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lundi 24 novembre 2008

Le jour où j'ai rencontré un ange


Thomas, 12 ans, et son père artiste-peintre vivent repliés sur eux-mêmes, depuis que la maman de Thomas est morte dans un accident.
Mais cette vie marquée par le chagrin va être complètement chamboulée par l'arrivée des nouveaux voisins et de leur fille Tilly, trisomique, sorte de Fifi Brindacier joyeuse et imaginative. Impossible de résister à ses idées bizarres et ses éclats de rire!
Un roman drôle et tendre sur l'amitié et la différence, écrit par une auteure belge de langue flamande.

Le jour où j'ai rencontré un ange, par Brigitte Minne, ed. Alice Jeunesse, 2007, 143 p.

Isabelle P.

jeudi 20 novembre 2008

la saison de mon contentement


Déclenché par la participation pour la première fois d'une femme aux élections présidentielles françaises, voici un livre de réflexions riche et complexe.
Les rapports entre masculin et féminin hier et aujourd'hui sont au coeur des propos de Pierrette Fleutiaux. Elle parle d'elle-même, de son histoire familiale particulière, et elle parle en même temps de chaque femme dont l'histoire, pour différente qu'elle soit, s'appuie sur les mêmes fondations. Des fondations si bien ancrées en elles d'ailleurs que bien souvent, les femmes "pensent contre elles-mêmes, confortant sans le vouloir le carcan qu'à d'autres moments elles dénoncent".
Passant du coq à l'âne, de l'émotion à l'humour, des faits au ressenti, Pierrette Fleutiaux livre ainsi un "billet d'humeur" de plus de 400 pages, qui jamais ne lasse le lecteur. On peut ne pas être d'accord avec ses prises de position, mais on n'y reste pas indifférent... mais n'était-ce pas là le but du propos, Madame Fleutiaux?
A propos, chère lectrice, cher lecteur, savez-vous combien de femmes ont remporté le prix Goncourt depuis sa création? :-)

La saison de mon contentement, par Pierrette Fleutiaux, ed. Actes Sud (un endroit où aller), 2008, 404 p.

Isabelle P.

mardi 18 novembre 2008

La Tour des fourmis



« Les asiatiques » sont des fourmis », voilà ce que pensent les européens de leurs amis de l’extrême orient et c’est pour leur rendre la pareille que Ch’Oe Inho nous livre ici une somptueuse histoire de fourmis. Pas vraiment dans le style de Werber, ici chaque mot est pesé et pensé, le style de l’écrivain est pur et bien ciselé, et son humour est franc et délicat.

C’est l’histoire d’un publiciste qui voit son appartement envahi par une horde de fourmis ravageuses. Il décide alors de prendre les choses en main et de ne pas laisser ces sales bestioles lui voler son espace vital. Il découvrira dès lors un monde animal qui est très éloigné de ce qu’il pouvait imaginer.

Jolie fable sur le travail et la propriété et une superbe traduction du spécialiste et directeur de collection Patrick Maurus.

La Tour des fourmis, par Ch’Oe Inho, ed. Actes Sud, 2006, 67 p.

Pierre C.

jeudi 13 novembre 2008

Les déferlantes


La Hague, c'est, au-delà de Cherbourg, un coin de terre façonné par l'océan, battu souvent par des vents de tempête si forts que l'on dit même qu'ils arrachent les ailes des papillons.
La narratrice a quitté le sud et un amour mort dont elle ne se remet pas. Echouée dans ce village clos sur lui-même, elle observe autour d'elle des hommes et des femmes fermés sur leurs secrets, étouffant sous les non-dits.
Etrangère au village, elle tisse peu à peu la trame du passé avec les quelques fils que l'un ou l'autre laisse échapper.
Il y a Théo, l'ancien gardien du phare, et Nan, devenue folle à force d'attendre les siens, naufragés que la mer n'a jamais rendus; il y a Raphaël, sculpteur génial et tourmenté,et Morgane, sa soeur, oiseau tourbillonnant qui peine à s'envoler, engluée dans son amour pour son frère; il y a Max le pêcheur qui s'exprime avec une poésie inattendue, à grands coups de mots piochés dans le dictionnaire. Prévert n'est pas loin, enterré dans le village d'à côté, une pierre à vache marquant sa tombe...
Et puis arrive Lambert, dont la famille s'est noyée en voilier sur cette côte quarante ans plus tôt. Contrairement à celui de ses parents, le corps de son frère Paul, 5 ans, n'a jamais été retrouvé. L'arrivée de Lambert ravive les blessures de jadis...
J'avais déjà en son temps beaucoup aimé "Voir Venise", le roman précédent de Claudie Gallay. L'héroïne errait dans Venise, chargée de souffrance, retrouvant peu à peu, au fil de ses rencontres avec la ville et ses habitants, le sentiment d'exister.
Ici aussi, l'auteur parle de séparation et de souffrance, mais aussi et surtout de renaissance et de force de vie.
Le décor choisi, âpre et violent, où les vagues sont traîtres et les chemins solitaires, renforce la puissance des sentiments décrits dans cette histoire forte et captivante.

