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vendredi 26 juin 2009

L'anneau du prince


Voici un roman tellement passionnant que, plongée dans l'histoire, j'en ai raté mon arrêt de tram, c'est tout dire! :-)
"L'anneau du prince" est une vraie histoire de pirates, foisonnant de personnages et d'événements. Nous sommes en 1639, dans une petite île des Caraïbes. Tom Collins, 14 ans, plonge nuit après nuit dans la mer pour tenter de récupérer l'or des bateaux coulés au large des côtes. Un soir, une sorcière diseuse d'avenir lui prédit un terrible destin, plein de bruit et de fureur, d'odeur de sang et de doigts coupés.
Une nuit, l'adolescent pêche non un trésor, mais un naufragé , qui lui raconte une histoire de prince et de récompense bien alléchante. Balivernes? Histoires à dormir debout? C'est en tout cas le début d'une incroyable épopée qui mènera Tom d'un galion à un naufrage, d'une plantation de canne à sucre à un bateau pirate dont le sanguinaire capitaine est gouverné par les humeurs de sa dent pourrie...
Impossible de raconter en leur rendant vraiment justice les 536 pages de cette aventure extraordinaire; un seul conseil : plongez-vous sans attendre dans "l'anneau du prince", vous en sortirez certainement décoiffés par l'air du large, mais l'expérience en vaut la peine!

L'anneau du prince, par Bjarne Reuter, ed. Ecole des Loisirs (Medium), 2009, 536 p.

Isabelle P.

P.S. : Parents, n'hésitez pas, piquez ce livre à vos enfants! :-)

mercredi 24 juin 2009

Plus jamais Mozart


"Un jour, quelqu'un m'a dit que tous les secrets sont des mensonges. Le temps est venu je crois de ne plus mentir..."
Alors, à la veille de son cinquantième anniversaire, Paolo Levi, célèbre violoniste, raconte à Lesley, une jeune journaliste, le secret de sa famille et la raison pour laquelle jamais il n'a joué Mozart en public jusqu'à ce jour.
L'histoire est terrible et belle à la fois : le père et la mère de Paolo, juifs et violonistes tous les deux se sont rencontrés dans un camp de concentration. Enrôlés dans un orchestre par les nazis, ils ont survécu en jouant à l'arrivée des trains remplis de nouveaux prisonniers...
Un récit très fort, très touchant, porté par une écriture simple et pudique, merveilleusement mis en lumière par les aquarelles bleutées de Michael Foreman.

Plus jamais Mozart, par Michaël Morpurgo, ill. par Michaël Foreman, ed. Gallimard, 2008, 74p.

Isabelle P.

lundi 22 juin 2009

Ma maman est en Amérique...


... elle a rencontré Buffalo Bill.
C'est en tout cas ce qu'affirme le petit Jean, héros de cette histoire.
Sa maman, dont il se souvient à peine parce qu'elle est partie il y a très longtemps, envoie régulièrement des cartes postales à la voisine qui les lit à Jean parce qu'il ne sait pas encore lire. Mais il ne faut le dire à personne parce que c'est un secret entre Maman, Jean et la voisine.C'est comme cela qu'il sait que Maman a vu le rodéo de Buffalo, et puis les zèbres en Afrique, et les corridas en Espagne, et plein d'autres choses encore...
Il y a du petit Nicolas et du Jojo dans ce petit garçon-là, qui navigue au jugé entre les histoires qu'il s'invente et celles que les adultes lui racontent ou lui taisent.
C'est en tout cas un très beau récit d'enfance,plein d'émotion sans misérabilisme et d'humour pudique. Texte et illustration se répondent, se complètent, jouent l'un avec l'autre. Une petite merveille à découvrir!

Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill, par Jean Regnaud et Emile Bravo, ed. Gallimard, 2007.

Isabelle P.

vendredi 19 juin 2009

La solitude de deux Coréens aux Etats-Unis


Deux coréens se baladent sur les routes américaines en appréciant ce qu’ils ont toujours désiré et recherché : la liberté. Mais entre deux bouteilles d’alcool et quelques cigarettes parfumées, les deux baroudeurs ne peuvent s’empêcher de penser à leur pays natal. Ont-ils vraiment pris la bonne décision en voulant échapper à leurs racines et en se retrouvant dans ce pays étranger ? Pourront-ils un jour se considérer comme américain ou se retourneront-ils éternellement vers le lieu qui les a vus naître ?

