Nous sommes au 18ème siècle, dans l’africaine
Côte-d’Or, ce qui sera bien plus tard le Ghana.
Les Anglais s’y sont installés, principalement pour le
commerce des esclaves.
Dans ce contexte, deux femmes, Esi et Effia, nées de la
même mère, mais de père différent.
Effia épouse un Anglais, et ses descendants resteront en
Afrique, se cherchant une identité entre deux mondes, celui des blancs et celui
des noirs.
Esi, elle, est vendue en Amérique, et sa lignée connaîtra
les affres de l’esclavage puis, devenue libre, de la ségrégation.
Au-delà de celui d’une famille, cette fresque extraordinaire, premier roman
d’une jeune auteure ghanéenne, fait en réalité le
portrait de trois siècles d’Histoire.
A
chaque génération, un personnage emblématique est mis en lumière. Afrique,
Amérique, Afrique, Amérique… ce sont d'incessants allers-retours d'une branche de la famille à l'autre, et il faut parfois se référer à l’arbre généalogique heureusement
reproduit en début de roman !
Chacun de ces chapitres est un moment de l'Histoire et une histoire en soi,
souvent cruelle, toujours émouvante, et portée par une langue qui épouse avec
subtilité l’essence même de ses personnages.
Des personnages qui font ressentir au lecteur comment,
génération après génération, ils n’ont pu être que ce que la couleur de leur
peau annonçait au monde, combien c’est
insupportable et inhumain, et combien il est important que change le regard que
l’on porte sur l’Autre, quel qu’il soit.
Un grand livre, à découvrir toutes affaires
cessantes !
No home, par Yaa Gyasi, ed. Calmann-Levy, 2017, 472p.
Isabelle P.
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