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dimanche 30 août 2009

Les adieux à la reine


Coincidence, pendant que mon collègue, avec Jean-Luc Benoziglio, se penchait sur le sort supposé de Louis XVI, je lisais cette chronique des derniers jours de Versailles par Chantal Thomas, prix Femina 2002.
Le lecteur y suit Agathe-Sidonie, qui entre en I778 au château de Versailles comme lectrice adjointe de la reine Marie-Antoinette. Eblouissement, effarement : Versailles est le modèle vers lequel toutes les cours ont le regard tourné, on y fait et défait les fortunes d'un regard ou d'un mot.
Derrière les dorures pourtant, il y a aussi les fièvres et la puanteur, et toute la gamme de sentiments peu reluisants qui animent la foule des courtisans avides d'une illusoire reconnaissance."La vie là-bas ne ressemblait à rien d'autre", obéissant à un cérémonial strictement codifié qui s'effondrera pourtant, en moins d'une semaine dans l'odeur de la peur et du sang,en juillet 1789. En 1810, Agathe-Sidonie, exilée à Vienne, entreprend de raconter ces heures où s'est dissous un monde qui paraissait immuable, ces heures où comme tant d'autres, portée par des événements qu'elle ne contrôlait pas, elle a "déserté", ce qu'elle ne se pardonnera jamais. D'abord chroniqueuse d'une vie quotidienne fastueuse, la narratrice quitte peu à peu le registre léger pour l'angoisse et les interrogations sur le bien-fondé d'un monde basé sur le faux-semblant et l'injustice.
Au fil des pages se dessinent des portraits finement analysés, de personnages réels ou fictifs, témoins de près ou de loin de cette fin d'un monde. L'écriture n'est pas le moindre attrait de ce roman attachant, une écriture à l'image de cette époque,qui cultivait comme un art de vivre celui de la conversation.

Les adieux à la reine, par Chantal Thomas, ed. Seuil, 2002.

Isabelle P

mardi 25 août 2009

Benozigliogismes


Ah, quel bonheur de retrouver l’écriture à la fois si folle et adroite de Jean-Luc Benoziglio !
Et cette fois-ci, il nous offre un étrange petit roman historique (pourquoi pas ?). Cet écrivain est un des seuls à pouvoir écrire un roman sur la confection d’un bottin de téléphones en Ouganda sans que plus personne ne s’étonne. Mais, soyez rassuré, ce n’est pas pour cette fois-ci.

Dans « Louis Capet, suite et fin » Benoziglio nous parle des dernières années de Louis XVI qui, après avoir été éjecté du trône, se retrouve relégué dans une petite bourgade suisse : « Saint-Saphorien » ; tous les autres pays, sans exception, n’ayant voulu de lui. Et c’est un Louis XVI bourru et quelque peu perdu, que nous décrit à sa manière unique le grand Benoziglio. Louis XVI est un homme qui ne comprend plus rien à ce qui se passe autour de lui, qui ne comprend rien à ce que lui racontent les quelques visiteurs qui viennent encore chez « lui » ; mais a-t-il déjà vraiment compris quelque chose ou quelqu’un ?

Benoziglio est un écrivain qui s’est créé depuis longtemps son propre style, un style unique et reconnaissable à la lecture des premières lignes de ses romans. Chose plutôt rare. Et être capable d’allier une maîtrise parfaite du français à un humour si personnel est quelque chose de réellement précieux.

Pierre C.

P.S. : Désolé pour le néologisme du titre mais, malheureusement, tout le monde n’a pas le talent de l’auteur.

Louis Capet, suite et fin, par Jean-Luc Benoziglio, ed du Seuil, 2005, 181 p.

lundi 24 août 2009

Le livre du temps


En enquêtant sur la disparition soudaine de son père, Sam découvre une pierre extraordinaire qui, activée par des pièces trouées permet de voyager dans le temps.
Attaque viking, animaux préhistoriques, éruption du Vésuve... les périls qui l'attendent à chaque voyage sont nombreux et toujours inattendus, car il ne maîtrise pas le choix de l'époque dans laquelle il débarque. Pour cela, il lui faudrait réunir sept pièces et un cercle d'or.
Muni de ce viatique, il pourrait enfin sauver son père, bloqué dans le passé, prisonnier des geôles de Vlad l'Empaleur (le personnage peu recommandable qui servit de modèle à Dracula!).
Aventure et mystère sont les maîtres-mots de cette trilogie captivante.
Alors n'hésitez pas, offrez-vous ces voyages virtuels, vite vite vite avant la rentrée! Les trois volumes vous attendent, sur les rayons de la bibliothèque!

Le livre du temps : 1 : la pierre sculptée; 2 : les sept pièces; 3 : le cercle d'or, par Guillaume Prevost, ed. Gallimard, 2008

Isabelle P.

jeudi 20 août 2009

Dodo, l'enfant do...



Voici deux albums très réussis pour tout-petits, dont le thème est le sommeil. Sommeil que l'on cherche, ou dans lequel on est si bien, même au milieu des pires cacophonies!
Pour m'endormir j'éteins mes yeux dit une petite souris à grandes oreilles. Et puis j'écoute pour entendre le sommeil arriver. Mais le sommeil semble avoir à faire ailleurs...
L'illustration est tendre et rigolote et le texte bien rythmé est gai à lire (et à relire, parents, vous n'y échapperez pas :-))
En gros carton pour les petites mains.