Ce livre rend très bien l’état dans lequel un étranger peut se retrouver lorsqu’il quitte son pays pour raison sociale ou politique. La Corée du Sud est un pays difficile, certes, surtout en ce qui concerne ses relations très sensibles avec sa voisine nordique. Mais pour retrouver la liberté, il ne suffit pas de quitter sa « prison », encore faut-il être libre de toute attache. Et ce n’est apparemment pas le cas de ces deux Coréens, qui paraissent très bien savoir, même s’ils tentent de se le cacher, que ce qu’ils sont en train de vivre dans ce pays de liberté n’est malheureusement qu’éphémère.

Très beau récit sur la solitude de deux êtres qui recherchent, chacun à sa manière, une vie idéale qui n’existe nulle part si l’on n’est pas en paix avec soi.

Une nuit bleue et profonde, par Ch’oe Inho, Actes Sud, 1992, 87 p.

Pierre C.

mardi 16 juin 2009

Prix Farniente 2010 : Doppelgänger


Un Doppelganger, c'est une créature monstrueuse qui peut "habiter" n'importe quel être humain, après lui avoir ôté la vie. Il est à l'état naturel physiquement très repoussant et sans aucun état d'âme face à celui qu'il tue pour en prendre l'apparence. Sauf que...le doppelganger qui, au début de l'histoire, prend presque par hasard la vie de Chris, un adolescent, ne ressemble pas aux autres. Il ressent des émotions, s'intéresse à la vie de ce Chris qu'il a "investi", à celle de ses parents, de sa soeur, de sa petite amie. Rapidement, il s'aperçoit que sous le vernis de la popularité, Chris cachait bien des souffrances et des noirceurs.
Très vite d'ailleurs, le lecteur en vient à se demander où sont les véritables monstres dans cette histoire! Et finalement, qu'est ce qui fait l'identité d'un être? Sa nature? L'idée que son entourage s'en fait? Les choix qu'il pose?
Un roman passionnant dans lequel le fantastique cotoie une analyse psychologique très fouillée.
Ce livre fait partie de la sélection 1 basket du prix Farniente, organisé par la Ligue des Familles, pour l'année 2010. Pour rappel, ce prix propose, dans la lignée du prix Versele, 6 romans à la lecture des adolescents de 13-14 ans (1 basket) et 15-16 ans (2 baskets).
Pour plus de renseignements : www.prixfarniente.be

Doppelgänger, par David Stahler Jr, ed. Flammarion (Tribal), 2008, 369p.

Isabelle P.

mercredi 20 mai 2009

Merveilles numériques


La Bibliothèque numérique mondiale met depuis peu sur Internet à disposition du public un tas de documents provenant de tous les continents du monde. Le but est entre autres de promouvoir l'entente internationale et interculturelle et de fournir certaines ressources pour les éducateurs, les chercheurs et le grand public.

On peut, par exemple y trouver le fameux « Dit du Genji » de Murasaki Shibuku qui naquit vers 978 (le document est une impression du 17ème siècle en japonais) ainsi que, plus proche de chez nous, une superbe carte d’une partie de l’Europe de 1611, dessinée sur un lion belge. Petite particularité de cette carte-lion : le nord est à droite.

Vous pouvez vous amuser à découvrir toutes ces merveilles du monde entier en cliquant ici

Pierre C.

mardi 12 mai 2009

Leonore


Gabi a 16 ans et "un polichinelle dans le tiroir", comme elle dit. Du père de l'enfant qu'elle porte, on ne saura rien. Ce bébé n'est pas le résultat d'une histoire d'amour, il est un accident, un inconnu qu'il s'agit d'apprivoiser peu à peu.
L'entourage réagit diversement à la nouvelle. Clara, l'amoureuse d'Hugo, le frère de Gabi est très négative, frustrée dans son propre désir d'avoir un enfant.
Les trois meilleures amies de Gabi la soutiennent, mais au fil des mois, les préoccupations de l'une et des autres divergent de plus en plus...
Dans un style poétique et elliptique, Frédérique Niobey raconte ces mois qui changent la vie de Gabi à jamais, Gabi maman en devenir et pourtant tellement enfant encore.

