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samedi 26 septembre 2009

Bashung rêve encore


« Alain Bashung : monsieur rêve encore, biographie et entretiens » est une excellente biographie d’artiste, elle ne dévoile rien de la vie intime de l’auteur (à part le fait qu’il a eu un enfant, je n’ai rien appris de plus) mais par contre en ce qui concerne son travail musical, là, on est servi. Grâce à tous ces propos recueillis par l’excellent Patrick Amine, on comprend comment cet ovni de la « chanson » française a pu tenir le coup durant toutes ces années. Et bien c’est plutôt simple, il a tout simplement eu le génie de s’entourer des personnes qu’il fallait et pas une de plus. Des artistes, musiciens, paroliers comme Serge Gainsbourg, Boris Bergman, Gérard Manset, Jean Fauque, Armand Méliès ou le tout petit dernier Gaëtan Roussel n’ont eu cesse de lui offrir le meilleur de ce qu’ils avaient, ces artistes donnaient sans compter, juste pour grandir l’œuvre du plus impressionnant rocker de la chanson française. Certains expliquent qu’ils lui amenaient des dizaines de textes, et qu’il n’en gardait que quelques phrases, mais quel bonheur pour eux de les entendre psalmodiées par ce chanteur hors pair. Leurs quelques mots prenaient immédiatement la direction d’un ciel inconnu et magnifique.

Outre ces diverses entrevues avec ses nombreux collaborateurs, Amine nous offre également une très longue discussion qu’il a eue avec le chanteur quelques années auparavant, dans laquelle on reconnaît un artiste soucieux qui ne prenait pas la chanson française pour une farce et qui a réussi à l’élever vers les plus hauts sommets.

Patrick Amine a ajouté un petit chapitre à son livre suite à la mort prématurée du chanteur le 14 mars 2009, mais sans en remettre une couche ; il a su, comme Bashung, rester respectueux jusqu’au bout.

Alain Bashung : monsieur rêve encore, biographie et entretiens par Patrick Amine, Denoêl, 2009, 214 p.

Pierre C.

dimanche 20 septembre 2009

Tu ne jugeras point


Un jour comme les autres, dans une banlieue populaire de Liège. Denise Desantis fait quelques courses, accompagnée de deux de ses enfants, Antoine, 4ans, qui trottine à côté d'elle, et le petit dernier, David, 13 mois. Devant une boutique du quartier, elle laisse la poussette dans laquelle dort le bébé, et entre dans le magasin. Lorsqu'elle en sort, cinq minutes plus tard, la poussette est vide, le petit David a disparu, et personne n'a rien vu.
L'affaire Dutroux est dans toutes les mémoires, et "l'affaire Desantis" fait très vite la une des médias. On s'intéresse aux parents, on traque leur douleur, on interroge les témoins, trop heureux de donner leur version des faits, même et surtout quand ils ne savent rien.
C'est le juge Conrad qui mène l'enquête. Austère, minutieux, il sent très vite que le personnage-clé de cette affaire, c'est Denise, la mère exemplaire, humble et forte à la fois, Denise qui a réponse à toutes les questions qu'on lui pose, à tel point que cela en devient troublant...
Dans ses interviews, Armel Job se dit "raconteur d'histoires". Ce qui le fascine, avoue-t-il, c'est le spectacle de la vie, la vie qui est la matière même de ses romans. Les personnages qu'il décrit sont complexes, ils sont comme vous et moi, empêtrés dans leurs faiblesses, leurs contradictions et leur histoire.
Et nous, lecteurs captifs, suivons l'auteur où il nous mène avec un sens du suspense qui ne se dément pas jusqu'à la dernière page. A chaque chapitre une surprise, un fait nouveau ou même une réflexion d'un des protagonistes pousse le lecteur à s'interroger davantage ou le lance sur une autre piste.
Le point final posé, le mystère résolu,Armel Job nous laisse pourtant dans l'esprit quelques interrogations sur la justice, l'innocence et la culpabilité, auxquelles chacun répondra comme bon lui semble. Mais n'est ce pas là le propre d'un bon livre que de donner au lecteur matière à réflexion?

Tu ne jugeras point, par Armel Job, ed. Robert Laffont, 2009, 285p.

Isabelle P.

jeudi 17 septembre 2009

A l'Heure du Conte, nous avons raconté...



... des histoires, bien sûr!

