mardi 11 août 2009
Un évêque contre dix vierges
En 1945, l’évêque d'Agrigente ressemble plus à un syndicaliste qu’à un réel protecteur religieux. Il vit sa vie de révolutionnaire tranquillement jusqu’à ce qu’il se fasse tirer dessus et qu’il échappe de peu à la mort. Pendant sa lutte pour la vie, la mère supérieure décide d’offrir en sacrifice les dix plus jeunes sœurs du couvent. Fait incroyable (ou coïncidence totale ?) , après ces sacrifices monstrueux, l’évêque se remet complètement de ses blessures.
Camilleri lorsqu’il n’est pas occupé à raconter la vie trépidante du fameux inspecteur Montalbano, s’amuse à relire l’histoire. On a déjà pu se faire une idée de sa passion pour l’histoire revisitée dans « La couleur du soleil » où il retrouve un manuscrit du Caravage dans lequel le grand peintre n’apparaît pas sous la meilleure lumière qui soit.
Dans « Le pasteur et ses ouailles », Camilleri nous décrit avec sa plume truculente une galerie de personnages plus hors siècle les uns que les autres : un moine excentrique, des saints et des aristocrates, ainsi qu’une sœur qui est prête à tout (même au plus improbable) pour sauver celui qui, pour elle, représente le divin sur terre.
Camilleri, dans cette fable, tente de ridiculiser quelque peu le fanatisme religieux, qui est prêt à se créer sa propre logique pour expliquer l’inexplicable. La mère supérieure tentera tout pour justifier son acte, elle ira même jusqu’à interpréter à sa façon quelques passages bibliques afin de se donner bonne conscience.
Livre intéressant, même s’il manque cruellement de fluidité. La façon qu’a l’auteur de découper le récit est quelque peu trop incisive que pour faire de ce roman un livre agréable à lire (ce qui est pourtant l’atout majeur de cet écrivain sicilien très populaire).
Le pasteur et ses ouailles, par Andrea Camilleri, ed. Fayard, 2009, 140 p.
par Pierre C.
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