mercredi 21 octobre 2009
Chaos shanghaien
Deux sœurs (Mei Mei et Jie Jie) et un acteur passent leur temps à traîner dans des soirées déprimantes d’un Shanghai complètement désabusé. Voilà en gros le thème du dernier livre de la sulfureuse chinoise Mian Mian. Pour eux, il n’y a que 3 choses qui comptent : l’amour, le sexe et ce qu’ils peuvent bien en faire dans leur Shanghai natal.
Ce livre est étrangement écrit, c’est un roman mais il se lit plutôt comme une pièce de théâtre. Ce sont des dialogues présentés comme dans une pièce :
Mei Mei : Tu as vu, là ? On dirait un lieu de rupture.
L’acteur : Qu’est-ce que tu veux dire ?
Et les dialogues sont très loin d’être hilarants. Il plane sur ce livre un nuage épais de spleen, de mélancolie et de désespoir. Pour Mian Mian, l’amour semble exister mais sous une forme très désabusée. Un peu trop peut-être. Ces dialogues pris hors contexte paraîtraient complètement ridicules, la seule chose qui les sauve est cette ambiance grave qui nous oblige à considérer ses convictions sous un angle plus sérieux.
Mian Mian fait partie de ces jeunes écrivains qui ont suivi le chemin sans espoir ouvert par Michel Houellebecq vers le milieu des années 90, comme Frédéric Beigbeder ou Virginie Despentes. Un genre littéraire désespéré où se mêlent drogues, sexe, amours impossibles et renoncement total.
Panda sex, par Mian Mian, ed. Au diable vauvert, 2009, 183 p.
Pierre C.
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