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mardi 30 décembre 2008

La Dolto de Sophie


Plus qu'une véritable biographie, ce livre est une sorte d'hommage à Françoise Dolto, à travers une série de textes courts, mêlant anecdotes, relations de cas traités par la célèbre psychanalyste, et ressenti de Sophie Cherer elle-même sur la vie et l'oeuvre de Françoise Dolto.
Texte après texte, comme un puzzle qui prend forme peu à peu, l'auteur éclaire les moments-phares qui ont fait de la petite Françoise la grande Madame Dolto.
Pourquoi avoir intitulé ce livre "Ma Dolto"? Sophie Cherer s'en explique : "Alors, ce livre, je décidai de l'appeler Ma Dolto. Pour qu'il sonne comme Ma Dalton, mère tutélaire, rebelle patentée. Parce que cette Françoise Dolto-là, c'est la mienne, bien que je ne l'aie jamais rencontrée, à la fois distante et si proche, et que c'est ma vision d'elle, subjective, partiale, incomplète, que je livre dans ces pages..."
Le livre refermé, on a en tout cas très envie d'aller plus loin dans la rencontre avec Françoise Dolto.
Quant au règne de l'Enfant-Roi dont on accuse parfois la psychanalyste d'en avoir répandu l'idée, Sophie Cherer a une jolie formule pour qualifier cette mauvaise interprétation : "Ils confondent ne jamais dire non et ne jamais non dire".
A méditer! :-)

Ma Dolto, par Sophie Cherer, ed. Stock, 2008, 304 p.

Isabelle P.

lundi 29 décembre 2008

BHL et Houellebecq


Qu’on aime ou qu’on n’aime pas ces deux personnages, ce livre est de toute manière intéressant à plusieurs niveaux.

Le premier est sans aucun doute la question principale de cet échange de lettres, celle que tout le monde devrait se poser avant d’écrire quoi que ce soit sur un être vivant, à savoir : a-t-on le droit de traîner quiconque dans la boue ? A priori non. Mais vu le nombre incroyable d’articles bêtement méchants parus dans divers quotidiens durant ces vingt dernières années et s’attaquant par des moyens le plus souvent médiocres et insensés, on peut se reposer calmement la question. Ces deux écrivains sur-médiatisés ont fait la douloureuse expérience d’être à la fois originaux, intelligents et légèrement narcissiques. Et le narcissisme, c’est quelque chose que les journalistes de tout bord n’acceptent pas. Et avec leurs moyens malheureusement quasi illimités, ils sont prêts à tout pour écraser quiconque se permet de survoler quelque peu la médiocrité ambiante. Les deux écrivains ne se plaignent pas vraiment de leur sort, ils se demandent même s' ils ne l’ont pas un petit peu cherché, mais ils aimeraient juste savoir comment réagir devant ces attaques disproportionnées, et là leurs avis divergent. Sans grande surprise, Houellebecq est plutôt passif alors que Lévy lui, sans vouloir prendre les armes, ne veut pas lâcher prise. Il ne sert à rien d’ouvrir un procès qui en entraînera directement un autre, il ne sert bien évidemment à rien d’aller casser la figure du « frustré » qui semble jouir du fait qu’il est si simple et si lâche d’inventer ou de colporter tel ou tel ragot, mais il est bien plus intéressant de ne pas se laisser abattre et de continuer la lutte (« rester vivant et autres textes » de Michel Houellebecq.

Ensuite il est très intéressant de voir la différence de style de ces deux écrivains. Et si il y a différence de style, c’est qu’il y a un style propre. Ce qui est loin d’être un lieu commun dans la littérature de la fin du vingtième siècle. Celui d’Houellebecq serait plutôt fluide, tranquille, désabusé mais ne manquant pas d’un humour noir et féroce ; tandis que pour Bernard-Henry Lévy, il pourrait plus paraître pédant, alambiqué, incertain à force d’être certain, nébuleux comme l’est souvent la littérature philosophique. Mais tous les deux sont uniques et charmants à leur manière.

Et pour terminer, juste pour ceux qui aiment déjà ces deux écrivains, on trouve dans ce livre quelques passages biographiques bien à propos essentiellement basés sur l’enfance des deux écrivains et tout particulièrement sur leurs relations avec leurs parents. Pour Houellebecq, sa relation avec sa mère est une des pires que l’on ait rencontrées dans le monde littéraire.

Bref pour ceux qui pensent que ces deux auteurs valent peut-être la peine d’être lus, il est préférable de commencer par « Extension du domaine de la lutte » pour Houellebecq et « Le diable en tête » pour Lévy.

par Pierre C.

Une leçon d’histoire


L’Espagne musulmane ? Elle l’a été en tout ou partie durant près de huit siècles, depuis l’invasion de 711 jusqu’à la reddition du royaume de Grenade en 1492 ! On le savait mais sans le savoir, et le récit de la conquête de l’Ishbaniyah par le berbère Tarik Ibn Zyad (qui donnera son nom à Gibraltar : Djebel Tarik) jusqu’à l’apothéose du règne de l’émir Abd al-Rahman, en 850, est une vraie révélation.

Le plus étonnant est de découvrir comme les chrétiens (majoritaires) et les juifs (omniprésents) étaient autorisés à pratiquer leurs croyances. Il faut dire que de leur prospérité dépendait celle de l’émir, puisque les musulmans étaient dispensés d’impôts… d’où la réticence des plus anciens, berbères ou arabes de souche, à l’égard de certaines conversions. Etonnant aussi est de vivre les ambassades ou expéditions musulmanes en direction des cours des rois Francs : qu’il fait froid à Nancy, se plaint la troupe, qui demande et obtient que l’on fasse demi-tour.

Docteur en histoire et déjà auteur d’une trilogie sur Carthage, Patrick Girard livre une fresque très factuelle, quasi dépourvue d’artifices, sur cette période également fondatrice de l’histoire et de la culture espagnoles. On aurait juste aimé qu’une carte « bilingue » accompagne le récit pour mieux le situer.

Tarik ou la conquête d’Allah, par Patrick Girard, Calmann-Lévy, 2007, 345 p.

référence bibliothèque : 8-3 GI 6393 T

par Frédéric B. (Lecteur)

vendredi 19 décembre 2008

Et si elle n’était pas morte ?


Comment le monde aurait-il continué à tourner si Lady D. était restée dormir dans la suite impériale du Ritz, le soir du 30 août 1997, et avait continué de vivre ? Pour être honnête, nos vies n’en auraient pas été bouleversées. Sauf peut-être, un peu, si dans le sillage de l’ex-altesse royale, un improbable complot n’était ourdi contre les Windsor, accusés d’avoir usurpé leur couronne il y a près de mille ans.

Et voilà.

Lady D. par Isabelle Rivière et Caroline Babert, Robert Laffont, 2007, 316 p.

référence bibliothèque : 8-3 RI 8674 L

Par Frédéric B. (Lecteur)

jeudi 18 décembre 2008

Oscar le détective



Oscar Wilde n’aura pas été qu’un génie littéraire hallucinant, il fut également un excellent détective. Enfin, c’est ce que tente de nous faire croire Gyles Brandreth dans ce roman paru dans la collection « Grands détectives » chez 10/18.

C’est par le biais du plus grand ami d’Oscar, Robert Sherard (qui a réellement existé tout comme la plupart des personnages de ce livre) que Brandreth nous raconte comment Wilde s’est mis, fin du 19ème, à la recherche du meurtrier du bel éphèbe Billy Wood retrouvé la gorge sectionnée dans un hôtel de passe de Londres. C’est avec Sir Arthur Conan Doyle qu’il débutera son enquête pour ensuite poursuivre seul avec son fidèle Sherard, qui fut à l’époque le seul à défendre Wilde lors de son procès; procès qui fut et qui reste encore une honte pour la pudique Albion.

Roman agréable à lire malgré certaines lourdeurs dues à l’obstination de l’auteur à nous bassiner avec les célèbres aphorismes et autres maximes qui ont fait la réputation de Wilde mais qui ici nous sont servies n’importe où et n’importe comment jusqu’à l’écœurement.

Oscar Wilde et le meurtre aux chandelles, par Gyles Brandreth, 10/18, 2008, 384 p.

Par Pierre C.

mercredi 17 décembre 2008

Vive les rois !


Léopold 1er et sa moumoute, Léopold II et son tricycle notamment, Albert 1er et Marche-les-Dames, Léopold III et ses affres, Charles et le sauvetage du brol, Baudouin et… Fabiola, Albert II et enfin une famille régnante : ce sont quelques unes des facettes inhabituelles par lesquelles Patrick Roegiers aborde La spectaculaire histoire des rois des Belges, qu’il qualifie lui-même de roman-feuilleton.

Bien loin d’un assemblage de biographies convenues, c’est un livre agréable et surprenant. Il ne s’étend pas sur le travail au quotidien de nos sires, mais plutôt sur leurs vies et leurs états d’âme personnels. Et l’on en viendrait presque à les plaindre, nos souverains, d’avoir eu à nous « régner », compte-tenu du mauvais tour que nous leur avons joué dès le départ, au travers des limites constitutionnelles qui leur sont imposées, puis des nombreuses crises institutionnelles que nous avons cultivées.

Le style est riche, vif et enlevé, notamment grâce à des phrases courtes et toniques, et un vocabulaire en décalage par rapport au genre. On ne s’ennuie donc pas une minute et l’on apprend plein de détails sur la petite (et beaucoup plus amusante) histoire que nos rois ont écrite à côté de la grande.

La spectaculaire histoire des rois des Belges, par Patrick Roegiers, Perrin, 2007, 451 p.