Les déferlantes, par Claudie Gallay, ed. Rouergue (la brune), 2008, 524p.

Isabelle P

mardi 11 novembre 2008

L'ennemi, cet inconnu...


Dans la première page de cet album, il y a deux trous. Dans chaque trou, un soldat face à son ennemi, terré dans le trou d'en face.
Chacun fait la guerre parce qu'on lui a dit de la faire et parce qu'en face, il le sait grâce à ses chefs, l'ennemi est une bête féroce et sanguinaire. Il faut donc tuer pour ne pas être tuer, c'est aussi simple que cela.
Mais au fil des jours, seul au fond de son trou, sous la pluie et les étoiles, le pauvre soldat se prend à réfléchir...
Avec une grande économie de moyens, à la fois dans le texte et dans le dessin, mais une justesse de ton qui fait mouche à chaque page, Davide Cali et Serge Bloch bâtissent un magnifique album, hymne à la paix et dénonciation efficace de la guerre absurde et imbécile.
"L'ennemi" est proposé cette année en lecture à tous les participants du prix Versele, catégorie 5 chouettes.

L'ennemi, écrit par Davide Cali, illustré par Serge Bloch, ed. Sarbacane, avec la collaboration d'Amnesty International, 2008. Pour tous, dès 7 ans.

Isabelle P.

vendredi 7 novembre 2008

Dans le labyrinthe des coeurs humains...


"Demain soir et les soirs suivants, prépare-toi à dormir seule. Je ne rentrerai pas. Je ne rentrerai pas dans une maison où ma femme est installée devant la télévision, voit le même film depuis trois mois, ne se lève pas pour préparer à dîner, et se couche sans me regarder!".
Malgré cet ultimatum, lancé hier soir par son mari, lassé par son manque évident de désir, Elsa Platte évacue ce soir encore sa solitude intérieure et ses doutes devant le film de Mankiewicz intitulé "Chaînes conjugales". L'oeuvre date de 1949, et raconte l'histoire de trois femmes, belles et à première vue comblées par la vie, à qui une quatrième femme, séduisante et manipulatrice vient d'annoncer qu'elle part avec le mari de l'une d'elles.
Les trois héroïnes s'interrogent sur leur mariage, reviennent sur leur passé, et leurs histoires s'entremêlent à celle d'Elsa qui explore sa propre vie et la force du lien qui l'unit ou ne l'unit plus à Alexandre son mari.
Amour et désamour sont des thèmes récurrents dans les récits d'Alice Ferney. Comment le lien s'effiloche-t-il? A qui la faute? A l'un? A l'autre? A la vie, tout simplement?
Le procédé littéraire utilisé ici, l'oeuvre dans l'oeuvre,la dissection minutieuse du film dans le roman, à travers les monologues intérieurs d'Elsa, accroche le lecteur et le renvoie à ses propres interrogations.
Un roman subtil, élégant, qui explore avec maestria le labyrinthe des coeurs humains!

Paradis conjugal, par Alice Ferney, ed. Albin Michel, 2008, 355 p.

Isabelle P.

mardi 4 novembre 2008

BD prometteuse(s)




Jouer avec les mystères du temps est un motif régulier d’inspiration tant au cinéma qu’en bande dessinée. Que ce soit pour s’y déplacer, comme p.ex. avec le « chronoscaphe » de Blake et Mortimer, par E.P. Jacobs, ou en appréhender la durée à travers les siècles, p.ex. avec Le Décalogue, par Frank Giroud et dix dessinateurs (!). La toute nouvelle série Uchronie(s) s’inscrit dans cette veine bien que dans un registre différent.