"C'est Elle!
Occupe le ventre. Pousse dessus. Dedans.
Fait sa place.
Creuse son trou.
Non. Souffle sa bulle.
Qui gonfle. Qui gonfle.
Tranquillement.
Un jour...
Pop
La bulle va se détacher
Et alors moi? Après?
Ce sera comment?
Tout redeviendra comme avant? "

Léonore, par Frédérique Niobey, ed. Rouergue (Do Ado), 2007, 158p.

Isabelle P.

Ecriture et réalité


Que peut bien faire un écrivain septuagénaire et malade lorsqu’il est confronté à la pénible expérience de la nuit blanche ? Un écrivain ne peut s’empêcher d’inventer des histoires, et tant qu’à faire pourquoi ne pas les créer dans son lit. Mais lorsque ses histoires deviennent réelles et que ses personnages se retrouvent prisonniers de l’imagination de cet écrivain quelque peu malicieux, les problèmes arrivent. C’est ainsi que le pauvre Owen Brick se réveille un beau jour en plein milieu d’une guerre civile aux Etats-Unis en 2007 et que pour pouvoir rejoindre sa fiancée restée dans le monde réel, il va devoir accomplir une tâche pour laquelle il n’est vraiment pas fait.

Mais de temps en temps, l’écrivain le laisse tranquille et préfère se replonger dans son histoire familiale qui n’a été tendre ni pour lui, ni pour ses proches. Et c’est ce récit qui est intéressant dans ce livre, bien plus profond et touchant que l’histoire burlesque d'Owen Brick qui n’est là que pour faire plaisir à Paul Auster qui, à bout de souffle, essaie tant bien que mal d’avoir encore quelque chose à raconter d’une façon originale. Mais l’originalité n’est plus au rendez-vous, ce récit dans le récit a trop souvent été utilisé et ça n’étonne plus personne. Ca ressemble à une tentative de réflexion sur le roman et la fiction, mais ça ne prend à aucun moment.

Reste la partie du livre où l’écrivain insomniaque relate ses tendres souvenirs à sa petite fille, et ça c’est du vrai Auster, la recherche du passé pour pouvoir attendre du futur le meilleur, regarder derrière soi pour devenir meilleur, comprendre la perte d’un être cher pour pouvoir rebondir et vivre. Rien que pour cette partie, le livre vaut la peine d’être lu, disons que la première partie est un gag un peu mal venu, une erreur de « vieillesse » ?

Seul dans le noir, par Paul Auster, Actes Sud, 2009, 181 p.

Pierre C.

mardi 5 mai 2009

Elle court, elle court, la famille...


Les Doinel, c'est une famille comme les autres, avec Papa, Maman, Charlie, 14 ans et Esteban, 8 ans.
Comme les autres, ils se débattent chacun dans des problèmes qui prennent toute la place : l'entreprise de Papa est en pleine restructuration et le chômage guette, Maman, institutrice maternelle, se demande souvent à quoi elle sert, Charlie qui s'appelle en fait Charline se sent transparente pour les autres et en souffre, et Esteban se fait maltraiter à l'école sans rien oser dire.
Et pourtant... ils s'aiment, les Doinel, mais bouffés par le quotidien, ne prennent pas le temps de se le dire. Heureusement parfois, la vie se charge de faire exploser les choses trop lourdes. Le détonateur, pour les Doinel? Une yourte mongole dans une prairie bretonne!
Marie-Aude Murail n'a pas son pareil pour décrire notre monde et ses difficultés, sans pathos ni clichés mais avec toujours beaucoup de justesse et un humour tendre. Etres humains comme vous et moi, ses personnages sont touchants, émouvants, même les bêtes et les méchants! On s'attache à eux, on se retrouve dans ce qu'ils vivent, et l'on savoure avec eux la chance qu'ils savent saisir, comme nous le pouvons aussi.
Bref, 294 pages que l'on quitte avec un peu de soleil à l'âme, cela ne se refuse pas!
Faites-vous du bien, lisez ce livre! :-)

Papa et Maman sont dans un bateau, par Marie-Aude Murail, Ecole des Loisirs (Medium), 2009, 294 p.

Isabelle P.

lundi 4 mai 2009

Cercle de lecture : des élèves de 3ème Secondaire vous donnent leur avis sur "Sobibor", de Jean Molla.


