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mardi 12 mai 2009

Ecriture et réalité


Que peut bien faire un écrivain septuagénaire et malade lorsqu’il est confronté à la pénible expérience de la nuit blanche ? Un écrivain ne peut s’empêcher d’inventer des histoires, et tant qu’à faire pourquoi ne pas les créer dans son lit. Mais lorsque ses histoires deviennent réelles et que ses personnages se retrouvent prisonniers de l’imagination de cet écrivain quelque peu malicieux, les problèmes arrivent. C’est ainsi que le pauvre Owen Brick se réveille un beau jour en plein milieu d’une guerre civile aux Etats-Unis en 2007 et que pour pouvoir rejoindre sa fiancée restée dans le monde réel, il va devoir accomplir une tâche pour laquelle il n’est vraiment pas fait.

Mais de temps en temps, l’écrivain le laisse tranquille et préfère se replonger dans son histoire familiale qui n’a été tendre ni pour lui, ni pour ses proches. Et c’est ce récit qui est intéressant dans ce livre, bien plus profond et touchant que l’histoire burlesque d'Owen Brick qui n’est là que pour faire plaisir à Paul Auster qui, à bout de souffle, essaie tant bien que mal d’avoir encore quelque chose à raconter d’une façon originale. Mais l’originalité n’est plus au rendez-vous, ce récit dans le récit a trop souvent été utilisé et ça n’étonne plus personne. Ca ressemble à une tentative de réflexion sur le roman et la fiction, mais ça ne prend à aucun moment.

Reste la partie du livre où l’écrivain insomniaque relate ses tendres souvenirs à sa petite fille, et ça c’est du vrai Auster, la recherche du passé pour pouvoir attendre du futur le meilleur, regarder derrière soi pour devenir meilleur, comprendre la perte d’un être cher pour pouvoir rebondir et vivre. Rien que pour cette partie, le livre vaut la peine d’être lu, disons que la première partie est un gag un peu mal venu, une erreur de « vieillesse » ?

Seul dans le noir, par Paul Auster, Actes Sud, 2009, 181 p.

Pierre C.

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