Référence bibliothèque : 949.3 ROE S

Frédéric B. (Lecteur)

samedi 13 décembre 2008

La promenade des Russes

Nice, dans les années 70.
Sonia, 14 ans, y vit avec sa grand-mère, sa Babouchka, rescapée de la révolution russe qui l'a chassée d'un palais au bord de la Neva pour la faire échouer en France, dans un petit appartement plein d'ombres du passé. Cinquante ans plus tard, la vieille dame continue à craindre que les Bolcheviks ne s'en prennent à elle et à sa famille.
Avec Babouchka, on vit dans le passé, on ressasse encore et encore l'histoire des Romanov et celle d'Anastasia, une des filles du tsar dont la vieille dame se disait proche.
Depuis des années, elle inonde de lettres le directeur du magazine "Historia", clamant sans relâche qu'elle connaît la vérité sur l'énigme Anastasia.
Confrontée jour après jour à cette épuisante idée fixe que sa grand-mère veut lui faire partager, Sonia, elle, rêve de s'appeler Camille Dubois, d'être Française depuis dix générations, d'être la fille du chef de gare, peu importe, mais d'être délivrée de cet héritage si pesant...
L'exil est bien sûr le thème central de ce roman initiatique et l'on se surprend, le livre refermé, à chercher dans la biographie de l'auteur la trace de l'histoire qu'elle raconte ici, tant elle paraît vécue de l'intérieur. Fiction ou réalité, c'est en tout cas un bien beau portrait d'adolescente et une description pleine de sensibilité des relations qui unissent cette grand-mère et sa petite-fille.

La promenade des Russes, par Véronique Olmi, ed. Grasset, 2008, 248 p.

Isabelle P.

dimanche 7 décembre 2008

Moi je...


"Julie, je t'aime, mais tu n'apprendras rien : j'ai dû te le dire 35282 fois depuis qu'on s'est embrassés la première fois. Et je voudrais faire l'amour avec toi, j'ai tout le matériel."
Cette lettre, un brin maladroite, Doriand, 16 ans, l'envoie à son amoureuse.
Commencent alors les affres de l'attente. Que va répondre Julie?
Et comme si ces angoisses ne suffisaient pas, Doriand doit aussi supporter celles de son père, écrivain doutant de lui-même et qui vient, cerise sur le gâteau, d'entamer une psychanalyse, ce qui le pousse à s'épancher sans mesure sur l'épaule de son fils qui, lui, préfèrerait nettement qu'il reste à sa place de père. Un père copain, franchement, il n'y a rien de pire!
Un excellent roman psychologique, drôle et profond à la fois, au style vif et ironique.

Moi je, par Arnaud Cathrine, ed. Ecole des Loisirs (Medium), 2008, 123 p.

Isabelle P.

mercredi 3 décembre 2008

Soirée contée

Une marchande de mots, un directeur de cirque fou d'amour pour une riche bourgeoise, un jeune indien qui délivre sa soeur de la vie...
Adaptées des "Contes d'Eva Luna" d'Isabel Allende, ce sont quelques-unes des histoires de sang, de mort et d'amour imaginées par cette grande auteure sud-américaine qui nous seront racontées par Paul Fauconnier, ce vendredi 12 décembre 2008 à 20 heures. Attention : le spectacle aura lieu, non pas dans les locaux de la bibliothèque, mais dans ceux, rénovés, du Doyenné, un peu plus bas dans la rue.
Ne manquez pas cette soirée, réservez sans tarder au 02/348.65.29!

Adresse du jour : 102, rue du Doyenné, 1180 Bruxelles.

mardi 2 décembre 2008

Un beau livre, tout simplement



« Est-il si difficile et effrayant d'accepter d'être les créateurs de notre vie ? Nous préférons vivre comme des brebis, sans trop réfléchir, sans trop prendre de risques, sans trop aller vers nos rêves les plus profonds, qui sont pourtant nos meilleures raisons de vivre. Certes tu existes, mon jeune ami, mais la question que tu dois te poser c'est : est ce que je suis vivant ? » Pour ma part, la réponse est plus à l’issue de la lecture de L’oracle de la Luna.

C’est « tout simplement » (?) l’un de ces rares livres qui plaisent tant qu’on ralentit à la fin pour ne pas les achever trop vite ni devoir quitter l’univers dans lequel ils ont permis de se plonger. Ici, la destinée d’un jeune paysan calabrais tombé amoureux d’une noble vénitienne est le prétexte d’un long parcours de vie aux pourtours de la Méditerranée du 16ième siècle, pour autant de réflexions philosophiques, explications (limpides) des grands courants de pensées et analyses comparatives des religions.

Philosophe, sociologue et historien des religions, l’auteur est aussi un véritable écrivain. L’aspect romanesque de son récit est en effet très réussi, sans que ses désirs de didactisme ne l’affectent. Le héros accomplit son destin et les explications « philosophiques » y sont nécessaires. S’y ajoute à la fin une réflexion sur l’accomplissement personnel. Nous sommes vraiment peu de chose et peu de moments dans notre existence sont réellement déterminants : raison de plus de ne pas les manquer !

L’oracle de la Luna, par Frédéric Lenoir, Albin Michel, octobre 2006, 517 p.

Référence bibliothèque : 8-3 LE 6469 O

Par Frédéric B. (Lecteur)

Amour impossible ?



Pauvre Andela. On le sait dès la première page du roman que son histoire avec François Ackerman va mal se terminer, quand il lui écrit « j’ai toujours la même affection pour ma famille mais je dois être vigilant pour ne pas la blesser ». Fermer le ban. On a compris qu’il ne la quittera jamais, sa famille. Et c’est bien ce qu’il advient à la page 199, où l’homme chat disparaît (lâchement) en abandonnant sa mue d’homme-tigre…

L’intérêt du récit tient ailleurs. Dans le style certainement, qui est enlevé, et la pétulance du vocabulaire, typiquement africain au risque de tomber dans un stéréotype. Dans l’histoire ensuite, qui raconte la confrontation entre deux univers : celui d’une jeune africaine, célibataire et mère d’une ado rebelle, avec un blanc plus âgé qu’elle, marié et sans enfants. Elle écrit, il est présentateur vedette de télévision. Aussi la question devient-elle classiquement de savoir si leur amour l’emportera-t-il sur les conventions sociales, le confort des habitudes et la peur de l’inconnu ?

Mais il se passe autre chose durant la lecture. On se dit que le portrait de François Ackerman ressemble furieusement à celui d’un animateur bien connu. On se renseigne et, en effet, c’est bien de Michel Drucker qu’il s’agit. On dit que l’auteure et lui ont eu cette aventure que le roman raconte. Alors coup de pub ou règlement de compte ? Sans doute un peu mais plus aussi comme la dernière phrase du livre le suggère : « L’acte le plus courageux de la vie de François, c’est de m’avoir aimée et à ça, il n’y a rien à rajouter ».

L’homme qui m’offrait le ciel, par Calixthe Beyala, Albin Michel, 2007, 215 p.

Référence bibliothèque 8-3 BE 9704 H

Par Frédéric B. (Lecteur)

lundi 24 novembre 2008

Le jour où j'ai rencontré un ange


Thomas, 12 ans, et son père artiste-peintre vivent repliés sur eux-mêmes, depuis que la maman de Thomas est morte dans un accident.
Mais cette vie marquée par le chagrin va être complètement chamboulée par l'arrivée des nouveaux voisins et de leur fille Tilly, trisomique, sorte de Fifi Brindacier joyeuse et imaginative. Impossible de résister à ses idées bizarres et ses éclats de rire!
Un roman drôle et tendre sur l'amitié et la différence, écrit par une auteure belge de langue flamande.

Le jour où j'ai rencontré un ange, par Brigitte Minne, ed. Alice Jeunesse, 2007, 143 p.

Isabelle P.

jeudi 20 novembre 2008

la saison de mon contentement


Déclenché par la participation pour la première fois d'une femme aux élections présidentielles françaises, voici un livre de réflexions riche et complexe.
Les rapports entre masculin et féminin hier et aujourd'hui sont au coeur des propos de Pierrette Fleutiaux. Elle parle d'elle-même, de son histoire familiale particulière, et elle parle en même temps de chaque femme dont l'histoire, pour différente qu'elle soit, s'appuie sur les mêmes fondations. Des fondations si bien ancrées en elles d'ailleurs que bien souvent, les femmes "pensent contre elles-mêmes, confortant sans le vouloir le carcan qu'à d'autres moments elles dénoncent".
Passant du coq à l'âne, de l'émotion à l'humour, des faits au ressenti, Pierrette Fleutiaux livre ainsi un "billet d'humeur" de plus de 400 pages, qui jamais ne lasse le lecteur. On peut ne pas être d'accord avec ses prises de position, mais on n'y reste pas indifférent... mais n'était-ce pas là le but du propos, Madame Fleutiaux?
A propos, chère lectrice, cher lecteur, savez-vous combien de femmes ont remporté le prix Goncourt depuis sa création? :-)

La saison de mon contentement, par Pierrette Fleutiaux, ed. Actes Sud (un endroit où aller), 2008, 404 p.

Isabelle P.

mardi 18 novembre 2008

La Tour des fourmis



« Les asiatiques » sont des fourmis », voilà ce que pensent les européens de leurs amis de l’extrême orient et c’est pour leur rendre la pareille que Ch’Oe Inho nous livre ici une somptueuse histoire de fourmis. Pas vraiment dans le style de Werber, ici chaque mot est pesé et pensé, le style de l’écrivain est pur et bien ciselé, et son humour est franc et délicat.

C’est l’histoire d’un publiciste qui voit son appartement envahi par une horde de fourmis ravageuses. Il décide alors de prendre les choses en main et de ne pas laisser ces sales bestioles lui voler son espace vital. Il découvrira dès lors un monde animal qui est très éloigné de ce qu’il pouvait imaginer.

