Nice, dans les années 70.
Sonia, 14 ans, y vit avec sa grand-mère, sa Babouchka, rescapée de la révolution russe qui l'a chassée d'un palais au bord de la Neva pour la faire échouer en France, dans un petit appartement plein d'ombres du passé. Cinquante ans plus tard, la vieille dame continue à craindre que les Bolcheviks ne s'en prennent à elle et à sa famille.
Avec Babouchka, on vit dans le passé, on ressasse encore et encore l'histoire des Romanov et celle d'Anastasia, une des filles du tsar dont la vieille dame se disait proche.
Depuis des années, elle inonde de lettres le directeur du magazine "Historia", clamant sans relâche qu'elle connaît la vérité sur l'énigme Anastasia.
Confrontée jour après jour à cette épuisante idée fixe que sa grand-mère veut lui faire partager, Sonia, elle, rêve de s'appeler Camille Dubois, d'être Française depuis dix générations, d'être la fille du chef de gare, peu importe, mais d'être délivrée de cet héritage si pesant...
L'exil est bien sûr le thème central de ce roman initiatique et l'on se surprend, le livre refermé, à chercher dans la biographie de l'auteur la trace de l'histoire qu'elle raconte ici, tant elle paraît vécue de l'intérieur. Fiction ou réalité, c'est en tout cas un bien beau portrait d'adolescente et une description pleine de sensibilité des relations qui unissent cette grand-mère et sa petite-fille.
La promenade des Russes, par Véronique Olmi, ed. Grasset, 2008, 248 p.
Isabelle P.
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