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dimanche 20 septembre 2009

Tu ne jugeras point


Un jour comme les autres, dans une banlieue populaire de Liège. Denise Desantis fait quelques courses, accompagnée de deux de ses enfants, Antoine, 4ans, qui trottine à côté d'elle, et le petit dernier, David, 13 mois. Devant une boutique du quartier, elle laisse la poussette dans laquelle dort le bébé, et entre dans le magasin. Lorsqu'elle en sort, cinq minutes plus tard, la poussette est vide, le petit David a disparu, et personne n'a rien vu.
L'affaire Dutroux est dans toutes les mémoires, et "l'affaire Desantis" fait très vite la une des médias. On s'intéresse aux parents, on traque leur douleur, on interroge les témoins, trop heureux de donner leur version des faits, même et surtout quand ils ne savent rien.
C'est le juge Conrad qui mène l'enquête. Austère, minutieux, il sent très vite que le personnage-clé de cette affaire, c'est Denise, la mère exemplaire, humble et forte à la fois, Denise qui a réponse à toutes les questions qu'on lui pose, à tel point que cela en devient troublant...
Dans ses interviews, Armel Job se dit "raconteur d'histoires". Ce qui le fascine, avoue-t-il, c'est le spectacle de la vie, la vie qui est la matière même de ses romans. Les personnages qu'il décrit sont complexes, ils sont comme vous et moi, empêtrés dans leurs faiblesses, leurs contradictions et leur histoire.
Et nous, lecteurs captifs, suivons l'auteur où il nous mène avec un sens du suspense qui ne se dément pas jusqu'à la dernière page. A chaque chapitre une surprise, un fait nouveau ou même une réflexion d'un des protagonistes pousse le lecteur à s'interroger davantage ou le lance sur une autre piste.
Le point final posé, le mystère résolu,Armel Job nous laisse pourtant dans l'esprit quelques interrogations sur la justice, l'innocence et la culpabilité, auxquelles chacun répondra comme bon lui semble. Mais n'est ce pas là le propre d'un bon livre que de donner au lecteur matière à réflexion?

Tu ne jugeras point, par Armel Job, ed. Robert Laffont, 2009, 285p.

Isabelle P.

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