Jolie fable sur le travail et la propriété et une superbe traduction du spécialiste et directeur de collection Patrick Maurus.

La Tour des fourmis, par Ch’Oe Inho, ed. Actes Sud, 2006, 67 p.

Pierre C.

jeudi 13 novembre 2008

Les déferlantes


La Hague, c'est, au-delà de Cherbourg, un coin de terre façonné par l'océan, battu souvent par des vents de tempête si forts que l'on dit même qu'ils arrachent les ailes des papillons.
La narratrice a quitté le sud et un amour mort dont elle ne se remet pas. Echouée dans ce village clos sur lui-même, elle observe autour d'elle des hommes et des femmes fermés sur leurs secrets, étouffant sous les non-dits.
Etrangère au village, elle tisse peu à peu la trame du passé avec les quelques fils que l'un ou l'autre laisse échapper.
Il y a Théo, l'ancien gardien du phare, et Nan, devenue folle à force d'attendre les siens, naufragés que la mer n'a jamais rendus; il y a Raphaël, sculpteur génial et tourmenté,et Morgane, sa soeur, oiseau tourbillonnant qui peine à s'envoler, engluée dans son amour pour son frère; il y a Max le pêcheur qui s'exprime avec une poésie inattendue, à grands coups de mots piochés dans le dictionnaire. Prévert n'est pas loin, enterré dans le village d'à côté, une pierre à vache marquant sa tombe...
Et puis arrive Lambert, dont la famille s'est noyée en voilier sur cette côte quarante ans plus tôt. Contrairement à celui de ses parents, le corps de son frère Paul, 5 ans, n'a jamais été retrouvé. L'arrivée de Lambert ravive les blessures de jadis...
J'avais déjà en son temps beaucoup aimé "Voir Venise", le roman précédent de Claudie Gallay. L'héroïne errait dans Venise, chargée de souffrance, retrouvant peu à peu, au fil de ses rencontres avec la ville et ses habitants, le sentiment d'exister.
Ici aussi, l'auteur parle de séparation et de souffrance, mais aussi et surtout de renaissance et de force de vie.
Le décor choisi, âpre et violent, où les vagues sont traîtres et les chemins solitaires, renforce la puissance des sentiments décrits dans cette histoire forte et captivante.

Les déferlantes, par Claudie Gallay, ed. Rouergue (la brune), 2008, 524p.

Isabelle P

mardi 11 novembre 2008

L'ennemi, cet inconnu...


Dans la première page de cet album, il y a deux trous. Dans chaque trou, un soldat face à son ennemi, terré dans le trou d'en face.
Chacun fait la guerre parce qu'on lui a dit de la faire et parce qu'en face, il le sait grâce à ses chefs, l'ennemi est une bête féroce et sanguinaire. Il faut donc tuer pour ne pas être tuer, c'est aussi simple que cela.
Mais au fil des jours, seul au fond de son trou, sous la pluie et les étoiles, le pauvre soldat se prend à réfléchir...
Avec une grande économie de moyens, à la fois dans le texte et dans le dessin, mais une justesse de ton qui fait mouche à chaque page, Davide Cali et Serge Bloch bâtissent un magnifique album, hymne à la paix et dénonciation efficace de la guerre absurde et imbécile.
"L'ennemi" est proposé cette année en lecture à tous les participants du prix Versele, catégorie 5 chouettes.

L'ennemi, écrit par Davide Cali, illustré par Serge Bloch, ed. Sarbacane, avec la collaboration d'Amnesty International, 2008. Pour tous, dès 7 ans.

Isabelle P.

vendredi 7 novembre 2008

Dans le labyrinthe des coeurs humains...


"Demain soir et les soirs suivants, prépare-toi à dormir seule. Je ne rentrerai pas. Je ne rentrerai pas dans une maison où ma femme est installée devant la télévision, voit le même film depuis trois mois, ne se lève pas pour préparer à dîner, et se couche sans me regarder!".
Malgré cet ultimatum, lancé hier soir par son mari, lassé par son manque évident de désir, Elsa Platte évacue ce soir encore sa solitude intérieure et ses doutes devant le film de Mankiewicz intitulé "Chaînes conjugales". L'oeuvre date de 1949, et raconte l'histoire de trois femmes, belles et à première vue comblées par la vie, à qui une quatrième femme, séduisante et manipulatrice vient d'annoncer qu'elle part avec le mari de l'une d'elles.
Les trois héroïnes s'interrogent sur leur mariage, reviennent sur leur passé, et leurs histoires s'entremêlent à celle d'Elsa qui explore sa propre vie et la force du lien qui l'unit ou ne l'unit plus à Alexandre son mari.
Amour et désamour sont des thèmes récurrents dans les récits d'Alice Ferney. Comment le lien s'effiloche-t-il? A qui la faute? A l'un? A l'autre? A la vie, tout simplement?
Le procédé littéraire utilisé ici, l'oeuvre dans l'oeuvre,la dissection minutieuse du film dans le roman, à travers les monologues intérieurs d'Elsa, accroche le lecteur et le renvoie à ses propres interrogations.
Un roman subtil, élégant, qui explore avec maestria le labyrinthe des coeurs humains!

Paradis conjugal, par Alice Ferney, ed. Albin Michel, 2008, 355 p.

Isabelle P.

mardi 4 novembre 2008

BD prometteuse(s)




Jouer avec les mystères du temps est un motif régulier d’inspiration tant au cinéma qu’en bande dessinée. Que ce soit pour s’y déplacer, comme p.ex. avec le « chronoscaphe » de Blake et Mortimer, par E.P. Jacobs, ou en appréhender la durée à travers les siècles, p.ex. avec Le Décalogue, par Frank Giroud et dix dessinateurs (!). La toute nouvelle série Uchronie(s) s’inscrit dans cette veine bien que dans un registre différent.

Ici, c’est la même ville et la même histoire qui serviront de trame à trois récits parallèles, en trois volumes chacun, et qui trouveront leur fin dans un dixième opus… tous ayant un titre commençant par la lettre R Avec Corbeyran au scénario, Chabbert, Defali et Tibery aux (très beaux) dessins, plus Guerimeau pour les (superbes) dessins de couvertures et des coloristes talentueux, l’éditeur Glénat frappe un grand coup. New York, New Harlem et New Byzance prennent élégamment vie sous leur impulsion, avec une mention particulière pour ce dernier et ses envoûtantes atmosphères orientalisantes.

Le fil rouge de ces trois récits est le « prescient » Zack Kosinski, capable de voir l’avenir. Mais est-il un « prototype » unique déterminé dix années plus tôt par son père et traqué par les autorités (New York), un consultant acheté dans son enfance pour exercer son talent aux fins commerciales du Black Order (New Harlem) ou un simple employé de l’ « Utopie fondamentale » chargé de remettre les déviants et autres opposants au système sur le droit chemin (New Byzance) ? Et quelles sont à chaque fois les conséquences de la perte de son don de voyance ?

A la limite de l’Heroic Fantasy (la série est d’ailleurs recommandée par SciFI, la chaîne de la science fiction), les trois albums sont en si léger ou si plausible décalage par rapport à la réalité qu’ils ne manquent pas d’interpeller sur l’évolution du monde après le 11 septembre et – prescience des auteurs ? – la crise économique actuelle. Trois BD superbes donc, dont on attend la suite avec impatience.

New Byzance (tome 1 : Ruines), par Corbeyran et Chabert,
New Harlem (tome 1 : Rapt), par Corbeyran et Tibery, Glénat
New York (tome 1 : Renaissance), par Corbeyran et Defali,
Les 3 albums : Glénat, collection Grafica, 2008 (référence bibliothèque 087 COR N1)

Frédéric B. (Lecteur)

Une sorte de Mnémophilie




Comment pourrait-on appeler un collectionneur d’objets volés à des personnes décédées dans les heures qui suivent leur trépas ? Les deux dictionnaires en ligne de noms de collectionneurs que j’ai consulté ne connaissant pas ce genre-là.(http://membres.lycos.fr/clo7/grammaire/collectionneur6.htm et http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_collections_par_nom_de_collection). A défaut, j’ai choisi le nom des collectionneurs de souvenirs, ou mnémophiles.

Car c’est bien le thème de cet étrange roman de la japonaise Yoko Ogawa, Le musée du silence. C’est surtout le moyen pour l’auteure d’évoquer notre rapport à la mémoire des choses, des êtres et jusqu’à la nôtre. Tout cela au travers d’un récit subtil et délicat, aux phrases finement ciselées et parfaitement agencées. Il y a de la magie dans cet ouvrage et c’est certainement l’un de ceux que j’ai lus cette année que je garderai le plus longtemps…en mémoire.

Le musée du silence, par Yoko Ogawa, traduit du japonais par Rose-Marie Makino-Fayolle, Actes-Sud, 2003, 317 p. (référence bibliothèque 8-3 OG 1782 M)

Frédéric B. (Lecteur)

Mauvaise pioche



Choisir ses livres à la bibliothèque, c’est plus encore qu’en librairie, se laisser aller à une sorte de hasard. Ceci dit sans reproche, les nouveautés n’y arrivent pas tout de suite et il est donc difficile de coller à l’actualité littéraire. Donc parfois, la couverture ne tient pas ses promesses et le dithyrambe de l’éditeur tombe à plat. Outre que l’on n’a pas sa ration de lecture, l’inconvénient est aussi de ne pouvoir alimenter le blog de la bibli.

