.
Jean-Paul Nozière s’est basé sur des faits réels pour l’écrire : entre
1963 et 1980 en effet, environ 1600 enfants et adolescents réunionnais âgés de
7 à 14 ans ont été séparés de leur famille et envoyés en France, comme le
raconte le livre !
Michael Morpurgo raconte une histoire similaire dans son
roman « Seul sur la mer immense », paru aux editions Gallimard en
2008.
En 1947, son héros, Arthur, comme beaucoup d'autres enfants londoniens orphelins avec lui, est embarqué à Liverpool dans un grand bateau. Il ne sait pas où il va, et on l'a séparé de sa soeur Kitty. Au moment de se quitter, elle lui a donné une petite clé, en lui faisant promettre de ne jamais s'en séparer.
La destination du grand voyage d'Arthur, c'est
l'Australie. Jamais il ne reverra l'Angleterre, ni sa soeur, dont avec le temps
il finira par se demander s'il ne l'a pas rêvée.
Bien plus tard, sa fille Allie, à qui il a transmis sa
passion de la mer, s'apprête à traverser les océans en solitaire jusqu'en
Angleterre à bord d'un voilier dessiné par son père, pour retrouver la trace de
cette mythique tante Kitty...
Le roman de Morpurgo est lui aussi basé sur des faits
réels puisqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale, l’Angleterre a ainsi
envoyé un grand nombre d’orphelins en Australie. Certains sont bien tombés, d’autres ont
beaucoup souffert, employés par des fermiers entre autres, pour qui ils
constituaient une main d’oeuvre bon marché !
L’amour ? C’est mathématique !, par Davide
Cali, ed. Sarbacane, 2013, 59p.
Paul est amoureux, mais c’est compliqué : Pauline la
brune, Julie la blonde, Mélissa la gothique… entre les trois son cœur balance,
et il a d’autant plus de mal à choisir que la peur d’un refus le rend malade à
l’avance !
Alors il se lance dans des calculs hyper
compliqués : si je demande à une fille de sortir avec moi, j’ai 50% de
chances (si l’on peut dire !) qu’elle me dise non ; mais si je
demande à 3 filles, la probabilité qu’au moins une d’entre elles me dise oui
monte à 87, 5% !
Mais au royaume des statistiques, il y a parfois comme un
grain de sable qui fausse les résultats…
Un roman tout court et très drôle !
Moi, sorcier en neuf leçons , par Chantal Cavour, ed.
Oskar (romans junior), 2009,
Le jour de ses douze ans, Antoine reçoit un don de ses
ancêtres: il devient télépathe.
C’est son grand-oncle Fulbert qui lui transmet cette capacité, plutôt
encombrante ! Antoine doit donc
s’entraîner sérieusement à maîtriser ses nouveaux pouvoirs. Pour l’aider,
quelques objets hétéroclites, un vieux carnet et un chat, Nicéphore. ..
Plonger dans ce monde de magie est un pur plaisir, alors
n’hésitez pas, et si les aventures d’Antoine vous passionnent, sachez qu’il y a
encore deux autres tomes !
Vert jade rouge sang, par Pascale Maret, ed. Thierry
Magnier, 2011, 187p.
Rangoon, Birmanie. Ko Myo, jeune étudiant, est chargé par
sa mère d’aller chercher par sa mère d’aller à la recherche de son frère Naing
Lin, parti chercher fortune dans les mines de jade de Hpakant.
Mais loin d’avoir fait fortune, le frère que Ko Myo
retrouve est épuisé par des conditions de travail épouvantables dans les mines,
et par la drogue.
Ko Myo, jeune homme modèle, voit ses grands principes
vaciller, face à toutes ces destinées pitoyables réunies par ce petit bout de
terre, ce Far-West d’un nouveau genre, où tous les coups sont permis, où le
fort écrase le faible.
Mais Ko Myo a promis à sa mère de ramener son frère, et
il entend bien tenir cette promesse, même s’il lui faut pour cela plonger lui
aussi dans cet enfer…
Un roman inspiré de faits tristement réels en Birmanie.
Le jade, pierre précieuse entre toutes, symbole d’amour et de puissance, n’y
est plus que le symbole de l’exploitation de l’homme par l’homme, et de la
destruction de la nature.
Bonne lecture!
Frédérique et Isabelle
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