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mardi 24 mars 2009

Ceux qui sauront


Voici, paru chez Flammarion, le premier roman d'une nouvelle collection baptisée "Ukronie".
L'uchronie, c'est une tendance de la science-fiction, qui consiste à imaginer ce qui se serait passé si un événement important n'avait pas eu lieu, changeant ainsi le déroulement de l'Histoire.
Ici, Pierre Bordage imagine que la révolution française n'a été qu'une révolte éphémère, écrasée dans le sang. Versailles est toujours la capitale du royaume et le fossé entre riches et pauvres est aussi grand qu'au temps de Louis XIV.
De plus, comme l'école n'est jamais devenue obligatoire, elle est réservée à l'élite et accentue encore l'oppression des uns sur les autres.
Bien sûr, tous les "cous noirs" ne plient pas l'échine sans résistance, et un vaste mouvement d'écoles clandestines s'est mis en place, non sans risques bien sûr.
Jean, fils d'un résistant, et Clara, fille d'aristocrates fuyant un mariage dont elle ne veut pas, vont en faire la dure expérience...
Un message on ne peut plus clair sur les dangers d'une dictature et sur les bienfaits de l'éducation et du savoir pour prendre sa vie en main!

Ce roman fait partie de la sélection du prix Ado-lisant 2010, organisé à l'initiative des bibliothèques de Woluwé, et qui s'adresse aux lecteurs de 13 à 16 ans. Pour en savoir plus : www.adolisant.be

Ceux qui sauront, par Pierre Bordage, ed. Flammarion (Ukronie), 2008, 345 p.

Isabelle P.

samedi 21 mars 2009

Lu dans...

... le Vif L'Express du 6 mars 2009, dans l'intervieuw de Bernard Maris, économiste :

"... Savez-vous que, dans un embouteillage, on crée de la croissance, car on consomme de l'essence? Alors que si on apprend un poème à un enfant, on est improductif. Pourtant, qu'est-ce qui enrichit le plus, à votre avis?"

A méditer! Et si vous ne connaissez pas de poèmes à transmettre à vos enfants, pas de panique, venez nous voir, notre rayon "Poésie" n'attend que vous! :-)

Isabelle P.

jeudi 19 mars 2009

Le bestial serviteur du pasteur Huuskonen


Prenez un pasteur finnois, prédicateur volontiers provocant et impétueux, mais à la foi pourtant fort vacillante, offrez-lui avec malignité un ourson orphelin, dont la mère a été carbonisée au sommet d'un pylone à haute tension, et regardez cet improbable duo se "dépatouiller" dans cette situation hors du commun où vous les avez placé : c'est là le joyeux programme réservé par Arto Paasilinna à son infortuné héros!
Repoussé par sa femme qui refuse la cohabitation avec l'animal, chassé par son évêque excédé par son comportement excentrique, le pasteur Huuskonen entame avec son ours, fort joliment baptisé Belzébuth, un voyage haut en couleurs, sur terre et sur mer. L'ours et l'homme, bras dessus bras dessous, comme deux copains en goguette...
Un récit d'une drôlerie irrésistible, à la fois tendre et grinçant, ironique et malicieux.
Et le moins que l'on puisse dire est que Paasilinna n'a pas la main légère lorsqu'il épingle, sous couvert de rire, les travers de ses contemporains.
Une rencontre à ne pas manquer!

Le bestial serviteur du pasteur Huuskonen, par Arto Paasilinna, ed. Denoël, 2007.

Isabelle P.

samedi 14 mars 2009

Ballade enivrante en Corée du Sud


Un jeune homme se voit projeter brutalement dans le monde des adultes et pour lui, ça commence plutôt mal. En effet, le monde du travail lui paraît être une énormité et sans trop réfléchir, sa décision est assez simple : se rendre au plus vite à la côte afin de s’y suicider lui semble la meilleure solution. Après avoir travaillé quelque peu dans une auberge afin de subvenir à ses besoins vitaux (qui soit dit en passant ressemblent plus à une prise exagérée d’alcool régional qu’à une alimentation réellement équilibrée), le voilà parti sur les routes enneigées (tout comme son esprit) d’une Corée du Sud plutôt austère ; voyage qui lui permettra de regarder heureusement la vie et ses surprises d’un œil bien plus positif.

