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mercredi 29 avril 2009

Le manuscrit du Caravage


Camilleri a eu la chance de recevoir un jour un manuscrit inconnu du Caravage et il se fait un malin plaisir de nous offrir quelques extraits de ce document précieux. Grâce à celui-ci, nous pouvons suivre le grand peintre dans une course effrénée qu’il devra mener pour échapper aux Chevaliers de Malte qui veulent absolument le récupérer, le juger et le mettre en prison.

Cet artifice littéraire du document retrouvé et publié, a maintes fois été utilisé par les écrivains, ce qui rend ce livre un peu trop convenu, mais l’intérêt de ce livre est plutôt dans le vocable ancien qu’utilise Camilleri ; et pour ceux qui connaissent l’auteur, il est bel et bien un des plus grands à manier les mots et à nous amuser par la richesse d’une langue qui n’a pas fini de nous enthousiasmer.

La couleur du soleil, par Andrea Camilleri, Fayard, 2008, 138 p.

Pierre C.

mercredi 22 avril 2009

Voyage de folie en Corée du Sud


Très beau recueil de trois nouvelles de Ch’Oe Yun, écrivain phare de la nouvelle génération d’écrivains coréens dont « Là-bas, sans bruit, tombe un pétale » qui nous raconte l’histoire d’une adolescente qui, perturbée par l’assassinant de sa mère, se met à traverser le pays à la recherche de son frère également mort. Le récit est double, il y a la version de ceux qui recherchent, inquiets, la jeune fille et la version beaucoup plus opaque de l’adolescente qui se perd dans cette recherche proche de l’absurde et du désespoir. Texte difficile d’accès mais qui en vaut réellement la peine si l’on comprend que le style de l’écrivain n’est là que pour mettre en évidence les ténèbres de l’âme humaine.

Les deux autres récits d’un moins grand intérêt littéraire mais tout aussi intéressants à lire, sont deux histoires typiquement coréennes qui ont pour toile de fond la politique du pays et les relations difficiles entre les deux Corées.

Là-bas, sans bruit, tombe un pétale , par Ch’Oe Yun, Actes Sud, 2000, 211 p.

Pierre C.

mercredi 15 avril 2009

Le crime parfait


Dylan habite avec sa famille un garage dans un bled perdu du Pays de Galles, le village de Manod. Rien ne s'y passe jamais, et la famille a bien du mal à nouer les deux bouts.
Sauf que... des inondations dramatiques à Londres ont mis en péril les réserves de la National Gallery, et les responsables de ce musée décident de venir mettre les inestimables tableaux à l'abri... à Manod précisément!
Grâce à Dylan et à un quiproquo (le responsable du musée croit qu'il est féru d'art parce qu'il a appellé ses poules Raphaël, Michel-Ange et Donatello, alors que Dylan les a nommées ainsi en hommage aux tortues Ninja!), les habitants médusés découvrent Renoir, Monet, Van Gogh... qui changeront leur vie, dans tous les sens du terme!
Drôle, original, plein d'humour...ce ne sont là que quelques qualificatifs élogieux que l'on a envie de donner à ce roman qui en mérite bien d'autres encore!
Disciple indubitable de Roald Dahl, Frank Cottrell Boyce déploie une imagination plus que fertile, comme son illustre prédécesseur.
Et puis, derrière cet humour volontiers pince-sans-rire, il y a un propos plus sérieux auquel on ne peut qu'adhérer : l'art est important, et lorsqu'une oeuvre vous touche, elle peut transformer votre vie. Par les temps matérialistes qui courent, ce n'est jamais inutile de le rappeler, merci Monsieur Boyce! :-)

Le crime parfait, par Frank Cottrell Boyce, ed. Gallimard, 2008, 309 p.

Isabelle P.

mardi 7 avril 2009

Concert de jazz dans la station Mir


Deux évadés d’un centre spécialisé dans les maladies virales nous emmènent dans un voyage hautement technologique au travers de l’Europe et de l’Afrique en faisant un petit détour virtuel dans la station spatiale Mir, voici ce que nous propose ici l’écrivain cyber-punk Maurice G. Dantec qui, pour une fois, réussit un roman court qui nous tient en haleine du début à la fin (vu la longueur du titre, on pouvait craindre le pire). Enfin il nous fait grâce de ses longues et interminables pages « prises de tête » pour n’aller qu’à l’essentiel tout en gardant son style unique (cérébral, virtuel et hallucinogène). Dantec nous offre ici un livre lisible par presque tout le monde, entre le polar, la science-fiction et le futurisme ; Dantec nous revient après une longue recherche de style qu’il n’est sans doute pas près de quitter, connaissant tout le mal qu’il s’est donné pour se l’approprier.

Comme le fantôme d’un jazzman dans la station Mir en déroute, par Maurice G. Dantec, ed. Albin Michel, 2009, 210 p.

Pierre C.

Quelque chose à te dire


Ariane ne connaît pas sa grand-mère, une grande artiste peintre, parce que sa mère a rompu avec elle depuis bien avant sa naissance.
L'adolescente profite d'un exposé à faire sur l'école pour forcer sa grand-mère à la recevoir, sur la petite île où elle habite avec une amie. Mais les rapports sont froids, distants, comme s'il s'agissait d'étrangers.
Quel est donc ce secret de famille que personne ne veut aborder? Avec l'aide d'un voisin, Nathan, Ariane tente d'en savoir plus sur sa famille.
Un très beau roman, un huis clos où les non-dits et les secrets séparent une famille.

Quelque chose à te dire, par Marie-Sophie Vermot, ed. Ecole des Loisirs (Medium), 2008, 138 p.

Raymonde C.

lundi 6 avril 2009

Noirs secrets...


Lorsque débute cette histoire, le jeune Ludlow Fitch est aux prises avec un arracheur de dents auquel ses parents sans scrupules l'ont livré. C'est que dans les bas-fonds de cette city qui ressemble comme deux gouttes d'eau au Londres du 19ème siècle, des dents saines, cela vaut l'équivalent de quelques bouteilles de gin!
Ludlow réussit in extremis à échapper à ses bourreaux, et échoue dans un petit village perdu au milieu des brumes, nommé Pagus Parvus.
Là règne Jeremiah Ratchet, un adipeux despote qui rançonne et terrorise les habitants.
Là s'installe aussi Joe Zabbidou, un homme plus qu'étrange. Prêteur sur gages, il semble surtout intéressé par les secrets que chacun cache au fond de soi, et qu'il paie fort cher à ceux qui viennent se confesser à lui, au milieu de la nuit.
Ludlow, devenu son assistant, est chargé de consigner ces histoires dans un grand livre noir. A quoi tout cela doit-il servir? Qui est Joe Zabbidou et que cherche-t-il?
Autant vous le dire, la fin de l'histoire ne donnera pas toutes les réponses, suite au prochain épisode!
L'atmosphère de ce roman original est à la fois fantastique et proche d'un roman de Dickens. On s'attache très vite aux personnages auxquels l'auteure a su donner du poids et de la consistance.
De plus, au-delà de l'intrigue palpitante, il y a une vraie réflexion sur les choix que chacun pose dans sa vie, et qui lui donnent l'orientation qu'on appelle parfois chance ou destin.

Le livre noir des secrets, par F.E.Higgins, ed. Pocket jeunesse, 2008, 286 p.

Isabelle P.