Changement radical d'ambiance avec Brooklyn Baby. Au coeur de New-York, un bébé dort dans sa poussette, sourd à tous les bruits de la ville. Et pourtant, il y a de quoi se réveiller : 10 klaxons tonitruent, 9 portables sonnent, 8 chiens aboient, 7 poubelles s'entrechoquent...
Ce très bel album à compter et à observer est mis en scène de façon magistrale par Carll Cneut, un talentueux dessinateur gantois. Les pages sont pleines de couleurs, d'objets et de personnages mis en page de manière aussi cacophonique que les bruits qu'ils illustrent!

Pour m'endormir, j'éteins mes yeux, par Bruno Coppens et Pascal Lemaître, ecole des loisirs, 2009.
Brooklyn Baby, par Marylin Singer et Carll Cneut, ed. La Joie de lire, 2009

Isabelle P.

lundi 17 août 2009

La terre est ronde, on le sait, mais...


on ne l'a pas toujours imaginée comme cela! Il en a fallu, à l'homme, de réflexions, d'observations et d'erreurs pour arriver à cette vision du monde que nous considérons aujourd'hui comme conforme à la réalité! Et avant, comment l'imaginait-on, cette terre?
C'est la question posée par l'auteur de ce fantastique album qui recense à travers le monde et le temps les mythes et légendes par lesquels les hommes expliquent la forme de la planète et ses mouvements.
Cela donne une sorte d'anthologie à la fois délicieusement poétique et très documentée où la terre est une assiette portée par des taureaux bleus, un serpent qui se mord la queue, un ballon rempli d'air ou encore un bol renversé ou une perle dorée. Les larmes des déesses y font naître les fleuves et les dragons verts y crachent les nuages...
Un beau voyage, plein de surprises, rendu plus beau encore par une illustration et une mise en page très inventives.
Vous trouverez ce livre à la bibliothèque bien sûr :-), au centre de documentation Jeunesse au 2ème étage.
Vous pouvez également trouver un complément d'information sur le site que l'auteur du livre vous invite à consulter : www.cosmologik.wordpress.com


Le livre des terres imaginées, par Guillaume Duprat, ed. Seuil, 2008, 61 p.

Isabelle P.

mardi 11 août 2009

Un évêque contre dix vierges


En 1945, l’évêque d'Agrigente ressemble plus à un syndicaliste qu’à un réel protecteur religieux. Il vit sa vie de révolutionnaire tranquillement jusqu’à ce qu’il se fasse tirer dessus et qu’il échappe de peu à la mort. Pendant sa lutte pour la vie, la mère supérieure décide d’offrir en sacrifice les dix plus jeunes sœurs du couvent. Fait incroyable (ou coïncidence totale ?) , après ces sacrifices monstrueux, l’évêque se remet complètement de ses blessures.

Camilleri lorsqu’il n’est pas occupé à raconter la vie trépidante du fameux inspecteur Montalbano, s’amuse à relire l’histoire. On a déjà pu se faire une idée de sa passion pour l’histoire revisitée dans « La couleur du soleil » où il retrouve un manuscrit du Caravage dans lequel le grand peintre n’apparaît pas sous la meilleure lumière qui soit.

Dans « Le pasteur et ses ouailles », Camilleri nous décrit avec sa plume truculente une galerie de personnages plus hors siècle les uns que les autres : un moine excentrique, des saints et des aristocrates, ainsi qu’une sœur qui est prête à tout (même au plus improbable) pour sauver celui qui, pour elle, représente le divin sur terre.

Camilleri, dans cette fable, tente de ridiculiser quelque peu le fanatisme religieux, qui est prêt à se créer sa propre logique pour expliquer l’inexplicable. La mère supérieure tentera tout pour justifier son acte, elle ira même jusqu’à interpréter à sa façon quelques passages bibliques afin de se donner bonne conscience.

Livre intéressant, même s’il manque cruellement de fluidité. La façon qu’a l’auteur de découper le récit est quelque peu trop incisive que pour faire de ce roman un livre agréable à lire (ce qui est pourtant l’atout majeur de cet écrivain sicilien très populaire).

Le pasteur et ses ouailles, par Andrea Camilleri, ed. Fayard, 2009, 140 p.

par Pierre C.

lundi 10 août 2009

Une petite pause à midi?

Envie de manger votre sandwich en passant un bon moment? De faire une pause dans votre journée de travail, pauvres de vous qui n'êtes pas (ou plus) en vacances? Envie de pique-niquer au parc avec vos enfants?
Les Midis Contés vous attendent tous les jeudis entre 12 heures 45 et 13 heures 30, jusqu'au 24 septembre !
Trois lieux de rendez-vous : sous le kiosque du parc royal à Bruxelles; dans le jardin de la bibliothèque d'Anderlecht; sur la pelouse du jardin de l'abbaye de la Cambre, à côté de l'église. Toute une équipe de conteurs et conteuses s'y relaie, pour un moment d'évasion pour tous, grands et petits réunis.
Et comme on ne parle bien que de ce que l'on connaît, j'ai été tester la chose pour vous (Chouette, le métier de bibliothécaire, non? :-) ) et ce fut un moment de pur plaisir que d'écouter Julie Boitte et ses histoires. Allez-y jeudi prochain, vous ne le regretterez pas!

Programme complet sur www.conteursenbalade.be

Isabelle P.