Court roman philosophique du plus célèbre romancier coréen contemporain, « L’hiver, cette année-là » est à la fois d’une beauté naturelle et descriptive et d’une légère drôlerie attendrissante.

L'hiver, cette année-là par Yi Munyol, Actes Sud, 1990, 89 p.

Pierre C.

mardi 10 mars 2009

Rêves interdits...


L'île de Tarnagar semble coupée du monde. Toutes les activités tournent autour d'un énorme asile : soit on y travaille, soit on y est patient parce qu'on a enfreint les règles de vie de l'omnipotent Docteur Sigmundus.
Imaginaire et libre-arbitre n'existent pas sur l'île, et chacun se soumet, aidé en cela par l'Ichor, une substance apaisante administrée en grande pompe lors de la cérémonie d'initiation des adolescents.
Certains pourtant résistent, comme Dante sur lequel l'Ichor n'a aucun effet, ou Béa, fille de médecins, qui refuse la cérémonie.
Les deux adolescents s'enfuient, aidés par Ezéchiel, un bien étrange patient...
Premier volet d'une saga intitulée "Le maître des Illusions", ce roman utilise des ingrédients connus mais toujours efficaces, dans un style simple et bien rythmé.

Le rêve interdit, par Brian Keaney, ed. Hachette (Black Moon), 2008, 222 p.

Isabelle P.

jeudi 5 mars 2009

Une agréable loufoquerie


Sorte de policiers plus ou moins qualifiés, les OpSpecs veillent notamment à l’intégrité des manuscrits afin que nul n’aille en changer le cours des récits. Or voilà que l’affreux Achéron Hadès - celui dont il ne faut pas prononcer le nom car il vous repère aussitôt -, est parvenu à s’emparer, et du manuscrit de Jane Eyre et du « Portail à prose » de l’oncle Mycroft Next qui permet de s’y rendre !

Ce roman est le premier d’une série de 5 (à ce jour) mettant en scène la belle Thursday Next et qui tous jouent sur le registre du paradoxe temporel avec le monde de la littérature. L’affaire Jane Eyre est un récit joliment troussé, qui se permet au passage de donner une fin plus optimiste au roman de Charlotte Brontë. L’originalité du thème est captivante, le style enjoué, l’humour so british et les personnages sont attachants. Un bon moment de lecture en perspective !

L’affaire Jane Eyre, par Jasper Fforde, traduit de l'anglais par Roxane Azimi, Fleuve noir , 2004, 389 p. (références bibliothèque 8-3 FF 7683 A)

Frédéric B. (Lecteur)

La guerre laide



1917. Après trois ans sur le front, une blessure qui le laisse amputé de deux orteils et déclaré inapte, le caporal Louis Saint-Gervais est affecté dans une commission de contrôle postal aux Armées. Au début, il lit et tranche sans trop d’états d’âme dans les lettres qu’il voit passer : on veut éviter en haut lieu la démoralisation générale, le pessimisme, le défaitisme, la subversion...

Mais la visite, puis la disparition de son camarade de combat Fernand, ainsi que la présence troublante de Blanche, la jeune dactylographe affectée à la commission, vont progressivement changer le regard de Louis sur les événements. Sera-t-il lui-même renvoyé sur le front ? Qu’est devenu Fernand ? Et pourquoi les pires chefs sont-ils toujours ceux qui l’emportent ?

La vie tranchée est un livre touchant, puissant de simplicité. Il suscite en effet de grandes émotions en témoignant avec pudeur de terribles désespérances. Sa force réside dans un décalage permanent entre un style réservé, à l’instar du caractère de Louis, et la cruauté des situations évoquées. C’est l’horreur de la guerre sans éclat, presque la fatalité à l’état pur.

La vie tranchée, par Bénédicte des Mazery, Anne Crarrière, 2008, 362 p. (référence bibliothèque : 8-3 DE 8024 V)

Frédéric B. (Lecteur)

mercredi 4 mars 2009

Kalimera! Merhaba! Ciao! Saluton! Tungjatjeta!


