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lundi 28 décembre 2009

La maladie de Camilleri


Dans « Le tailleur gris », Camilleri laisse tomber l’humour, même si le personnage principal est au début du livre plutôt cocasse. C’est un ancien banquier fraîchement retraité qui se demande, dès le premier jour, ce qu’il va bien pouvoir faire de tout ce temps libre. Mais voilà que cette nouvelle vie va vite s’avérer moins lumineuse qu’il ne l’espérait. En effet, il se rend compte, son esprit n’étant plus occupé par son travail, que sa jeune épouse le trompe, et pas qu’un peu, depuis assez longtemps. Loin de lui l’idée de vengeance, vu la différence d’âge entre eux deux, il se fait rapidement une raison ; mais ça ne l’empêchera pas de mener sa petite enquête. Cocu, oui, mais complètement ignorant, non.

Jusque là, on reste dans le style Camilleri, mais le récit glisse lentement vers un aspect totalement nouveau chez l’écrivain sicilien. Une atmosphère beaucoup plus tendre, intime et triste voit le jour. Camilleri devient beaucoup plus introspectif qu’à son habitude. Il nous parle de choses assez douloureuses qui nous rappellent que l’écrivain vient d’atteindre ses 84 balais et que, peut-être, il se met à voir la vie différemment.

C’est avec un peu d’inquiétude que l’on quitte « Le tailleur gris », on a l’impression que l’auteur veut nous dire quelque chose, veut nous faire part de son inquiétude. Une ombre inquiétante pèse sur ce livre, mais espérons que ce n’est qu’un livre et que Camilleri ne tire tout ça que de son imagination fertile.

Le tailleur gris, par Andrea Camilleri, éd. Métaillié, 2009, 135 p.

Par Pierre C.

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