Vive les valeurs sûres alors ! [comme p.ex. Le bon usage que je consulte à l’instant pour vérifier l’accord de vive]. Je me suis donc rabattu sur Ne le dis à personne de Harlan Coben. Je me réjouissais de le lire tant je regrettais d’avoir manqué son adaptation cinématographique (par Guillaume Canet, en 2006 déjà). Hé bien je n’ai pas été déçu, au contraire semble-t-il de ceux qui ont vu le film après avoir lu le livre, malgré ses quatre Césars et autres prix.

Il faut dire que les deux héros sont « mimis » et propres sur eux – allez, sans rire, très attachants – évidemment à l’opposé de tous les méchants, vraiment méchants, qui leur cherchent noise. C’est alors que j’ai réalisé que je ne pouvais qu’apprécier ce thriller, ayant déjà lu avec bonheur Promets-moi, l’une des dernières aventures de Myron Bolitar, le héros délicieusement cynique qui a lancé Harlan Coben et auquel il a consacré cinq autres opus.

En conclusion, si vous aimez ce genre de littérature, allez-y les yeux fermés (façon de parler) car vous ne serez pas déçu.

Ne le dis à personne, par Harlan Coben, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Roxanne Azimi, Belfond, 2002, 354 p. (référence bibliothèque 8-3 CO 1219 N)
Promets-moi, par Harlan Coben, traduit de l’américain par Roxanne Azimi, Belfond, 2007, 423 p. 354 p. (référence bibliothèque 8-3 CO 1219 P)

Frédéric B. (Lecteur)

lundi 3 novembre 2008

Contes d'Alexandrie

Coup de coeur absolu pour ces Contes d'Alexandrie que la sélection 5 chouettes du prix Versele nous fait découvrir cette année.
L'auteur, Eglal Errera, est elle-même née dans cette ville "enroulée entre l'eau et le désert d'Egypte". "En ce temps-là, raconte-t-elle, on savait vivre ensemble même si on ne se ressemblait pas, si on ne parlait pas la même langue et si on ne goûtait pas aux mêmes plats... Dans cette ville pas comme les autres, on disait qu'il n'y avait pas d'étrangers ou bien que tout le monde l'était...".
Sur la terrasse d'une maison blanche, un homme, l'Alexandrin, raconte à un groupe d'enfants les cinq rencontres qui ont fait de lui l'homme heureux qu'il est. Cinq rencontres, cinq contes initiatiques qui célèbrent la tolérance, l'accueil de l'autre, l'art et la beauté comme moteur de vie...
Lue à haute voix, l'histoire égrène ses phrases avec une merveilleuse fluidité, et l'illustration d'Anne-Marie Adda ajoute à la séduction des mots. Faite de photographies anciennes, remaniées et recolorées, elle exprime avec force toute la nostalgie d'un paradis enfui.



Les éditions Actes Sud junior avaient déjà publié d'autres récits d'Eglal Errera, dans la collection Romans Cadet.
Dans "Les premiers jours", Rebecca Guerrero a 11 ans et quitte pour toujours Alexandrie où elle est née : "il paraît que les Juifs doivent s'en aller parce que ça va mal entre Israël et les pays arabes. Je suis juive, je m'en vais mais je ne comprends pas très bien pourquoi. On vivait assez bien tous ensemble et les disputes font partie de la vie..."
La voilà donc avec ses parents à Paris, ville mythique pour une Egyptienne francophone de cette époque, vivant avec bonheur, chagrin, angoisse, plaisir... toutes sortes de premières fois : la première fois en haut de la tour Eiffel, la première neige, le premier métro, le premier camenbert, le premier jour d'école...
A l'évidence, Eglal Errera puise dans son vécu pour raconter cette histoire toute en douceur, comme une chanson triste et gaie à la fois.
Autre exilée, d'origine iranienne, Marjane Satrapi (auteur entre autres de la bande dessinée "Persépolis") ajoute à ces "Premiers jours" son propre talent d'illustratrice.
Trois ans et cinq mois plus tard, Rebecca retrouve Alexandrie et ceux qu'elle y a laissés, pour une semaine de vacances. Mais le temps a passé, bien sûr, sur la ville aimée et perdue. "Trois ans d'absence pour un enfant, c'est une vie qui passe". Tout est plus petit que dans les souvenirs, Hamed le gardien de son enfance est courbé sur sa canne, Dahoud l'amoureux est parti et Marina, l'amie de toujours est devenue une étrangère, polie et lointaine. Heureusement, le parfum des fleurs d'Alexandrie, tubéreuses et jasmin d'Inde, lui, n'a pas changé. Il restera dans la mémoire de Rebecca qui repartira, riche à jamais de son passé et prête à vivre pleinement son avenir ailleurs.
Lisez et faites lire ces petits romans, merveilles de subtilité dans la description des sentiments, écrits dans une langue vibrante d'images et d'odeurs, vous ne le regretterez pas!

Et voici, pour terminer cet aperçu de l'oeuvre d'Eglal Errera, un autre conte, "l'étrange histoire de la princesse invisible et de son père le magnifique monarque que l'on appelait le Grand Silencieux".
La princesse invisible vit recluse en haut d'un donjon depuis le jour de sa naissance, personne jamais ne l'a vue. Le jour de ses 20 ans pourtant, le roi son père convoque tous les jeunes gens du royaume afin de lui trouver un époux...
Classique, me direz-vous... Que nenni! Mais on n'en dira pas plus, pour ne pas déflorer la fin de ce conte, tout simplement magnifique. Lisez-le, grands et petits, savourez chaque phrase de cette histoire d'amour et de liberté, c'est tout le mal qu'on vous souhaite aujourd'hui! :-)

Contes d'Alexandrie, par Eglal Errera, ed. Actes Sud Junior, 2008.

Les premiers jours, par Eglal Errera, ed. Actes Sud junior (Cadet - les premiers romans), 2002.

Les fleurs d'Alexandrie, par Eglal Errera, ed. Actes Sud junior (Cadet), 2006.

La princesse invisible, par Eglal Errera, ed. Ecole des loisirs (Mouche), 2001.

Isabelle P.

samedi 1 novembre 2008

Prix Libbylit 2008

Au salon du livre de jeunesse de Namur ont été décernés le 16 octobre dernier le Prix Libbylit du meilleur roman belge et étranger pour la jeunesse.
Les deux romans primés sont respectivement "Envol pour le paradis" de notre compatriote Jean-Marie Defossez et "Rien" de la danoise Janne Teller. Et je suis d'autant plus ravie que ces deux livres aient été récompensés que j'ai participé au jury de sélection et ... que j'ai voté pour eux! :-)


"Envol pour le paradis" raconte l'histoire d'Arthur, 14 ans, en Allemagne pendant la deuxième guerre mondiale. Nous sommes en 1942, et l'adolescent a jusque là été tenu à l'écart de la guerre et du fanatisme d'Hitler par ses parents, fermiers pacifistes.
La passion d'Arthur : les avions; son rêve : quitter la terre ferme et voler.
Mais le nazisme le rattrape, et il est incorporé de force dans un internat des Jeunesses hitlériennes. D'abord révolté par les discours des chefs et par la séparation d'avec sa famille, Arthur peu à peu cède aux pressions, s'intègre au groupe, d'autant qu'on lui fait bien évidemment miroiter la réalisation de son rêve de toujours...
Un roman passionnant, qui aborde un aspect du nazisme dont on parle rarement en littérature de jeunesse, celui de l'embrigadement et de la manipulation des jeunes.
Pour les enseignants intéressés, ce livre sera disponible à la bibliothèque dans les prochaines semaines en 30 exemplaires, pour les cercles de lecture.(à partir de 13 ans)


Dans "Rien", de la danoise Janne Teller, Pierre Anthon, 15 ans, proclame un jour que rien dans ce monde n'a de sens, et tel le baron perché d'Italo Calvino, s'installe dans son prunier d'où il bombarde de prunes mûres ses condisciples qui veulent lui faire entendre raison.
Ceux-ci, voulant lui prouver qu'il a tort, décident de constituer ce qu'ils appellent un "Mont de signification". Ils empilent ainsi des choses importantes pour chacun d'eux, anecdotiques d'abord, de plus en plus fortes ensuite, jusqu'à atteindre une violence terrible, dans une escalade incontrôlée...
Un roman hors normes à tout point de vue, interpellant avec force le lecteur, et donnant à réfléchir sur le sens de la vie. (à partir de 15 ans)

Envol pour le paradis, par Jean-Marie Defossez, ed. Bayard (Millezime), 2008, 195 p.

Rien, par Janne Teller, ed. Panama, 2008.

Pour plus d'infos sur l'Ibby : www.ibbyfrancophone.be

Isabelle P.

lundi 27 octobre 2008

Culture Manga


Le manga constitue en effet aujourd'hui toute une culture populaire, gravitant autour de ce moyen d'expression dessiné, influençant le cinéma, les jeux vidéos, la mode, etc...
Cet art, entré chez nous dans les années 70 par le biais des dessins animés à la télévision, où se cotoyaient le pire et le meilleur, est né d'une tradition japonaise de l'image, mêlée aux influences occidentales successives que connut le pays.
Le terme "manga", qui littéralement signifie "image dérisoire" fut d'ailleurs inventé par le grand peintre Hokusaï lui-même au 19ème siècle. Il qualifiait ainsi les petites scènes et caricatures qu'il dessinait sur le vif, instantanés de vie populaire. Le terme persistera, même s'il désigne aujourd'hui un contenu très différent de celui de l'oeuvre d'Hokusaï.
Avec "Culture Manga", Fabien Tillon, journaliste spécialisé, emmène le lecteur dans une découverte passionnante du monde des mangas, replaçant ce genre littéraire dans le contexte historique, économique et moral de la société qui le produit.
Largement illustré et documenté, ce livre est certainement une très bonne introduction à ce monde particulier.

Culture manga, par Fabien Tillon, ed. du Nouveau Monde, 2006.