... ou comment ne pas rester tout seul dans son coin à s'ennuyer comme un rat mort!
L'histoire, toute simple comme son titre l'indique, est celle d'une rencontre entre le petit héros et une bande de copains, rencontre rendue possible parce qu'il a osé dépasser sa peur et aller vers eux en disant simplement "Bonjour!"
A un texte très bref correspondent des illustrations minimalistes, traits de crayon noir ou bleu, d'une particulière expressivité.
Et en plus, les auteurs offrent aux petits le bagage minimum pour un tour du monde réussi : les pages de garde de l'album apprennent à dire bonjour en 42 langues différentes! :-)

Simple comme bonjour!, par Michaël et Jack Foreman, ed. Kaléidoscope, 2008.

Isabelle¨P.

mardi 3 mars 2009

Tyrannie à l’école



La littérature coréenne est principalement caractérisée par la vie sociale du pays et sa tyrannie politique; et même si Yi Munyol est un Coréen du sud, ses romans nous parlent du rapport entre le tyran et ses « sujets ». Dans « Notre héros défiguré », il nous montre que cette forme de despotisme peut commencer très tôt; en l’occurrence à l’école primaire. Notre héros se retrouve dans une école loin de Séoul d’où il est originaire et se rend vite compte qu’un certain Sokdae (élève un peu plus âgé que la moyenne) est celui qui détient le pouvoir absolu et est donc craint par l’ensemble des élèves.

Parabole sur les risques et les dangers du despotisme et de la tyrannie, ce court récit est à la fois tendre et profond; il se lit très rapidement, et sans être un chef-d’œuvre, il vaut véritablement la peine d’être lu juste pour la beauté et la finesse de l’écriture.

Notre héros défiguré, par Yi Munyol, Actes Sud, 1990

Pierre C.

vendredi 27 février 2009

"Carnaval" à la Bibliothèque d'Uccle-Centre




Une fois n'est pas coutume, ce sont Spiderman, Blanche-Neige, Shéhérazade, quelques princesses, deux ou trois clowns et autant de pirates qui sont venus écouter nos histoires à la bibliothèque :-)
Les enfants de 3ème maternelle de l'école du Val Fleuri à Uccle souhaitent à tous de bien fêter le carnaval!



mardi 17 février 2009

Prix adolisant : soirée de clôture


Le prix Adolisant, initié en 1997 par les bibliothèques de Woluwé, a pris depuis bien plus d'ampleur, rejoint par d'autres partenaires, désireux eux aussi de promouvoir le plaisir de lire auprès des 13-16 ans.
La 11ème édition (mais pas la dernière, vu le succès!:-)) du prix se clôturera donc ce vendredi 6 mars à 18h au centre culturel Wolubilis (métro Roodebeek).
Au programme : proclamation des résultats, mais aussi rencontre avec Johan Heliot, auteur de "Ados sous contrôle", un des romans sélectionnés. Entrée libre!


Une grande ville, quelque part dans le futur. Parce qu'elle a un comportement plutôt rebelle, et que ses parents ne savent plus comment s'y prendre avec elle, Lou est envoyée dans un camp de rééducation. Les méthodes employées sont pour le moins inquiétantes, et Lou n'a bien sûr qu'une envie : faire le mur...
Le sujet de ce roman de S.F. est particulièrement actuel, et pose des questions de choix de société. Au nom de la sécurité, peut-on admettre n'importe quel extrémisme?
Une postface très intéressante élargit la réflexion.

Ados sous contrôle, par Johan Heliot, ed. Mango (Autres mondes), 2007, 238 p.

Isabelle P.

lundi 16 février 2009

Protéger ma planète


Comment sensibiliser les tout petits enfants à la nécessaire préservation de la planète terre? Voilà une question qu'enseignants et parents nous posent très souvent.
Pas évident d'y répondre! En édition Jeunesse en effet, les livres documentaires sur l'écologie et le développement durable s'adressent en général à des lecteurs nettement plus âgés.
Les éditions Gallimard comblent donc une lacune avec cet album très réussi. Graphisme rigolo, pages à surprises, aplats de couleurs vives donnent beaucoup de dynamisme à ces 10 conseils tout simples, pour prendre dès la maternelle de bonnes habitudes anti-gaspi.... et les rappeler à ses parents! :-)

10 choses à faire pour protéger ma planète, par Mélanie Walsh, ed. Gallimard jeunesse, 2008.

