jeudi 19 août 2010
Mieux que Harry Potter !
Je partageais avec un ami mon enthousiasme à la lecture d'une biographie de Charles Lindbergh. "Ah, le pro-nazi", m'a-t-il répondu. J'en ai été peiné, car non, assurément, Charles Lindbergh n'a pas été pro-nazi, ni même fasciste. Une certaine presse américaine l'a qualifié comme tel pour avoir pris la tête du mouvement isolationniste qui désirait tenir les USA à l'écart de la guerre qui éclatait en Europe sans avoir en même affirmé publiquement sa condamnation du régime nazi (ni relaté les actions concrètes qu'il avait pourtant prises pour en contrer les excès portés à sa connaissance). Mais ne fallait-il pas aussi que le grand public puisse brûler en ces temps incertains celui qu'il avait tant adoré ? Qu'il fasse de son aigle solitaire "L'Ange noir" (c'est le titre de cette magistrale biographie écrite par Bernard Marck), pour le réhabiliter ensuite ?
Mais quel destin ! Quelle vie hallucinante, sous le regard incessant de la presse ! De la première traversée de l'Atlantique en solitaire, en 1927, à la défense acharnée et précurseuse de l'environnement à la fin de sa vie. Avec le drame : l'enlèvement et l'assassinat de son premier enfant. Avec le génie : l'invention d'appareils médicaux révolutionnaires et l'expertise incontestée dans le domaine de l'aviation. Avec des côtés sombres aussi : mari et père absent mais omnipotent, deuxième famille secrète en Allemagne... Une vie digne d'un récit de science-fiction mais bien réelle, à la lecture de laquelle on découvre une personnalité solitaire et déterminée qui avait tout simplement ses racines dans le ciel.
Lindbergh l'ange noir, par Bernard Marck, ed. L'Archipel, 2009, 970 p.
Frédéric B. (Lecteur)
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