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mercredi 24 février 2010

L’étrange grammaire d’un écrivain italien


Stefano Benni fait partie de ces rares auteurs que l’on reconnaît après lecture de deux ou trois pages seulement (pour ne pas dire des deux, trois premières lignes). Cet écrivain italien a un monde à lui qui ne ressemble à aucun autre. On est aux frontières du conte philosophique et du grotesque. Benni ne cesse de balader le lecteur entre le réel et un monde imaginaire peuplé de créatures plus étranges ou plus attendrissantes les unes que les autres.

Dans « La grammaire de Dieu », son dernier recueil de nouvelles, Benni s’énerve, comme souvent d’ailleurs. Il s’énerve sur la société en général, et sur sa prétendue modernité en particulier. Dans une de ses nouvelles, il ridiculise un pauvre bougre qui, grâce à son nouveau téléphone portable, est persuadé que le monde, bientôt, se prosternera à ses pieds. Enfin, c’est surtout la vendeuse qui lui fait faire tout et n’importe quoi, et comme tous ses clients, notre retardé de la communication se laissera trop facilement avoir.

Par le biais de ces nouvelles, l’écrivain italien le plus hilarant du moment tente de nous faire prendre conscience de notre solitude dans ce vaste monde dit « hyper-communicatif ». Mais il nous rappelle également que, plus on est nombreux à parler, moins on se comprend. Et c’est plutôt en grand-père vieillissant ayant quelques bonnes blagues en réserve qu’il nous prévient plutôt qu’en professeur émérite et ennuyeux.

Voilà, pour tous ceux qui sont prêts à se laisser dérouter par un écrivain génial, original et surprenant, tous les livres de Benni valent la peine d’être lus et pas seulement le dernier édité. Ses livres forment un univers bien à lui, on accroche ou pas, mais dans tous les cas, vous ne risquez que l’étonnement ou l’émerveillement.

La grammaire de Dieu, par Stefano Benni, ed. Actes Sud, 2009, 259 p.

Pierre C.

lundi 22 février 2010

Etranger à Berlin


1941, dans un orphelinat polonais. Piotr est sélectionné par des médecins allemands pour ses caractéristiques physiques aryennes.
Grand, blond aux yeux bleus, il est envoyé en Allemagne pour y être adopté.
Devenu Peter, au milieu de sa nouvelle famille toute dévouée à Hitler, il découvre l'idéologie nazie au quotidien, et les grands rassemblements d'endoctrinement.
D'abord relativement séduit et désireux de s'intégrer, Peter prend très à coeur son engagement dans les Jeunesses hitlériennes. Ses parents d'origine, Polonais de souche allemande ne disaient-ils pas d'ailleurs le plus grand bien de l'arrivée d'Hitler au pouvoir?
Pourtant, peu à peu, il prend conscience que la propagande nazie ne peut pas tout justifier. Sa rencontre avec Lena sera décisive...
Voici un excellent roman historique qui, comme "Envol pour le paradis" de Jean-Marie Defossez montre le nazisme "de l'intérieur". L'auteur a particulièrement développé à travers le travail du père adoptif de Peter, l'eugénisme et les théories raciales chères à Hitler et qui menèrent aux ignominies que l'on sait.
Ces qualités "documentaires" et l'analyse de la réflexion progressive du héros ne prennent heureusement jamais le pas sur le récit, toujours passionnant.

Etranger à Berlin, par Paul Dowswell, ed. Naïve, 2009, 429p.

Isabelle P.

samedi 13 février 2010

Petit clin d'oeil à...


...la Saint Valentin, voici l'histoire de Léon le cochon qui a tout pour être heureux.
Sauf que... depuis qu'Albertine, la jolie poulette, lui a tourné la tête, rien ne va plus.
Comment faire pour qu'elle le remarque? Les conseils de ses copains le coq, le taureau ou le lapin sont pleins de bonnes intentions mais...
Drôle et dynamique, cet album a beaucoup de succès à l'Heure du Conte!

Leon et Albertine, par Christine Davernier, ed. Ecole des Loisirs, 1997

Isabelle P.

jeudi 11 février 2010

Sous les pavés...


