On espère que vous avez passé un bel été! A la bibliothèque, c'était plutôt calme, alors on a rangé ... un peu, et lu... beaucoup! Voici donc quelques suggestions pour vos lectures de rentrée...
Les substituts, par Johan Heliot, ed. Seuil, 2014.
Kia a 14 ans, elle doit donc quitter le Parc où
vivent les Substituts comme elle, pour entrer au service des Hauts. Un destin programmé par ces puissants, en
représailles d’une terrible faute dont ses ancêtres se rendirent coupables.
Laquelle ? Kia n’en a aucune idée,
parce que, comme à tous les Substituts, on lui a implanté une puce électronique
qui l’empêche d’apprendre et de se souvenir.
Un moyen commode pour maintenir tout un peuple en esclavage !
Un petit bug informatique dans la puce de Kia va
tout remettre en question…
Sociétés totalitaires, dérives sécuritaires,
dangers du clonage… Johan Heliot aime faire réfléchir ses lecteurs sur l’avenir
de notre monde, par le biais de la SF et de la dystopie.
Quelques uns de ses romans ont été publiés aux
éditions Mango, dans la très intéressante collection « Autres
Mondes ».
On pourra lire aussi par exemple :
Ados sous contrôle, par Johan Heliot, ed. Mango
(autres mondes), 2007, 238 p.
Une grande ville, quelque part dans le futur. Parce qu’elle a un comportement plutôt
rebelle, et que ses parents ne savent plus comment s’y prendre avec elle, Lou
est envoyée dans un camp de rééducation.
Les méthodes employées sont pour le moins inquiétantes, et Lou n’a bien
sûr qu’une envie : faire le mur…
Le sujet de récit de SF est particulièrement actuel, et pose des questions
de choix de société. Au nom de la
sécurité, peut-on admettre n’importe quel extrémisme ?
Une postface très intéressante élargit la réflexion.
Ma vie
extraordinaire, par Johan Unenge, ed. Bayard, 2013, 253p.
Une petite ville en
Suède. La vie n’y est pas facile, mais la population vit d'espoir grâce à son
équipe de basket, emmenée par son joueur vedette, un africain appelé Youssef.
Grâce à l'équipe, on va peut-être construire un nouveau complexe sportif qui
amènera du travail. Seulement le visa de Youssef arrive à expiration, à la
grande colère des habitants.
D'un autre côté, il
y a le centre de réfugiés d'où d'autres Africains se sont évadés, ce qui
déclenche une chasse à l'homme par les mêmes habitants. Deux poids deux
mesures....On sent l'idéologie d'extrême droite qui relève la tête, avec son
cortège de préjugés et de refrains populistes.
Et au milieu de
tout cela, il y a les ados, dont Mattias le héros, un garçon tout ce qu'il y a
de plus ordinaire.
Mattias passe une
grande partie de son temps à dégommer des ennemis dans des jeux video d'une
grande violence, mais quand il est face à face avec un fugitif, il se sent
obligé de l'aider.
En même temps, il
est attiré par une jolie fille de sa classe mais...
Voici un livre qui
prend le lecteur dès la première page, et qui ne le lâche plus. On est avec le
héros qui se pose des questions, qui peine à se faire une opinion, coincé entre
ce qu'il ressent et ses relations avec les autres qu'il veut préserver...
On est dans le
racisme le plus ordinaire, dans ce qu'il a de plus dangereux, généré par la
crise économique, l'absence de culture, l'égoïsme... Ce pourrait être glaçant
et désespéré, mais il y a la prise de conscience de Mattias qui ouvre une
réflexion positive.
La forme du roman
est très intéressante aussi puisque l'histoire est racontée à la fois sous la
forme roman et sous la forme BD, des images en noir et blanc d'une grande
force. L'ensemble est très cohérent, on passe sans rupture d'un média à
l'autre.
Bref, un roman
engagé, un sujet tout à fait actuel, qui pousse à la réflexion, le tout dans
une forme elle aussi intéressante... Un grand coup de cœur !
Margotte, 13 ans, est effondrée : ses
parents se sont pris d’une rage « retour à la terre, pain bio et petits
oiseaux » qui a conduit toute la famille au fin fond de l’Ardèche
profonde !