Les élèves de la classe de Madame Naert, 3ème secondaire technique de transition à l'Institut St Vincent de Paul à Uccle ont lu un des livres que la bibliothèque propose en multiples exemplaires aux enseignants. Voici quelques-unes de leurs opinions :

"Emma, 17 ans, ne se sent pas bien dans sa peau, ses parents ne la comprennent plus et ne voient même pas l'anorexie de leur fille. Elle se met à voler pour attirer l'attention de ses parents qui eux préfèrent ne pas réagir pensant bien faire.
Après la mort de sa grand-mère, Emma découvre un journal qui va bouleverser sa vie d'adolescente, le journal d'un certain Jacques Desroches. La maladie d'Emma aurait-elle un lien avec ce journal? Qui est Jacques? Emma guérira-t-elle?
Mon avis : J'ai vraiment aimé ce livre car ce qui s'est passé pendant les guerres, notre génération n'en n'est pas toujours informée et je trouve ça bien de savoir ce qui s'est passé même si ce n'est pas toujours gai.
Je l'aime aussi pour ses chapitres petits et captivants. Il ne parle pas que de la guerre comme certains livres, il parle aussi de l'adolescence et ses problèmes que l'on peut rencontrer. En gros, c'est un très chouette livre que je vous recommande."

Ashley, 16 ans.

"Je trouve ce livre très enrichissant car nous les jeunes nous apprenons des choses qu'on ne savait pas sur la guerre, les camps de concentration et l'anorexie. Nous ne voulons des fois pas le savoir ou nos parents ne veulent pas nous le dire, mais moi je vous le recommande car c'est vraiment un livre bien"

Manon, 14 ans

"Sobibor est un bon livre dans le sens qu'il parle de ce qui a vraiment pu se passer à cette époque. Beaucoup des officiers nazis représentés dans le livre ont vraiment existé et ont travaillé à Sobibor. Les actions qui se passent sont parfois choquantes et dures à imaginer mais se sont réellement passées pendant la deuxième guerre mondiale."

Arun, 14 ans

"Je n'ai pas aimé ce livre car c'est vrai, je sais que la guerre, les camps de concentration et le génocide des Juifs ont existé mais je n'aime pas en lire car je me dis qu'un être humain est vraiment prêt à tout pour arriver à ses fins. Savoir que ce genre de personne a existé me déprime. Mais ce qui m'affole le plus c'est de voir qu'il en existe encore."

Haoua, 16 ans.

"J'ai beaucoup aimé ce livre, car il est réel. Il parle de la guerre avec les nazis. Et il ne parle pas que de guerre mais aussi d'une histoire d'amour. Les chapitres sont courts et grâce à eux, j'étais motivée de lire, parce que moi je n'aime pas lire. Ce livre est très intéressant, car il m'a appris beaucoup de choses."

Yousra, 15 ans.

"Ce livre, j'ai bien aimé, car Emma est une adolescente toute comme nous et j'aime imaginer l'histoire car l'anorexie est une maladie qui touche plus les ados que les adultes"

Roxana, 15 ans.

"J'ai trouvé ce roman très réaliste, car c'est une histoire qui peut arriver à beaucoup d'adolescents, c'est une histoire où chaque chapitre nous aide à comprendre la suite. Il y a aussi une partie traitant de la guerre, qui est vraiment bien écrite, bien détaillée aussi.
Je recommande de roman à tous ceux qui aiment les romans réalistes et le genre "journal intime". Lisez-le!"

Christina, 16 ans.


Merci à tous et toutes pour leurs commentaires!


Enseignants, si vous aussi désirez proposer à vos élèves l'un ou l'autre livre de notre sélection "Cercle de lecture", consultez-en la liste sur ce blog... et si vos élèves désirent s'exprimer sur cette lecture... "nos colonnes leur sont ouvertes", comme on dit dans les meilleurs journaux! :-)

Sobibor, par Jean Molla,ed. Gallimard (la bibliothèque Gallimard), 2006.

Isabelle P.

mercredi 29 avril 2009

Le manuscrit du Caravage


Camilleri a eu la chance de recevoir un jour un manuscrit inconnu du Caravage et il se fait un malin plaisir de nous offrir quelques extraits de ce document précieux. Grâce à celui-ci, nous pouvons suivre le grand peintre dans une course effrénée qu’il devra mener pour échapper aux Chevaliers de Malte qui veulent absolument le récupérer, le juger et le mettre en prison.