... le bonheur de lire!
Depuis que je suis enfant, j'adore les gros bouquins, de ceux qui vous donnent le temps vraiment de vous plonger dans l'histoire, je me souviens de semaines de vacances,où je me noyais avec délices dans les oeuvres complètes d'Alexandre Dumas, découvrant l'Histoire par le petit bout de la lorgnette.
J'ai retrouvé ce même plaisir dans ce copieux roman (1296 pages!), passionnant voyage dans le temps, au 14ème siècle en Angleterre, très précisément.
Deux siècles après "les piliers de la terre", Ken Follett renvoie ses lecteurs dans le passé et redonne vie à Kingsbridge et son prieuré.
la cathédrale érigée par Jack le bâtisseur est toujours debout, mais Merthin l'architecte voudrait l'achever d'une flèche, la plus haute de toute l'Angleterre. Près de lui, Caris, femme fière et indépendante voue sa vie à soigner les malades et se heurte aux médecins, englués dans des traditions dépassées.
Autour de ce couple, une foule de personnages, bons ou méchants, avides d'amour ou de pouvoir, forment une fresque très documentée et brillamment racontée.
On y plonge avec délectation, on en sort un peu échevelé par l'aventure!

Un monde sans fin, par Ken Follett, ed. Laffont, 2008, 1296p.

Isabelle P.

mardi 9 février 2010

Le prix Versele à la bibliothèque

On ne présente plus le prix Versele, organisé depuis plus de 20 ans par la Ligue des Familles autour de la littérature destinée aux 3-12 ans : 6 tranches d'âge, 5 livres chouettes dans chaque tranche d'âge, et l'occasion pour tous les enfants de voter pour leur livre préféré !
Si vous n'y avez pas encore participé avec vos enfants ou vos élèves, la bibliothèque vous propose de prendre en marche le train des histoires!
Nous mettons à la disposition des lecteurs tous les livres présélectionnés et les racontons également aux classes qui le souhaitent, sur rendez-vous. Enseignants, n'hésitez pas à nous contacter, nous recevons les groupes scolaires tous les jours de la semaine.
Vous trouverez la liste des livres de la sélection 2010, et les bulletins de vote sur le site www.citoyenparent.be

Isabelle P.

mercredi 3 février 2010

Cherche la petite bête!


"Cherche la petite bête!", c'est un album foisonnant de formes et de couleurs, dans un graphisme très élaboré sous son apparente simplicité, avec des réminiscences rigolotes aux années 70.
Sur chaque page, l'enfant est invité à retrouver un poussin égaré, un oursin qui joue à cache-chache avec son papa, un paon qui fait son intéressant... pas toujours évident, c'est moi qui vous le dis! :-)
A la section Jeunesse, on s'est toutes bien amusées... à votre tour, l'album vous attend à la bibliothèque!

Cherche la petite bête!, par Delphine Chedru, ed. Naïve, 2008.

Isabelle P.

lundi 1 février 2010

Au rebond


Après "Un endroit pour vivre", que j'avais beaucoup aimé (voir l'article du 24/11/2009), voici un autre roman de Jean-Philippe Blondel qui est aussi pour moi un vrai coup de coeur.
Le narrateur, c'est Alex, 15 ans. Il vit seul avec sa mère dans un tout petit appartement de banlieue. Ils s'aiment, tous les deux, mais ont bien du mal à se le dire. Il la trouve ringarde et intrusive, elle a du mal à supporter ses silences et son je-m'en-foutisme apparent.
Au club de basket, Alex a un copain, Christian, dont il est un peu jaloux. Christian vit dans une grande maison et n'a pas de fins de mois difficiles, lui!
D'ailleurs, quand son pote s'absente deux semaines du lycée, Alex est persuadé qu'il a pris des vacances exotiques quelque part avec ses parents. Les apparences pourtant cachent parfois une tout autre réalité : le père de Christian est parti, sa mère perd tout à fait les pédales entre alcool et médicaments, et l'adolescent n'arrive pas à faire face. Mais c'est compter sans la mère d'Alex, ringarde peut-être, mais pleine de ressources, au grand étonnement de son fils. Entre ces quatre personnages un peu cabossés par la vie, des liens vont se nouer, de cette sorte qui vous font vous sentir plus forts, parce qu'ensemble. Ensemble c'est tout, comme dirait Anna Gavalda :-)
On est dans l'amitié, la générosité, la complicité, et de nous raconter tout cela, Alex et Jean-Philippe Blondel nous font un bien fou. Et tant pis pour les grincheux qui pensent que c'est trop beau pour être vrai!

Au rebond, par Jean-Philippe Blondel, éditions Actes Sud junior (romans ados), 2008, 99p.

Isabelle P.