Clairette, la
petite sœur de 4 ans, blondinette accro aux robes de princesse s’adapte très
vite, et entre avec bonheur dans un nouveau look de sauvageonne, mais pour
l’adolescente timide qu’est Margotte, c’est une autre histoire ! Rien que
les trajets en bus vers son nouveau collège sont un cauchemar, la route est
pleine de virages qui lui donnent le mal de mer. Quant aux habitants du hameau…
ils sont 17, pas beaucoup de choix pour se faire des copains !
Une chouette
lecture, à poursuivre par une plongée dans la Creuse avec Juliana et Matthias,
les jumeaux dont les parents ont été saisis de la même fièvre « campagne
profonde».
Beaucoup d’humour
aussi dans ce roman de Marie-Sophie Vermot, paru en 2002 à L’école des Loisirs
et intitulé « Les tribulations de
l’escargot ».
Sweet Sixteen, par Annelise Heurtier, ed. Casterman, 2013, 224p.
Alors y existait encore
la ségrégation entre Blancs et Noirs. Ecoles, transports en commun… on ne s’y
mélange pas, et les infrastructures offertes aux Noirs sont toujours de moindre
qualité, bien sûr.
Mais les choses
changent, et en septembre de cette année-là, 9 élèves noirs se préparent à
franchir pour la première fois les portes d’une école auparavant réservée aux
Blancs.
Très vite, la
tension monte, la situation se dégrade au point qu’il y a bientôt un garde armé
derrière chacun de ces étudiants, chargé de le protéger des intimidations,
menaces et agressions.
Molly est l’une de
ces neuf étudiants. Elle l’a choisi,
malgré les difficultés, parce qu’elle
veut que les choses évoluent, mais elle ne s’attendait pas à vivre un tel enfer. Les Blancs insultent, menacent, agressent,
les Noirs ne comprennent pas sa démarche, et l’accusent de trahir sa
communauté.
L’histoire se
déroule à deux voix, celle de Molly d’une part, et celle de Grace, une jeune
Blanche du même lycée.
Le roman s’appuie
sur un personnage réel, celui de Melba Patillo, l’une des étudiantes qui vécut
ces événements dans le lycée de Little Rock, dans l’Arkansas.
Une histoire forte,
qu’on lit d’une traite !
Sur le même sujet, celui du combat des Noirs pour l’égalité aux Etats-Unis, on pourra lire aussi Le bus de Rosa, le très bel album de Fabrizio Silei et Maurizio A.C.Quarello qui raconte l’histoire de Rosa Parks qui , avec un grand courage, refusa de se lever pour laisser sa place à un Blanc dans le bus et fut à l’origine de la suppression de la ségrégation raciale dans les transports.
Echec et rap, par Jean-Paul Nozière, ed. Nathan (Roman Ado+), 2012, 177p.
Dans la petite
ville de Sponge, David, 26 ans, a été tué d’une balle en pleine tête, dans son
appartement. Dans sa main, on retrouve
une pièce d’un jeu d’échecs. Les voisins
ont vu le tueur, un adolescent style rappeur.
Lili Rigosi, la
séduisante adjudant-chef de la brigade de gendarmerie enquête. Mais très vite, ce meurtre est suivi d’un
autre…
Le roman s’articule
autour de deux histoires racontées en parallèle : l’une détaille les
meurtres et l’enquête, l’autre revient, à travers le journal de Léo, 15 ans,
sur une histoire de harcèlement qui s’est passée des années auparavant.
Bien sûr, le
lecteur comprend vite que passé et présent vont se téléscoper, mais ce n’est
pas là l’essentiel, et le suspense et les surprises sont au rendez-vous jusqu’à
la dernière page.
La vengeance est un
plat qui se mange froid, dit-on…
Et pour conclure cette sélection, voici une mosaïque de couvertures de romans : ce sont ses coups de coeur du moment qu'Emily B., une lectrice de la bibliothèque nous a envoyés. Merci Emily!
Si vous aussi vous souhaitez nous envoyer des suggestions, des commentaires... n'hésitez pas, nous les publierons avec plaisir sur le blog!
Pour nous écrire, une seule adresse : bibucclecentre@hotmail.com
Au mois prochain!
Isabelle P.
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