Cet artifice littéraire du document retrouvé et publié, a maintes fois été utilisé par les écrivains, ce qui rend ce livre un peu trop convenu, mais l’intérêt de ce livre est plutôt dans le vocable ancien qu’utilise Camilleri ; et pour ceux qui connaissent l’auteur, il est bel et bien un des plus grands à manier les mots et à nous amuser par la richesse d’une langue qui n’a pas fini de nous enthousiasmer.

La couleur du soleil, par Andrea Camilleri, Fayard, 2008, 138 p.

Pierre C.

mercredi 22 avril 2009

Voyage de folie en Corée du Sud


Très beau recueil de trois nouvelles de Ch’Oe Yun, écrivain phare de la nouvelle génération d’écrivains coréens dont « Là-bas, sans bruit, tombe un pétale » qui nous raconte l’histoire d’une adolescente qui, perturbée par l’assassinant de sa mère, se met à traverser le pays à la recherche de son frère également mort. Le récit est double, il y a la version de ceux qui recherchent, inquiets, la jeune fille et la version beaucoup plus opaque de l’adolescente qui se perd dans cette recherche proche de l’absurde et du désespoir. Texte difficile d’accès mais qui en vaut réellement la peine si l’on comprend que le style de l’écrivain n’est là que pour mettre en évidence les ténèbres de l’âme humaine.

Les deux autres récits d’un moins grand intérêt littéraire mais tout aussi intéressants à lire, sont deux histoires typiquement coréennes qui ont pour toile de fond la politique du pays et les relations difficiles entre les deux Corées.

Là-bas, sans bruit, tombe un pétale , par Ch’Oe Yun, Actes Sud, 2000, 211 p.

Pierre C.

mercredi 15 avril 2009

Le crime parfait


Dylan habite avec sa famille un garage dans un bled perdu du Pays de Galles, le village de Manod. Rien ne s'y passe jamais, et la famille a bien du mal à nouer les deux bouts.
Sauf que... des inondations dramatiques à Londres ont mis en péril les réserves de la National Gallery, et les responsables de ce musée décident de venir mettre les inestimables tableaux à l'abri... à Manod précisément!
Grâce à Dylan et à un quiproquo (le responsable du musée croit qu'il est féru d'art parce qu'il a appellé ses poules Raphaël, Michel-Ange et Donatello, alors que Dylan les a nommées ainsi en hommage aux tortues Ninja!), les habitants médusés découvrent Renoir, Monet, Van Gogh... qui changeront leur vie, dans tous les sens du terme!
Drôle, original, plein d'humour...ce ne sont là que quelques qualificatifs élogieux que l'on a envie de donner à ce roman qui en mérite bien d'autres encore!
Disciple indubitable de Roald Dahl, Frank Cottrell Boyce déploie une imagination plus que fertile, comme son illustre prédécesseur.
Et puis, derrière cet humour volontiers pince-sans-rire, il y a un propos plus sérieux auquel on ne peut qu'adhérer : l'art est important, et lorsqu'une oeuvre vous touche, elle peut transformer votre vie. Par les temps matérialistes qui courent, ce n'est jamais inutile de le rappeler, merci Monsieur Boyce! :-)

Le crime parfait, par Frank Cottrell Boyce, ed. Gallimard, 2008, 309 p.

Isabelle P.

mardi 7 avril 2009

Concert de jazz dans la station Mir


Deux évadés d’un centre spécialisé dans les maladies virales nous emmènent dans un voyage hautement technologique au travers de l’Europe et de l’Afrique en faisant un petit détour virtuel dans la station spatiale Mir, voici ce que nous propose ici l’écrivain cyber-punk Maurice G. Dantec qui, pour une fois, réussit un roman court qui nous tient en haleine du début à la fin (vu la longueur du titre, on pouvait craindre le pire). Enfin il nous fait grâce de ses longues et interminables pages « prises de tête » pour n’aller qu’à l’essentiel tout en gardant son style unique (cérébral, virtuel et hallucinogène). Dantec nous offre ici un livre lisible par presque tout le monde, entre le polar, la science-fiction et le futurisme ; Dantec nous revient après une longue recherche de style qu’il n’est sans doute pas près de quitter, connaissant tout le mal qu’il s’est donné pour se l’approprier.

Comme le fantôme d’un jazzman dans la station Mir en déroute, par Maurice G. Dantec, ed. Albin Michel, 2009, 210 p.

Pierre C.