Pourquoi les libellules ont le corps si long? La réponse à cette question dans un conte qui nous vient du Congo : tout a commencé parce que le coq du village a chanté au milieu de la nuit. Ou n'est-ce pas plutôt parce que la grenouille a coassé sans raison? Mais que vient faire ce serpent dans l'histoire?...

Le p'tit bonhomme des bois se promène, "il suit le chemin et ses pensées, le chemin des idées et le sentier de la forêt". Mais gare aux affamés qui le regardent passer : le blaireau, le renard, le loup feraient bien leur ordinaire de ce p'tit bonhomme-là!

La cerise génante de Monsieur Jean suscite bien des convoitises! Certaines clairement affichées comme celle de deux corbeaux bravant l'épouvantail et le fusil du jardinier, et d'autres plus inattendues... attention Monsieur Jean, le ver est dans le fruit!

Colin Coton, c'est le p'tit dernier de la famille Souris. Maman a toujours peur qu'il ne se fasse mal. C'est qu'il peut arriver tant de choses, n'est ce pas, aux petits souriceaux? Mais Colin, lui, a bien envie qu'il lui arrive des choses, et tant pis s'il se fait mal, c'est la vie!

Quatre histoires, quatre ambiances, un bon moment partagé...
Vous n'étiez pas avec nous? Rejoignez-nous la prochaine fois, le mercredi 7 octobre à 15 heures. Parents, nounous, mamies... bienvenus! :-)


Pourquoi les libellules ont le corps si long?, par Stephane Sénégas, ed. Kaleidoscope, 2002.

Le p'tit bonhomme des bois, par Pierre Delye, ill. par Martine Bourre, ed. Didier Jeunesse,2003.

La cerise géante de Monsieur Jean, par Patrick Tillard, ill. par Barroux, Alice éditions, 2004.

Colin Coton, par Jeanne Willis, ill. par Tony Ross, ed. Seuil jeunesse, 2007.

Isabelle P.

mercredi 16 septembre 2009

Les aléas de la surdité


Desmond Bates, professeur de linguistique fraîchement retraité, compte bien profiter de sa nouvelle vie, mais malheureusement, le pauvre est atteint de surdité. Il est clair que David Lodge ne va pas se gêner pour rendre la vie de Desmond impossible. L’ancien professeur fait semblant de comprendre tout ce qu’on lui raconte même s’il n’entend plus grand chose et c’est ce qui va l’amener à prendre rendez-vous avec une jeune et séduisante américaine qu’il ne connaît ni d’Eve ni d’Adam. La jeune étudiante le tient dans ses filets et ne le lâchera plus jamais.

Le roman est bien sûr comique, le sujet s’y prête, mais le réel intérêt de l’histoire est la relation entre Desmond, homme vieillissant, et son père (homme d’une autre époque qui n’en fait qu’à sa tête). L’humour de « La vie en sourdine » est bien plus pittoresque lorsque le fils et le père se rencontrent que lorsque Desmond essaie de se tirer d’une nouvelle mauvaise affaire. Leur relation est à la fois remplie d’incompréhensions, de coups de gueule mais surtout d’une tendresse et d’un respect extrêmes. Comédie et tendresse se rejoignent constamment dans ce roman sans aucune prétention, « La vie en sourdine » est un agréable moment à passer aux côtés de ces deux énergumènes.

La vie en sourdine par David Lodge, Rivages, 2008, 413 p.

Pierre C.

Jeudis lire

Qu'est ce qui décide de l'écriture d'un nouveau roman? Pourquoi écrire? Qu'est ce qu'un écrivain belge? Pour répondre à ces questions et à beaucoup d'autres, les Jeudis Lire vous donnent rendez-vous un jeudi par mois entre 12 h 30 et 13 h 30 au Palais des Beaux-Arts, pour une présentation d'écrivains belges tels que Jean-Philippe Toussaint, Vincent Engel ou Pierre Mertens.
Ce jeudi 24 septembre, c'est la rentrée pour Rony Demaeseneer qui anime ces échanges, avec une séance intitulée "Aux frontières de la langue", avec Jacques Rebotier, André Stas et Jean-Pierre Verheggen. Ames tristes s'abstenir, dit le programme!
Détail qui a son importance en ces temps de crise : c'est gratuit!:-)
Alors laissez-vous tenter, et venez nous raconter!