Sur le même sujet, à découvrir également à la bibliothèque :
Manga : soixante ans de bande dessinée japonaise, par Paul Gravett, ed. du Rocher, 2005.

Isabelle P.

jeudi 23 octobre 2008

Fureur de lire!

Comme chaque année, la Fureur de Lire propose pendant quelques jours dans toute la Communauté française une multitude d'activités autour du livre et de la littérature.
A la Bibliothèque du Centre, nous avons décidé à cette occasion d'emmener nos lecteurs au Japon, et d'explorer avec eux la littérature contemporaine japonaise, et les mangas.
Au programme :
. du mercredi 12 au samedi 22 novembre : Exposition sur l'histoire et l'évolution du manga (aux heures d'ouverture de la bibliothèque). En parallèle, concours de dessins de mangas, pour enfants et ados de 10 à 15 ans.
. du mercredi 12 au samedi 15 novembre : littérature japonaise contemporaine mode d'emploi (à la section adultes, aux heures d'ouverture de la bibliothèque)
. Mercredi 12 novembre à 20 heures : "Le manga pour les nuls" : présentation-débat par Christian Jasmes et Raphaël Giordano. Pour qui? Tous ceux pour qui le manga est "terra incognita", et qui veulent en savoir un peu plus sur ce moyen d'expression : origine, codes, tendances, etc... (réservation indispensable)
. Samedi 15 novembre de 14 à 16 heures : atelier de dessin de mangas : pour enfants et ados.
D'autres surprises sont au menu, à découvrir à la bibliothèque, en particulier bien sûr l'achat de nouvelles séries de mangas pour les amateurs!
Toutes ces activités sont gratuites, mais il est indispensable de réserver, par téléphone au 02/348.65.29, ou à la bibliothèque même.
Nous nous réjouissons déjà de vous y rencontrer!

Toute l'équipe

mercredi 15 octobre 2008

Un nouveau commissaire pour Camilleri ?


Avec ce recueil de nouvelles dont la particularité est que tout se passe en un même lieu et avec le même personnage de base, Andrea Camilleri nous offre-t-il un nouveau commissaire aussi truculent et gourmand que ce cher et imbuvable Montalbano ? Après lecture de cet ensemble de nouvelles publiées sporadiquement dans un journal italien, il semble bien que rien ni personne ne pourra remplacer ni même égaler le chef de file de la littérature policière humoristique qu’est le maître Montalbano. Soit dit en passant, le commissaire Collura, même s’il est plusieurs degrés en-dessous du génial sicilien, a quelque chose de légèrement décalé mais malgré tout, est beaucoup moins attachant.

Mais Camilleri reste Camilleri !

Les histoires de ce recueil sont assez simples, mais l'auteur avait pour ce projet un peu trop de contraintes (de temps et d’espace) pour pouvoir égaler son niveau habituel. Ces enquêtes se passent toutes sur un bateau de croisière où le « gratin » de la société se rassemble pour le meilleur mais surtout pour le pire.

Les enquêtes du commissaire Collura, par Andrea Camilleri, Fayard, 2008, 127 p.

Pierre C.

jeudi 9 octobre 2008

la dernière licorne


"J'étais dans les bras d'Anna, ma poupée est tombée et je me suis penchée pour la ramasser. Anna a perdu l'équilibre et notre famille a basculé dans l'escalier." C'est ainsi que Paula, bientôt 15 ans, raconte l'accident qui, lorsqu'elle avait 6 ans et sa soeur Anna 8, a bouleversé leur vie. Paula s'en est sortie avec une grosse bosse, mais Anna est devenue aphasique.
La mère des deux petites filles s'est battue pour qu'Anna tire le meilleur d'elle-même, et aujourd'hui Anna est une adolescente épanouie, à mille lieues d'être cette "handicapée", mot auquel les gens associent tant de préjugés. Les deux soeurs se ressemblent tant qu'on pourrait les confondre mais Paula, elle, est plutôt mal dans sa peau. Elle s'oppose à sa mère qui, imagine-t-elle, la pense responsable de l'accident.
Pourtant, bien des choses vont changer quand Paula, pour épargner à sa soeur un séjour en hopital psychiatrique ordonné par la justice, va prendre sa place et pendant huit jours "vivre" Anna de l'intérieur...
Paru dans une collection étiquetée "Jeunesse", ce roman en dépasse sans aucun doute les frontières. Il aborde avec autant de subtilité dans l'humour que dans l'émotion des thèmes aussi sensibles que le handicap ou l'euthanasie. Tous les personnages sont vrais, avec leurs failles et leurs forces. Ecouter sans juger, accepter l'autre tel qu'il est, c'est ce que Paula découvre pendant cette expérience hors du commun "comme si, dit-elle, j'avais changé la lentille de l'appareil-photo"...
Et c'est bien ce à quoi l'auteur nous convie, à travers cette histoire pleine d'humanité.

La dernière licorne, par Eva Kavian, ed. Mijade, 2008, 214 p.

Isabelle P.

mercredi 8 octobre 2008

Un coup de cœur


Je suis très heureux de pouvoir partager ici le bonheur que j'ai ressenti en lisant Le cantique des cannibales.
Sur le plan du récit déjà, ce roman parvient à mêler avec fluidité intrigue policière, histoire d’amour et satire politique. Mais alors, le style ! L’écriture de Florent Couao-Zotti est tout simplement merveilleuse, « lyrique et sauvage, entre mélopée et poésie parfois » (extrait de la 4ième de couverture). Et comme les mots sont pauvres pour tenter de définir le plaisir, par exemple, de descriptions si peu convenues, à chaque page, que les provisions d’images mentales que l’on s’est faites en tant que lecteur, pendant des années, pour colorer ses lectures, en sont bouleversées.

Voyez cet homme « agrafé dans son costume de prêtre ». Ecoutez l’héroïne, « canaille au cœur d’ange », murmurer à son amant : « Chutt ! Ne… dis plus rien. Nous sommes déjà sur les ailes du vent ». Et devinez son sourire à lui « de la voir là, fondue dans ses bras, au cœur à cœur avec les émotions crues » ; lui qui « n’espérait pas ces retrouvailles si proches du soleil. Il ne les espérait pas si voisines de ses ovations intimes. Ces élans, il les avait inscrits dans le spectre des horizons mirages, ceux qui offrent à la mémoire des tranches d’espérances toujours reportées ».

Inutile d'en écrire plus ici, n'est-il pas ? Foncez plutôt réserver ce livre !

Le cantique des cannibales, par Florent Couao-Zotti, Le Serpent à Plumes / Editions du Rocher, 2004, 264 p.

Référence bibliothèque : 8-3 CO 8379 C

Frédéric B. (Lecteur)

mardi 7 octobre 2008

La messagère de l'au-delà


Ce roman s'ouvre un brin macabrement sur un cercueil, celui d'Anne Green, jeune servante pendue en cette année 1650 pour avoir soi-disant assassiné son nouveau-né. Son corps a été acheté au bourreau pour être disséqué, et médecins et étudiants se pressent autour d'elle. Dans l'assistance, il y a Robert, qui sera l'un des narrateurs de ce récit à deux voix.
L'autre voix, c'est celle d'Anne Green elle-même qui,à la stupeur de tous, donne bientôt d'infimes signes de vie.
Persuadée d'être entrée dans une sorte de purgatoire, elle se remémore sa vie de servante et ce qui l'a amenée dans ce cercueil.
En alternance, Robert raconte les efforts du corps médical pour ramener Anne Green à la conscience, et le combat qui les oppose aux puritains virulents présents.
Ces deux voix qui s'entrecroisent donnent beaucoup de rythme à cette histoire passionnante, basée sur des faits réels. Elle constitue un témoignage très intéressant sur les moeurs et les idées au 17ème siècle, dans l'Angleterre puritaine de Cromwell. En ce sens d'ailleurs, Anne Green n'est pas tant la messagère de l'au-delà, que celle d'un chapitre de l'histoire de la condition humaine, en particulier féminine.

La messagère de l'au-delà , Mary Hooper, ed. Panama, 2008, 267 p.

Isabelle P.

lundi 6 octobre 2008

CLJBxl, kèsèksa?

Plus clairement, ces lettres bizarres désignent le Centre de Littérature de Jeunesse de Bruxelles, une institution relativement jeune dans le paysage professionnel, mais déjà pleine de projets de toutes sortes. Des projets qui vont pouvoir se déployer à l'aise dans plus d'espace, puisque deux ministres, un bourgmestre, une échevine et beaucoup de "sympathisants" se sont retrouvés le 24 septembre dernier pour accompagner ses premiers pas dans ses nouveaux locaux, au 91, boulevard E.Bockstael, à Laeken.
Mais que fait donc ce centre? Il conserve et met en valeur le patrimoine de littérature de jeunesse, met à disposition des ouvrages et des revues professionnelles, promeut les auteurs et illustrateurs belges et, en collaboration avec d'autres organismes tels que la Bibliothèque Centrale de Bruxelles-Capitale ou l'Ibby, organise des formations, des expositions, etc..., intéressant bibliothécaires, enseignants ou grand public.
Des exemples? Une formation "Ecrire en toute liberté ou comment animer un atelier d'écriture ludique" en collaboration avec l'asbl Contalyre (4 jours en janvier et février 2009), une journée d'étude sur l'illustrissime Tomi Ungerer le 8 janvier 2009 (en collaboration avec la librairie Tropismes)...
Pour nous, bibliothécaires, ces activités sont une occasion d'échange, d'enrichissement et nous aident à exercer notre métier avec un enthousiasme toujours renouvelé; pour vous, lecteurs, ce peut être l'occasion de chouettes découvertes;
alors n'hésitez pas à consulter le site www.cljbxl.be, vous y trouverez informations utiles et agenda.
Tous nos voeux accompagnent Luc Battieuw et son équipe!