Ici, c’est la même ville et la même histoire qui serviront de trame à trois récits parallèles, en trois volumes chacun, et qui trouveront leur fin dans un dixième opus… tous ayant un titre commençant par la lettre R Avec Corbeyran au scénario, Chabbert, Defali et Tibery aux (très beaux) dessins, plus Guerimeau pour les (superbes) dessins de couvertures et des coloristes talentueux, l’éditeur Glénat frappe un grand coup. New York, New Harlem et New Byzance prennent élégamment vie sous leur impulsion, avec une mention particulière pour ce dernier et ses envoûtantes atmosphères orientalisantes.

Le fil rouge de ces trois récits est le « prescient » Zack Kosinski, capable de voir l’avenir. Mais est-il un « prototype » unique déterminé dix années plus tôt par son père et traqué par les autorités (New York), un consultant acheté dans son enfance pour exercer son talent aux fins commerciales du Black Order (New Harlem) ou un simple employé de l’ « Utopie fondamentale » chargé de remettre les déviants et autres opposants au système sur le droit chemin (New Byzance) ? Et quelles sont à chaque fois les conséquences de la perte de son don de voyance ?

A la limite de l’Heroic Fantasy (la série est d’ailleurs recommandée par SciFI, la chaîne de la science fiction), les trois albums sont en si léger ou si plausible décalage par rapport à la réalité qu’ils ne manquent pas d’interpeller sur l’évolution du monde après le 11 septembre et – prescience des auteurs ? – la crise économique actuelle. Trois BD superbes donc, dont on attend la suite avec impatience.

New Byzance (tome 1 : Ruines), par Corbeyran et Chabert,
New Harlem (tome 1 : Rapt), par Corbeyran et Tibery, Glénat
New York (tome 1 : Renaissance), par Corbeyran et Defali,
Les 3 albums : Glénat, collection Grafica, 2008 (référence bibliothèque 087 COR N1)

Frédéric B. (Lecteur)

Une sorte de Mnémophilie




Comment pourrait-on appeler un collectionneur d’objets volés à des personnes décédées dans les heures qui suivent leur trépas ? Les deux dictionnaires en ligne de noms de collectionneurs que j’ai consulté ne connaissant pas ce genre-là.(http://membres.lycos.fr/clo7/grammaire/collectionneur6.htm et http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_collections_par_nom_de_collection). A défaut, j’ai choisi le nom des collectionneurs de souvenirs, ou mnémophiles.

Car c’est bien le thème de cet étrange roman de la japonaise Yoko Ogawa, Le musée du silence. C’est surtout le moyen pour l’auteure d’évoquer notre rapport à la mémoire des choses, des êtres et jusqu’à la nôtre. Tout cela au travers d’un récit subtil et délicat, aux phrases finement ciselées et parfaitement agencées. Il y a de la magie dans cet ouvrage et c’est certainement l’un de ceux que j’ai lus cette année que je garderai le plus longtemps…en mémoire.

Le musée du silence, par Yoko Ogawa, traduit du japonais par Rose-Marie Makino-Fayolle, Actes-Sud, 2003, 317 p. (référence bibliothèque 8-3 OG 1782 M)

Frédéric B. (Lecteur)

Mauvaise pioche



Choisir ses livres à la bibliothèque, c’est plus encore qu’en librairie, se laisser aller à une sorte de hasard. Ceci dit sans reproche, les nouveautés n’y arrivent pas tout de suite et il est donc difficile de coller à l’actualité littéraire. Donc parfois, la couverture ne tient pas ses promesses et le dithyrambe de l’éditeur tombe à plat. Outre que l’on n’a pas sa ration de lecture, l’inconvénient est aussi de ne pouvoir alimenter le blog de la bibli.

Vive les valeurs sûres alors ! [comme p.ex. Le bon usage que je consulte à l’instant pour vérifier l’accord de vive]. Je me suis donc rabattu sur Ne le dis à personne de Harlan Coben. Je me réjouissais de le lire tant je regrettais d’avoir manqué son adaptation cinématographique (par Guillaume Canet, en 2006 déjà). Hé bien je n’ai pas été déçu, au contraire semble-t-il de ceux qui ont vu le film après avoir lu le livre, malgré ses quatre Césars et autres prix.