L'adresse : Palais des Beaux Arts, 23 rue Ravenstein, 1000 Bruxelles
Informations : 02/413.23.21
www.promotiondeslettres.cfwb.be
Une co-production du service de la promotion des lettres, du Rideau de Bruxelles et de Bozar littérature.

Isabelle P.

lundi 14 septembre 2009

Prix Ado-lisant, suite...


Voici donc encore un des six livres de la sélection du prix Ado-lisant, que nous vous présentons au compte-gouttes, histoire de ne pas manquer une occasion d'inviter les ados à y participer :-)! Rappelons aussi l'existence du prix Farniente, sur le même principe (lire les livres de la sélection et voter), et dont nous aurons encore l'occasion de parler, puisqu'il propose, lui, 12 livres en lecture !

Sur la couverture de "Gadgi!", dont j'ai choisi de vous parler aujourd'hui, le sourire de Katarina accueille le lecteur et l'invite à entrer dans son univers, celui d'un campement rom, à la lisière d'un village roumain.
Vie en marge, vie incertaine; les hommes vivent de musique, les femmes dansent et assurent le quotidien, les enfants poussent, entourés d'amour, libres et débraillés.
Au milieu d'eux, Katarina rêve de livres et d'école. Ce rêve surprend, déconcerte les siens. "Nous, on n'est pas doués pour les livres, mais tout est là et là" lui répète sa mère en se frappant la tête et le coeur.
Mais Katarina s'obstine, avec l'aide de la vieille Ssuzsa. Portée par les circonstances de la vie, elle débarque à Paris, chez une cousine, bien décidée à apprendre mais aussi, envers et contre tout, à rester elle-même...
Musicale, rythmée, pleine d'images, l'écriture de Lucie Land donne vie à ces personnages hors du commun, pleins de violence et de tendresse à la fois. Une très belle découverte!

Gadgi! par Lucie Land, ed. Sarbacane (Exprim), 2008, 208p.

Renseignements : www.adolisant.be

Isabelle P.

jeudi 10 septembre 2009

Une vraie maman, c'est quoi?


Deuxième mercredi de septembre, et déjà l'après-midi des mamans ressemble à une course d'endurance! Et que l'on ne nous accuse pas de sexisme, nous avons vu hier à la bibliothèque une infinité de mamans et ... deux papas!
Alors nous dédions à ces vaillantes coureuses de fond cet album dans lequel toutes se retrouveront peu ou prou.
La Vraie Maman en effet, nous dit le petit héros, a une chance extraordinaire : elle a dix-huit paires de bras et de jambes. Du coup, tout est plus facile pour elle, n'est ce pas? :-)
Et même si la Vraie Maman est parfois de mauvaise humeur ou super en retard, on lui pardonne parce qu'elle fait les bisous comme personne!
Un livre à la fois tendre et rigolo, parfait pour le câlin du soir!:-)

Une vraie maman,par René Guichoux et Thomas Baas, ed. Albin Michel jeunesse (collection Zephyr), 2008.

Isabelle P.

lundi 7 septembre 2009

La Vague


« Cela commence par un jeu et finit en dictature » : le sous-titre de ce livre en annonce bien le contenu. Il relate en effet l’expérience menée, et trop bien réussie, par un professeur d’histoire en 1969, dans un lycée américain.
Voulant expliquer à ses élèves comment les Allemands ont pu suivre Hitler et laisser commettre les atrocités que l’on sait, Ben Ross crée le mouvement « la Vague ». Ses slogans : « la Force par la Discipline, la Force par la Communauté, la Force par l’Action ». En quelques semaines, le mouvement fait tache d’huile, les élèves, avec une soumission effarante, abandonnent tout sens critique. Des méthodes totalitaires « pour le bien de tous » se mettent en place, sans que quiconque ou presque ne s’y oppose…
Plus que pour ses qualités littéraires (le style en est assez quelconque), on appréciera ce livre pour sa valeur de témoignage et d'avertissement.
L’Histoire peut être un éternel recommencement si l’on n’y prend pas garde. Lutter contre toute forme de manipulation et d’enrôlement est une urgence pour nos sociétés démocratiques.
Ce livre fait partie de la sélection du prix Farniente 2010, catégorie 2 baskets.

Isabelle P.

La vague, par Todd Strasser, ed. Pocket, 2008, 222p.