Isabelle P.

mardi 30 septembre 2008

Un bon polar sinon rien !


La manière recommandée de lire la série Halloween Blues est de se laisser tout simplement emporter par de bonnes enquêtes policières dans l’Amérique des années 50. Le dessin de Kas est agréable et efficace (il a débuté en reprenant la série Hans du crayon de Rosinski) et les scénarios de Mythic sont des plus crédibles (il est aussi l’auteur de la série Alpha, c’est tout dire).

Ce qui laisse perplexe par contre est une « idée » introduite dès le premier album, exploitée dans les suivants, mais dont on n’a pas encore reçu la solution. Il reste deux tomes à paraître dont on suppose qu’ils apporteront l’éclairage attendu. Tuée dans le premier épisode, la femme du héros, l’inspecteur Forester (un instant soupçonné de ce meurtre mais innocenté) continuerait à hanter leur maison et pourrait même, à chaque fête d’Halloween, se glisser dans un autre corps pour venir lui rendre visite et le tourmenter en principe, bien que leurs retrouvailles s’opèrent chaque fois sur un mode plus plaisant. Honnêtement, je ne vois pas ce que cette idée apporte, sauf à empêcher Forester de succomber aux charmes des belles éplorées qu’il secourt. Cette bizarrerie mise à part, la série est vraiment très bien. Elle offre en outre l’avantage de livrer une enquête complète par album. Chacun peut dès lors être lu séparément et il n’y a donc pas à regretter de ne pas tous les trouver à la bibliothèque.


Halloween Blues (5 volumes parus, 2 annoncés), par Kas et Mythic, Lombard (collection Polyptyque)

référence bibliothèque : 087 KAS

Frédéric B. (Lecteur)

Cherche anciens camarades…


Bien que le message ne lui était pas destiné, une femme prend connaissance d’un courriel adressé à son mari. C’est un ancien condisciple d’école qui lui écrit pour lui demander d’être le parrain de son enfant, eux qui ont presque l’âge d’être grands-pères et se sont perdus de vue depuis leur jeunesse… Le message fait d’ailleurs référence au site www.camarades-de-classe.com où les anciens de la promotion ‘64 du Collège Gabriel-Péri d’Aubervilliers ont ouvert un forum pour se retrouver peut-être.

Mais pourquoi la femme de François décide-t-elle de participer aux échanges sur ce forum en s’y faisant passer pour lui ? Et qui est le mystérieux Armhur Tarpin qui semble si bien les connaître, les obligeant à se dévoiler au-delà de leurs souvenirs communs et à confronter – enfin ? – leurs divergences ?

Deux mystères pour agrémenter des récits de vie liés aux années 60 et 70 dans une banlieue rouge à une époque encore triomphante du parti communiste (un thème cher à l’engagé Didier Daeninckx). Deux mystères qui se résolvent dans les toutes dernières lignes du roman, au style précis et sensible, que quelques « petits cailloux » semés dans le récit rendent heureusement plausibles.

Camarades de classe, par Didier Daeninckx, Gallimard, Paris, 2008, 168 p.

référence bibliothèque : 8-3 DA 1652 C

Frédéric B. (Lecteur)

samedi 27 septembre 2008

Le voyage de Lou


Lou a 16 ans. Elle vit dans un milieu très défavorisé de Sidney, dans une famille qui navigue au jugé entre alcool, drogue et petites combines. Cataloguée surdouée, elle bénéficie d'une bourse pour partir un an dans un lycée américain.
Pleine de complexes et de mal-être, elle espère lors de ce séjour faire table rase de son passé, s'inventer une nouvelle vie et ne jamais rentrer en Australie.
Malheureusement, le choc affectif et culturel avec sa famille d'accueil est rude : les Harding ont l'hospitalité bienveillante, mais très conventionnelle. Tout ce qui s'écarte de leur manière de vivre est repoussé sans appel, quoique avec le sourire et la meilleure bonne conscience. Et Dieu sait si Lou sort souvent de la norme!
M.J.Hyland nous dresse là un portrait pas très tendre d'un certain milieu, où la tolérance s'arrête trop souvent là où commence la différence.
Mais le roman est surtout un très beau portrait d'adolescente, pétrie de contradictions. Le personnage de Lou, à la fois fragile et lucide, nous touche et nous attendrit, désarmante et crispante à la fois, preuve s'il en est que l'auteur a su parfaitement lui donner vie!

Le voyage de Lou, par M.J.Hyland, ed. Actes Sud, 2005.

mercredi 24 septembre 2008

Chic, un dictionnaire !



N’est-ce pas le genre de livre que la plupart d’entre-nous emporterait s’il devait partir sur une île déserte ? Le Petite Larousse illustré pour ses images (enfant, j’étais fasciné par le château fort et les grades dans l’armée française :-) Ou pourquoi pas un dictionnaire thématique, tel Qui m’aime me suive, dictionnaire commenté des allusions historiques.

Pourquoi certaines allusions (« sans peur et sans reproche », par exemple, ou « une révolution tranquille ») ont-elles marqué leur temps pour s’imposer dans le langage populaire, quitte à se transformer pour s’adapter à l’air du temps ? C’est ce que raconte Jean-Claude Bologne en retraçant leur histoire, dans une chasse au trésor passionnante à laquelle « il ne manque pas un bouton de guêtre ».

Amusant à lire, ce dictionnaire est l’instrument idéal à prendre pour s’occuper dans les embouteillages sur la route des vacances en jouant aux devinettes. Evidemment, il ne se lit pas d’une traite et c’est bien ça l’ennui de son emprunt à la bibliothèque : il faut le rendre, alors que c’est justement le lendemain de son retour qu’une nouvelle allusion vous vient aux lèvres et que vous aimeriez en découvrir le sens et l’origine.

Je vous en propose une complète pour finir : brûler ses vaisseaux

Cela signifie s’interdire la fuite pour se forcer au courage.

Et en voici l’origine (extrait du dictionnaire) : Agathocle, tyran de Syracuse, était assiégé par les Carthaginois, qui occupaient toute la Sicile. Incapable de défendre la ville, il décide de porter la guerre en Afrique, pour obliger les assiégeants à revenir défendre leur patrie. Profitant d’une escapade des navires carthaginois, il s’embarque avec une armée à moitié composée d’esclaves affranchis. Ceux-ci, déjà inquiets de ne pas connaître leur destination, sont en outre effrayés par une éclipse de soleil. Pour leur rendre courage et prévenir une rébellion, Agathocle fait brûler les vaisseaux qui les ont amenés dès le débarquement en Afrique. Ainsi, toute fuite étant rendue impossible, les soldats devront « vaincre ou mourir » (une autre expression présentée dans le dictionnaire commenté ces allusions historiques).

Qui m’aime me suive, dictionnaire commenté des allusions historiques, par Jean-Claude Bologne, Larousse 2007, 304 pages

référence bibliothèque : 082.2 BOL Q

Frédéric B. (Lecteur)

vendredi 19 septembre 2008

Enseignants, ceci vous concerne!

Depuis plusieurs années, la bibliothèque propose aux enseignants des livres en multiples exemplaires (jusqu'à 30) pour des activités en classe, du type "cercles de lecture". Plus de 150 séries sont disponibles à ce jour, du cycle 6-8 ans au 2ème degré du secondaire.
Les conditions d'emprunt? Ultra-simples et démocratiques : les livres sont prêtés gratuitement, et ce pour une durée de six semaines. Que peut-on rêver de mieux, on vous le demande? :-)
Une brochure détaillée, avec présentation de chaque livre, est disponible à la bibliothèque ou à la rubrique "Catalogues destinés aux enseignants" sur le blog (au-dessus à droite). N'hésitez pas à venir vous la procurer!
Et si vous ne trouvez pas le titre que vous cherchez parmi nos propositions, dites-le nous, nous accueillons avec plaisir toutes les nouvelles idées!
Vous venez de lire ceci et vous n'êtes pas enseignant? Parlez-en au professeur de vos enfants, ou aux enseignants de votre entourage, ils vous en remercieront! :-)

mercredi 17 septembre 2008

Un p'tit coup de pouce...

... c'est ce que propose l'Ecole des Devoirs du même nom depuis déjà trois ans, au deuxième étage de la bibliothèque, les lundis et jeudis de 15 heures 30 à 18 heures.
Géraldine, coordinatrice, et quelques bénévoles y accueillent une dizaine d'enfants de la première à la troisième primaire pour les soutenir dans leurs apprentissages.
Pour cela, il y a l'aide aux devoirs bien sûr, mais aussi des ateliers-lecture, peinture, jeux de société, informatique, etc... à travers lesquels l'enfant peut s'épanouir et stimuler son désir d'apprendre.
Envie de rejoindre l'équipe? Le P'tit Coup de Pouce cherche une bonne volonté supplémentaire le jeudi.
Profil recherché : dynamisme, ouverture d'esprit et ... un brin de patience! :-)
Vous vous êtes reconnu(e)? Contactez Brigitte, au service de l'Accueil extrascolaire, au 02/378.48.64

mardi 16 septembre 2008

Seul sur la mer immense


1947. Comme beaucoup d'autres enfants londoniens orphelins avec lui, Arthur est embarqué à Liverpool dans un grand bateau. Il ne sait pas où il va, et on l'a séparé de sa soeur Kitty. Au moment de se quitter, elle lui a donné une petite clé, en lui faisant promettre de ne jamais s'en séparer.
La destination du grand voyage d'Arthur, c'est l'Australie. Jamais il ne reverra l'Angleterre, ni sa soeur, dont avec le temps il finira par se demander s'il ne l'a pas rêvée.
Dans sa nouvelle vie, le petit Arthur traversera bien des épreuves, mais il rencontrera aussi des gens qui illumineront sa vie et lui donneront un sens.
Bien plus tard, sa fille Allie, à qui il a transmis sa passion de la mer, s'apprête à traverser les océans en solitaire jusqu'en Angleterre à bord d'un voilier dessiné par son père, pour retrouver la trace de cette mythique tante Kitty...