Isabelle P.

vendredi 6 février 2009

Ateliers-philo pour enfants

Sous le titre évocateur de "Tu penses, il pense, partageons", Angélique Piéropan propose aux bibliothèques du réseau d'Uccle une série d'ateliers-philo destinés aux enfants de 10 à 12 ans.
Réfléchir ensemble à partir de petits textes et des jeux proposés par l'animatrice, partager son vécu, aiguiser son sens critique, apprendre à écouter, échanger, respecter l'autre... Un beau programme, à mettre en pratique lors de trois sessions au choix, les samedis de février, mars et avril 2009.
A la bibliothèque du Centre, les ateliers ont lieu de 10 h 30 à 12 h., accueillent un maximum de 12 enfants, et sont gratuits.
Première session : 7, 14 et 21 février.
Deuxième session : 28 février, 7 et 14 mars.
Troisième session : 21, 28 mars et 4 avril.
La réservation, indispensable, peut se faire à la bibliothèque au 02/348.65.29 ou via l'animatrice au 0479/59.75.27
Une belle expérience à vivre pour les enfants intéressés!

Parallèllement à ces ateliers, Angélique Pieropan en propose d'autres à l'intention des classes du 3ème cycle d'enseignement primaire et 1ère année du secondaire. Le contenu est semblable à ceux proposés en bibliothèque, les deux premières séances ont lieu en classe, la troisième à la bibliothèque.
Quand? Selon les horaires de cours, les lundis et mardi de février, mars et début avril.
Conditions? Gratuit!
Réservation et renseignements : à la bibliothèque : 02/348.65.29 ou via l'animatrice : 0479/59.75.27


Envie d'un avant-goût littéraire à ces ateliers?
Plongez-vous dans les Philo-fables rassemblées par Michel Piquemal!
Soixante petites histoires simples mais riches de sens pour aider les enfants à penser "plus grand et plus loin". Un plaisir à prolonger avec le deuxième volume, "les philo-fables pour vivre ensemble"...

Allez, on ne résiste pas, on vous offre une petite histoire! :-)


"Devant la grande mosquée, quatre mendiants tendaient la main, lorsqu'un homme qui en sortait leur fit l'aumône.
-Prenez cette pièce et achetez-vous ce que bon vous semble! leur dit-il.
-Je sais ce que nous allons faire, dit le premier qui était persan. Avec cet argent, nous achèterons de l'angour que nous partagerons.
-Non, dit le second qui était arabe. Moi, je veux de l'inab.
- Pas question, dit le troisième qui était turc. Ni angour, ni inab, achetons de l'uzüm.
Le quatrième était grec, et il ne fut pas d'accord non plus.
- Moi, ce que je veux, c'est du stafil. Et leur dispute ne prit jamais fin.
Pourtant, sans le savoir, chacun dans sa langue réclamait la même chose : des raisins. Une belle grappe à se partager pour calmer leur faim et leur soif."
(Extrait des "philofables, p.60)

Les philo-fables, par Michel Piquemal, ed. Albin Michel, 2003;
Les philo-fables pour vivre ensemble, par Michel Piquemal, ed. Albin Michel, 2007


Isabelle P.

samedi 24 janvier 2009

N'est-il vraiment pire sourd que celui qui ne veut pas entendre ?


Les aveugles nous émeuvent, et c'est normal. Mais pourquoi les sourds nous font-ils rire ? "La surdité est comique, alors que la cécité est tragique", constate Desmond Bates, le narrateur de La Vie en sourdine. En anglais, deaf (sourd) n'est pas très loin de dead (mort). Et pour peu qu'on entende mal...

Spécialisé dans la description caustique des milieux universitaires et littéraires anglais, David Lodge s'est également inspiré ici de sa propre expérience, tant en ce qui concerne la perte de son ouïe, que le décès de son père. Et une nouvelle fois la magie opère, et le lecteur sera, comme toujours avec cet auteur, subtilement entraîné de situations parfaitement dérisoires (so british) en instants plus graves et prenants. Avec en prime une étude socio-littéraire de la surdité et d'ébourifantes arguties linguistiques.

La vie en sourdine, par David Lodge, traduit de l'anglais par Maurice et Yvonne Couturier, Rivages, 2008, 413 p.

(référence bibliothèque 8-3 LO 1725 V)

Par Frédéric B. (Lecteur)