Il faut dire que les deux héros sont « mimis » et propres sur eux – allez, sans rire, très attachants – évidemment à l’opposé de tous les méchants, vraiment méchants, qui leur cherchent noise. C’est alors que j’ai réalisé que je ne pouvais qu’apprécier ce thriller, ayant déjà lu avec bonheur Promets-moi, l’une des dernières aventures de Myron Bolitar, le héros délicieusement cynique qui a lancé Harlan Coben et auquel il a consacré cinq autres opus.

En conclusion, si vous aimez ce genre de littérature, allez-y les yeux fermés (façon de parler) car vous ne serez pas déçu.

Ne le dis à personne, par Harlan Coben, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Roxanne Azimi, Belfond, 2002, 354 p. (référence bibliothèque 8-3 CO 1219 N)
Promets-moi, par Harlan Coben, traduit de l’américain par Roxanne Azimi, Belfond, 2007, 423 p. 354 p. (référence bibliothèque 8-3 CO 1219 P)

Frédéric B. (Lecteur)

lundi 3 novembre 2008

Contes d'Alexandrie

Coup de coeur absolu pour ces Contes d'Alexandrie que la sélection 5 chouettes du prix Versele nous fait découvrir cette année.
L'auteur, Eglal Errera, est elle-même née dans cette ville "enroulée entre l'eau et le désert d'Egypte". "En ce temps-là, raconte-t-elle, on savait vivre ensemble même si on ne se ressemblait pas, si on ne parlait pas la même langue et si on ne goûtait pas aux mêmes plats... Dans cette ville pas comme les autres, on disait qu'il n'y avait pas d'étrangers ou bien que tout le monde l'était...".
Sur la terrasse d'une maison blanche, un homme, l'Alexandrin, raconte à un groupe d'enfants les cinq rencontres qui ont fait de lui l'homme heureux qu'il est. Cinq rencontres, cinq contes initiatiques qui célèbrent la tolérance, l'accueil de l'autre, l'art et la beauté comme moteur de vie...
Lue à haute voix, l'histoire égrène ses phrases avec une merveilleuse fluidité, et l'illustration d'Anne-Marie Adda ajoute à la séduction des mots. Faite de photographies anciennes, remaniées et recolorées, elle exprime avec force toute la nostalgie d'un paradis enfui.



Les éditions Actes Sud junior avaient déjà publié d'autres récits d'Eglal Errera, dans la collection Romans Cadet.
Dans "Les premiers jours", Rebecca Guerrero a 11 ans et quitte pour toujours Alexandrie où elle est née : "il paraît que les Juifs doivent s'en aller parce que ça va mal entre Israël et les pays arabes. Je suis juive, je m'en vais mais je ne comprends pas très bien pourquoi. On vivait assez bien tous ensemble et les disputes font partie de la vie..."
La voilà donc avec ses parents à Paris, ville mythique pour une Egyptienne francophone de cette époque, vivant avec bonheur, chagrin, angoisse, plaisir... toutes sortes de premières fois : la première fois en haut de la tour Eiffel, la première neige, le premier métro, le premier camenbert, le premier jour d'école...
A l'évidence, Eglal Errera puise dans son vécu pour raconter cette histoire toute en douceur, comme une chanson triste et gaie à la fois.
Autre exilée, d'origine iranienne, Marjane Satrapi (auteur entre autres de la bande dessinée "Persépolis") ajoute à ces "Premiers jours" son propre talent d'illustratrice.
Trois ans et cinq mois plus tard, Rebecca retrouve Alexandrie et ceux qu'elle y a laissés, pour une semaine de vacances. Mais le temps a passé, bien sûr, sur la ville aimée et perdue. "Trois ans d'absence pour un enfant, c'est une vie qui passe". Tout est plus petit que dans les souvenirs, Hamed le gardien de son enfance est courbé sur sa canne, Dahoud l'amoureux est parti et Marina, l'amie de toujours est devenue une étrangère, polie et lointaine. Heureusement, le parfum des fleurs d'Alexandrie, tubéreuses et jasmin d'Inde, lui, n'a pas changé. Il restera dans la mémoire de Rebecca qui repartira, riche à jamais de son passé et prête à vivre pleinement son avenir ailleurs.
Lisez et faites lire ces petits romans, merveilles de subtilité dans la description des sentiments, écrits dans une langue vibrante d'images et d'odeurs, vous ne le regretterez pas!