Voici donc, basé sur des faits réels, le dernier roman de Michaël Morpurgo, un auteur très prolifique, qui a déjà embarqué ses lecteurs dans de nombreuses aventures, au "royaume de Kensuké", sur les traces du "roi de la forêt des brumes", ou du "trésor des O'Brien", pour ne citer que celles-là, parmi mes préférées.
Les héros y sont confrontés à l'adversité, bataillent avec la vie pour trouver leur chemin, dans ces récits initiatiques et profonds.
"Seul sur la mer immense" ne fait pas exception à la règle, et apporte au lecteur le souffle de l'aventure, l'émotion et le questionnement , toutes qualités d'un bon et vrai roman.

Seul sur la mer immense, par Michaël Morpurgo, ed. Gallimard, 2008, 294p.

Isabelle P.

P.S. Une mention particulière pour le design de la couverture!

vendredi 12 septembre 2008

Jésus Christ superstar : 5 livres au-delà du Da Vinci Code



Tout le monde a entendu parler, vu l’adaptation cinématographique ou lu le désormais cultissime Da Vinci Code de Dan Brown, où l’on apprend que Jésus se serait marié avec Marie-Madeleine, avec laquelle il aurait eu une descendance qui aurait perduré jusqu’à nos jours. De nombreux autres ouvrages se sont intéressés à la vie réelle ou supposée du Christ et j’ai personnellement eu beaucoup de plaisir à les découvrir à la bibliothèque et à rapprocher progressivement les suivants.

Je me souviens tout d’abord avec émotion du Jésus le Dieu qui riait, par Didier Decoin, où l’on découvre un Jésus « pleinement homme, qui aime l'amitié, les escapades en bateau et les poissons grillés, le bon vin et ces fêtes dont est prodigue le calendrier juif » au-travers de l’histoire épatante « du versant lumineux d'un Dieu saisi par le bonheur d'aimer et partageant ce bonheur avec le monde entier ». Plus brownien est L’évangile de Jimmy, par Didier van Cauwelaert, où un réparateur de piscines du Connecticut se voit annoncer qu’il est un clone du Christ, conçu au départ du saint suaire de Turin !

Et si Jésus n’était pas mort sur la croix ? C’est ce que soupçonne déjà Eric-Emmanuel Schmitt dans L’évangile selon Pilate, dans lequel "l'affaire Yechoua" adopte vite des allures de véritable thriller. Plus tard, Gilbert Sinoué imagine dans Moi Jésus que le fameux coup de lance du soldat romain sauve le Christ en lui évitant un emphysème pulmonaire. Caché et soigné par ceux qui l'ont condamné à mort, Jésus entreprend alors de rédiger son propre évangile. A moins que le même coup de lance n’ait en réalité déjoué les plans de ceux qui cherchaient, eux aussi, à sauver Jésus en lui administrant un puissant « somnifère » au moyen de l’éponge trempée, mais non pas dans du vinaigre comme le rapportent les évangiles, dans le but de le faire rapidement apparaître comme décédé, de lui éviter ainsi de mourir et de pouvoir récupérer son corps pour le « réveiller » à l’abri… Tout ceci sous la lointaine protection de Claudia, la propre femme de Pilate, Celle qui voulut sauver Jésus.

On sait que certains de ces livres ont suscité une polémique avec les autorités religieuses. Particulièrement celui de Dan Brown, à cause du vilain rôle qu’il fait jouer à l’Opus Dei. Les autres sont plus subtils : leurs auteurs sont des écrivains accomplis dont vous avez certainement déjà apprécié d’autres ouvrages. Cela ne manque jamais de respect, le suspens est assuré, et cela conduit même parfois à se poser des questions sur sa foi et son rapport à la religion.



Da Vinci Code, par Dan Brown, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Daniel Roche, JC Lattès, 2004, 574 p.

Jésus le Dieu qui riait : une histoire joyeuse du Christ, par Didier Decoin, Stock, 1999, 318 p.

L'évangile de Jimmy, par Didier van Cauwelaert, Albin Michel , 2004, 420 p.

L'évangile selon Pilate, Eric-Emmanuel Schmitt, Albin Michel, 2001, 334 p.

Moi Jésus, Gilbert Sinoué, Albin Michel, 2007, 296 p.

Celle qui voulut sauver Jésus, Antoinette May, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Isabelle St. Martin, Michel Lafon , 2007, 366 p.


Frédéric B. (Lecteur)

mercredi 10 septembre 2008

Fête des enfants...


... au parc de Wolvendael, ce dimanche 7 septembre. Nous y étions, comme chaque année, pour présenter les activités de la bibliothèque. Malgré le temps pourri dont le ciel nous a gratifié, nous y avons rencontré beaucoup de monde, vous peut-être, et nous avons aussi fait la connaissance d'un chouette groupe de musiciens, la fanfare "Kermesz A l'Est".A défaut de soleil, leurs cuivres ont brillé de tous leurs feux dans notre stand. Merci à eux!

Pour les entendre à nouveau, rendez-vous sur leur espace internet : www.myspace.com/Kermeszalest.

Isabelle P.

Kivousavé


Kivousavé, ce n'est pas le nom d'une princesse japonaise, c'est comme cela que "la Vieille", la grand-mère de la narratrice, appelle son ex-belle-fille quand elle casse du sucre sur son dos à l'heure du thé, avec les autres commères du village.
L'adolescente écoute les ragots et les confidences à demi-mots, tentant d'en savoir plus sur cette mère qu'on lui avait dit être morte, mais qui semble bien plutôt l'avoir abandonnée quand elle avait deux ans. Abandonnée pour se sauver elle-même? C'est que la vie n'est pas drôle dans cette famille repliée sur elle-même et pourrie par les non-dits!
Le roman n'est qu'une longue lettre que la fille écrit à sa mère, comme un message à la mer, noircissant des pages et des pages, lui racontant sa vie triste et révoltée, entre une grand-mère qui n'aime que son chien et un père faible et vaguement incestueux. L'enfant grandit entre les mots qui humilient et les regards qui mettent mal à l'aise...
Heureusement, il y a Catherine, l'amie de toujours, Marie, la mère de substitution, sa passion pour les maths aussi, qui ouvrent l'horizon de l'adolescente, et l'aident à trouver des réponses à ses questions.
Elle évolue et se mue peu à peu en une jeune adulte qui se forge sa vérité et sa liberté, laissant libre cours à une force de vie tout à fait magnifique.
Un excellent roman, subtil et émouvant.
Présenté ici dans une collection pour adolescents, il avait été publié une première fois en 1995 dans une édition pour adultes, sous le titre "La princesse japonaise". Cette version est aujourd'hui épuisée.


Kivousavé, par Béatrice Hammer, ed. du Rouergue (DoAdo), 2008,285 p.

lundi 8 septembre 2008

Bruxelles ma belle....

Les vingtièmes journées du patrimoine à Bruxelles, c'est bientôt, les 20 et 21 septembre, plus précisément. Et bien sûr, 50 ans après l'exposition universelle, la manifestation ne pouvait porter d'autre titre que "Expo 58, avant-après"!
Une occasion particulièrement festive donc (puisque dimanche étant "sans voitures" les rues seront particulièrement animées!) de découvrir des aspects méconnus de notre patrimoine, d'entrer dans des lieux généralement fermés au public, de bénéficier des connaissances de guides passionnants, au rythme de l'une ou l'autre promenade.
A vélo sur les traces de l'architecte Brunfaut, en bus pour découvrir les belles villas Art déco d'Uccle ou à pied lors d'un rallye poétiquement intitulé "Vers le bonheur", il y en a pour tous les goûts!
Venez découvrir la brochure à la bibliothèque, et réservez sans tarder ce qui vous intéresse, certaines activités affichent "complet" très vite!

Et si vous préférez voyager dans votre fauteuil, n'oubliez pas les nombreux livres de la bibliothèque présentant Bruxelles sous tous les angles, parfois les plus inattendus, comme celui-ci : Je me souviens de Bruxelles, paru aux editions Castor Astral, dans la collection Escales du Nord en 2006.
Livre-miroir d'une ville cosmopolite ou "melting-pot" comme on dit chez nous, le livre mêle les déambulations littéraires de 19 écrivains qui racontent la ville telle qu'ils la voient, et les témoignages d'anonymes comme vous et moi, micro-trottoirs qui témoignent que Bruxelles évolue, se transforme mais est toujours bien vivante! Le tout est illustré de croquis à l'aquarelle, qui ajoutent au plaisir de la lecture.(référence bibliothèque : 81.9(493) JEM J)

Extraits :

"Je me souviens d'un épicier qui parlait un peu italien, un peu espagnol, un peu polonais, un peu arabe, et même quelques mots de persan. C'est ça, Bruxelles, des épiciers polyglottes." Martine, 36 ans.

"Je me souviens que c'est en vivant à Bruxelles que j'ai compris que c'est souvent le provisoire qui dure le plus longtemps." Anne, 56 ans.

"Je me souviens qu'il faisait terriblement froid à Bruxelles quand je suis arrivé du Zaïre. Au début, je portais tous mes tee-shirts à la fois, j'en avais sept sous mon pull, et j'ai trouvé du travail pour faire des déménagements parce que j'avais l'air très costaud" Amédée, 30 ans.