Et voici, pour terminer cet aperçu de l'oeuvre d'Eglal Errera, un autre conte, "l'étrange histoire de la princesse invisible et de son père le magnifique monarque que l'on appelait le Grand Silencieux".
La princesse invisible vit recluse en haut d'un donjon depuis le jour de sa naissance, personne jamais ne l'a vue. Le jour de ses 20 ans pourtant, le roi son père convoque tous les jeunes gens du royaume afin de lui trouver un époux...
Classique, me direz-vous... Que nenni! Mais on n'en dira pas plus, pour ne pas déflorer la fin de ce conte, tout simplement magnifique. Lisez-le, grands et petits, savourez chaque phrase de cette histoire d'amour et de liberté, c'est tout le mal qu'on vous souhaite aujourd'hui! :-)

Contes d'Alexandrie, par Eglal Errera, ed. Actes Sud Junior, 2008.

Les premiers jours, par Eglal Errera, ed. Actes Sud junior (Cadet - les premiers romans), 2002.

Les fleurs d'Alexandrie, par Eglal Errera, ed. Actes Sud junior (Cadet), 2006.

La princesse invisible, par Eglal Errera, ed. Ecole des loisirs (Mouche), 2001.

Isabelle P.

samedi 1 novembre 2008

Prix Libbylit 2008

Au salon du livre de jeunesse de Namur ont été décernés le 16 octobre dernier le Prix Libbylit du meilleur roman belge et étranger pour la jeunesse.
Les deux romans primés sont respectivement "Envol pour le paradis" de notre compatriote Jean-Marie Defossez et "Rien" de la danoise Janne Teller. Et je suis d'autant plus ravie que ces deux livres aient été récompensés que j'ai participé au jury de sélection et ... que j'ai voté pour eux! :-)


"Envol pour le paradis" raconte l'histoire d'Arthur, 14 ans, en Allemagne pendant la deuxième guerre mondiale. Nous sommes en 1942, et l'adolescent a jusque là été tenu à l'écart de la guerre et du fanatisme d'Hitler par ses parents, fermiers pacifistes.
La passion d'Arthur : les avions; son rêve : quitter la terre ferme et voler.
Mais le nazisme le rattrape, et il est incorporé de force dans un internat des Jeunesses hitlériennes. D'abord révolté par les discours des chefs et par la séparation d'avec sa famille, Arthur peu à peu cède aux pressions, s'intègre au groupe, d'autant qu'on lui fait bien évidemment miroiter la réalisation de son rêve de toujours...
Un roman passionnant, qui aborde un aspect du nazisme dont on parle rarement en littérature de jeunesse, celui de l'embrigadement et de la manipulation des jeunes.
Pour les enseignants intéressés, ce livre sera disponible à la bibliothèque dans les prochaines semaines en 30 exemplaires, pour les cercles de lecture.(à partir de 13 ans)


Dans "Rien", de la danoise Janne Teller, Pierre Anthon, 15 ans, proclame un jour que rien dans ce monde n'a de sens, et tel le baron perché d'Italo Calvino, s'installe dans son prunier d'où il bombarde de prunes mûres ses condisciples qui veulent lui faire entendre raison.
Ceux-ci, voulant lui prouver qu'il a tort, décident de constituer ce qu'ils appellent un "Mont de signification". Ils empilent ainsi des choses importantes pour chacun d'eux, anecdotiques d'abord, de plus en plus fortes ensuite, jusqu'à atteindre une violence terrible, dans une escalade incontrôlée...
Un roman hors normes à tout point de vue, interpellant avec force le lecteur, et donnant à réfléchir sur le sens de la vie. (à partir de 15 ans)

Envol pour le paradis, par Jean-Marie Defossez, ed. Bayard (Millezime), 2008, 195 p.

Rien, par Janne Teller, ed. Panama, 2008.

Pour plus d'infos sur l'Ibby : www.ibbyfrancophone.be

Isabelle P.