Je me souviens qu'historiquement, il y a peu de gens qui peuvent se dire Bruxellois et pourtant regarde autour de la table, si tu demandes aux gens qui est bruxellois : tout le monde. C'est quoi, être Bruxellois? C'est être de partout. Christian, 45 ans.

Et vous, de quoi vous souvenez-vous? :-)

Isabelle P.

jeudi 4 septembre 2008

Merlin toujours enchanteur



La difficulté pour un lecteur de la bibliothèque friand de bandes dessinées, c’est de trouver une série complète, de pouvoir alors l’emporter (six ouvrages maximum par emprunt : c’est bien dommage) ou de trouver les albums suivants de la série quand il rapporte les premiers. Enfin bref, lire des BD de la bibli, c’est accepter de picorer en pointillé… Je viens par exemple de découvrir trois « Merlin » (n° 3 à 5) sans avoir pu lire le début de la série - ce qui ne m'a pas rendu la chose incompréhensible -, ni savoir si je trouverai les quatre tomes suivants.

L’histoire se passe en Bretagne, forcément, « en une époque où les anciennes traditions disparaissent pour laisser la place au culte du Dieu Unique et où Ahès, une déesse celte, cherche à enrayer l’expansion du christianisme. Pour cela, elle ordonne la naissance d’un messie des anciennes croyances pour mener le combat et repousser à tout jamais l’envahisseur chrétien. Fils d’un esprit des airs et d’une vierge, Merlin suivra-t-il les voies qui lui sont tracées ? » (texte de présentation de l’éditeur).

Enormément de créations ont déjà brodé sur les thèmes de Merlin et de la geste arthurienne. Cette série les revisite elle aussi et plutôt avec brio grâce au dessin d’Eric Lambert, qui reste fluide et mesuré, sans tomber dans les excès de l’Heroic Fantasy, combiné au scénario cohérent de Jean-Luc Istin. Enfin, les couleurs sont agréables et participent également au plaisir de cette découverte.


Merlin (9 tomes), par Istin, Lambert et Stambecq, Soleils productions

(référence bibliothèque 087 IST M…)

Frédéric B. (Lecteur)

« Et après… »



Un thriller, c’est bien connu, ça doit répondre à certaines règles pour être haletant. Il en va de ce genre de littérature comme de la cuisine dite « internationale » : c’est la même chose sous toutes les latitudes du monde, les généralités culturelles remplaçant ici les ingrédients formatés. On lira ou mangera à Bangkok ce qu’on avait goûté à New-York et que l’on peut même (hélas ?) trouver à Bruxelles aussi. On est donc heureux pour Nathan Del Amico que « les 285 chevaux (de son) Range Roover collaient bien à la chaussée » et d’apprendre qu’ « Il mit dans le lecteur un album d’Eric Clapton et apprécia en connaisseur le riff inoubliable de Layla. » Plus tard, c’est Imagine qu’il écoutera… on ne s’y attendait pas.

« Et après… » est un roman de Guillaume Musso, paru en 2004 déjà. L’intérêt d’en parler ? 1° Son adaptation cinématographique est attendue pour la fin de cette année, sous le même titre d’ailleurs. 2° Le fait que ce livre est le premier d’une veine, puisque quatre autres, du même tonneau, sont parus depuis lors et ont confirmé la réputation « internationale » de l’auteur. Il suffit pour s’en convaincre d’aller visiter son site officiel (http://www.guillaumemusso.com/spip.php?rubrique6) où curieusement cependant son premier livre Skidamarink n’est plus pris en compte : erreur de jeunesse, ou faute de style comme le suggère un lecteur sur un autre site Internet ? 3° Il y a tout ce qu’il faut dans le bouquin, NDE comprise (expérience de mort imminente) pour un suspens suffisant et digne d’un bon thriller… bien qu’il ne m’ait pas empêché de dormir, ni par excès d’adrénaline, ni par frénésie de l’achever. La question devient dès lors à l’issue d’une telle lecture : et après ?

Et après…, par Guillaume Musso, XO Editions, 2004, 357 p.

(référence bibliothèque 8-3 MU 8475 E)

Frédéric B. (Lecteur)

lundi 1 septembre 2008

C'est la rentrée...

"C'est la rentrée pour les cartables. Ils comptent leurs petites affaires : crayons, feutres, ordinateur de poche, stylos, cahiers, sifflet prolongateur de récré, rigolmarrade en boîte... " : les ouroulbouloucks de Claude Ponti (1) souhaitent à tous les enfants une joyeuse rentrée! :-)
Quant à nous, c'est plutôt la rentrée littéraire qui nous occupe : plus de 600 livres paraissent cet automne, si l'on en croit les chiffres de la revue Livres Hebdo!
Parmi eux, certains recevront un accueil plus médiatisé que d'autres (n'est-ce pas, Amélie? :-)). Ceux-là n'auront pas besoin d'aide pour trouver leurs lecteurs. D'autres vous seront présentés dans les feuilles littéraires de vos quotidiens ou magazines préférés.
Quant à nous, bibliothécaires, nous continuerons à vous présenter nos coups de coeur, nouveautés ou non, au gré de nos lectures. C'est qu'il y a en effet sur nos étagères bien des livres qui, pour n'être plus sous les feux de l'actualité n'en sont pas moins à découvrir!
Bonne rentrée à tous... et bonnes lectures!

Isabelle P.

(1) Almanach ouzoulboulouck, par Claude Ponti, Ecole des Loisirs, 2007.

vendredi 29 août 2008

Petits suicides entre amis


C’est l’histoire de la rencontre de deux suicidaires, un colonel en décrochage d’état-major et un industriel failli, que le hasard fait s’empêcher mutuellement de se tuer. Forts de cette expérience, ils organisent un colloque pour aspirants suicidaires. Après délibérations, une trentaine de « candidats » se joignent à eux pour une entreprise de suicide collectif. Par chance, l’un des participants est un autocariste, qui met un véhicule flambant neuf à la disposition du groupe. Car l’idée est d’aller au cap Nord, se jeter dans l’océan arctique. Mais au fil de la route, une communauté d’intérêt se crée, toute empreinte de tolérance et de solidarité, des amitiés se nouent et même des idylles naissent. Tant et si bien que le groupe décide de surseoir provisoirement à son entreprise et d’aller chercher ailleurs en Europe – d’abord en Suisse, puis au Portugal –, un endroit pour mourir ensemble. Mais le feront-ils à l’issue de ce voyage initiatique plein d’agréables surprises et permettant surtout à chacun de prendre du recul par rapport à ses soucis ? La suite dans le roman…

Même si le titre ou le thème du roman peuvent en faire douter de prime abord, l’histoire est en réalité très plaisante. Ce n’est pas étonnant, puisque son auteur est le finlandais Arto Paasilinna, dont tous les livres (que j’ai lus) prêtent toujours à sourire. C’est tendre et gentiment absurde pour le fond, rapide et bien enlevé pour le style : la promesse d’un bon moment de lecture !

Petits suicides entre amis, par Arto Paasilinna, ed. Denoël, 2003, 300 p.

(référence bibliothèque 8-3 PA 1171 P)

Frédéric B. (Lecteur)

mercredi 27 août 2008

La reine africaine


Lara Varani est stagiaire à la brigade criminelle de Paris quand le hasard la met sur la piste de tueurs pas comme les autres. L'arme du crime? Le dard de milliers d'abeilles d'origine africaine, une espèce particulièrement agressive. Les victimes? Les dirigeants d'une firme pharmaceutique qui, coincidence étrange, commercialise sans état d'âme des produits extrêmement toxiques pour les abeilles.
Les soupçons se portent bientôt sur le milieu des apiculteurs qui tous ne sont pas toujours aussi paisibles que l'imagerie populaire les décrit...
Ce roman est bien un thriller, dont le suspense se maintient jusqu'au bout, pour le plus grand plaisir de ses lecteurs, mais c'est aussi un livre passionnant par la connaissance des abeilles que ses auteurs transmettent à travers cette fiction.
On y apprend, entre autres choses, combien la vie et l'activité de ces insectes est essentielle à l'équilibre de la nature. Comment dès lors accepter les agissements de ceux qui négligent ou minimisent les dommages écologiques au nom d'un profit économique jamais suffisant?
Et à ceux qui estimeront qu'il y a là de la part des auteurs, par ailleurs apiculteurs eux-mêmes, un brin de manichéisme, on rétorquera en laissant la parole à Albert Einstein : "Si les abeilles venaient à diparaître, l'homme n'aurait plus que quatre années à vivre". Une perspective bien peu réjouissante, on en conviendra...

La reine africaine , par Roch Domerego et Christian Blanchard, ed. J.C.Lattès, 2008, 376p.

Isabelle P.

... et après lecture du roman, vous aurez la possibilité de dire aux auteurs tout le bien (ou le contraire :-) ) que vous en pensez, puisque la librairie La Licorne, tout près de chez nous, les accueille le jeudi 25 septembre 2008 à 18 heures 30

Librairie La Licorne, 656, chaussée d'Alsemberg, 1180 Bruxelles.
Renseignements : 02/344.98.32

lundi 25 août 2008

Quelle heure est-il? L'Heure du Conte!

Dans notre boîte à histoires
De chouettes livres on a trouvé!
Avec tes amis viens nous voir
L'Heure du Conte est arrivée!


Quatre vers de mirliton :-) pour rappeler à tous les enfants à partir de 3 ans et à leurs parents que l'Heure du Conte est rentrée de vacances, et les attend à la bibliothèque chaque 1er et 3ème mercredi du mois à 15 heures.
Les prochaines dates sont : 3 et 17 septembre
8 et 22 octobre
19 novembre
3 et 17 décembre

A bientôt!